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Économie Publié le mardi 15 avril 2014 | Cote d’Ivoire Economie

Marché automobile/ Véhicules d’occasion : un secteur toujours attractif

Le marché des véhicules d’occasion, en Côte d’Ivoire comme dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, est largement alimenté par ces véhicules que l’on a joliment baptisés «France au revoir». Mais leur commercialisation ne va pas sans poser de nombreux problèmes, ce qui a amené les autorités à réagir. Pour autant, le statu quo continue de prévaloir.


La vente des véhicules occasion dits «France au revoir», malgré la crise et les destructions de certains sites d’exposition, continue de rapporter à ses acteurs. Le marché génère des revenus non négligeables, tant pour les hommes d’affaires que pour les finances publiques. Chaque année, ce sont plus de 20 000 automobiles importées qui sont immatriculées par les services du Guichet unique automobile (GUA). Ces véhicules sont revendus à des prix variant entre 1 million et 8 millions FCFA, selon l’âge, la marque et les modifications apportées. Les «France au revoir» – des véhicules usagés en provenance des pays de l’Europe, dans la majorité des cas de France et de Belgique – connaissent leur fin de parcours sur les routes des pays de l’Afrique subsaharienne. En Côte d’Ivoire, l’incapacité du secteur formel des transports terrestres à satisfaire les besoins en mobilité de la population a contraint les pouvoirs publics à tolérer l’importation massive de ces véhicules. L’activité s’est donc accrue, et, depuis 2002, à la faveur de la crise militaro-politique, elle a connu une expansion très remarquable. En effet, la dégradation de l’économie, entraînant la détérioration du pouvoir d’achat, a contribué à rendre inaccessible pour le plus grand nombre les véhicules des concessionnaires qui, pour des raisons d’acheminement et de douane, coûtent cher. Seuls les administrations, les entreprises et quelques particuliers non moins nantis s’offrent encore le luxe de s’acheter des voitures neuves. La grande majorité, elle, s’oriente vers les voitures d’occasion qui constituent environ 80% du parc automobile.

Des circuits d’acheminement bien huilés
Cependant, force est de constater que ces dernières années les véhicules proposés sont parfois en fin de course, avec des compteurs trafiqués, des cartes grises douteuses et des contrôles techniques fantaisistes. L’achat d’une «France au revoir» depuis le pays d’origine est la tâche des importateurs (individuels ou sociétés). Dans ces pays, ceux-ci sillonnent les stations fixes, sites aménagés pour la vente de véhicules d’occasion. Ces véhicules sont exposés selon des critères d’âge, de marque, d’utilité, de catégorie et de type. L’acheteur choisit donc son option selon ses besoins et ses moyens. Cette méthode, dite de «collecte à partir des stations», est utilisée par 83% des importateurs. Pour Hisham Yafoufi, l’un d’entre eux, «elle présente moins de risques que la collecte ambulatoire qui, souvent, cache des défaillances». En effet, selon l’homme d’affaires, l’acheteur obtient les informations à partir des sites internet, par la presse, et même par les radios locales. Il visite alors les stations de vente à la recherche de véhicules d’occasion. Si les prix peuvent être révisés dans la collecte ambulatoire, il est impossible de faire une inspection approfondie des engins. Les véhicules acquis sont ensuite acheminés par voie maritime sur les côtes africaines. Pour éviter les casses et les vols de pièces diverses, les véhicules sont conditionnés en vrac, disposés sur le pont ou en soute des navires (400 000 FCFA par véhicule), ou mis dans un conteneur (800 000 FCFA).

Une source de revenus pour un bon nombre d’acteurs
Grimaldi, SDV-Saga, Geodis Overseas, Maersk et Getma sont les principales compagnies de transport maritime utilisées pour l’importation de ces engins. Alors, interviennent les structures chargées de l’acconage pour réceptionner les véhicules et s’occuper de la manutention et du magasinage. Après ces formalités, les véhicules «France au revoir» sont acheminés vers les grandes artères de nos capitales, où les gestionnaires de parcs y tiennent leur commerce. En Côte d’Ivoire, ce sont des chômeurs, des étudiants, et même des travailleurs reconvertis au métier de revendeurs de véhicules d’occasion qui œuvrent dans ce secteur. A Abidjan, chaque commune dispose d’un lot de parcs. Le cœur du marché des «France au revoir» est situé sur le boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing, reliant Treichville, Marcory, Koumassi et Port-Bouët. C’est de là que provient la majorité de ces véhicules. Outre la ville d’Abidjan, qui compte à elle seule 150 parcs, Bouaké, Daloa, San Pedro et Soubré ont développé des zones d’accueil de voitures usagées : 1 291 véhicules répartis sur treize parcs. «Ces espaces sont régulièrement visités par des clients de toutes les couches sociales, dont la majorité exerce dans les transports en commun urbain et interurbain de personnes et de marchandises», confie Kouaho, un gestionnaire de parcs autos.
Rappelons que le secteur se structure de plus en plus et attire un nombre croissant d’acteurs. Il représente aujourd’hui près de 15 000 emplois directs et 80 000 emplois induits. Ainsi, nombreuses sont les familles qui vivent de cette activité. Toutefois, cela n’a pas empêché l’Etat de réagir face aux différents problèmes engendrés par les véhicules d’occasion. C’est dans cet ordre que plusieurs mesures ont été prises par l’autorité compétente. Ainsi en 2012, une taxe de salubrité et de protection de l’environnement à la charge des acquéreurs de véhicules d’occasion de plus de cinq ans a été instituée. En outre, en 2013, l’interdiction de circuler des véhicules ne justifiant pas de visite technique a été instaurée. Ajoutons le déguerpissement des voiries dans le cadre de l’opération «ville propre». Les hommes d’affaires, quant eux, attendent qu’une solution de rechange leur soit proposée. Ainsi va l’univers des «France au revoir».

Ebissié Gnamkey
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