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Économie Publié le mardi 15 avril 2014 | Cote d’Ivoire Economie

Ministère des Transports / Concessionnaires techniques : Les dessous d’une discorde

© Cote d’Ivoire Economie Par DR
Train urbain : signature d’un accord cadre entre l’Etat ivoirien et un Groupement d’entreprises
Vendredi 11 avril 2014. Abidjan. Le Ministre des Transports, Gaoussou Touré, accompagné de ses collègues, Cissé Abdourahmane (Budget), Adama Toungara (Energie) assurant l’intérim du du Premier Ministre, a procédé à la signature d’un accord cadre indiquant le démarrage des travaux du train urbain entre l’État de Côte d’Ivoire et le Groupement d’ entreprises (DTP TERRASSEMENT, BOUYGUES Travaux publics, DONGSAN ENGINEERING, HYUNDAI ROTEM COMPANY). Ph: Gaoussou Touré
Les voix sont pour le moins dissonantes autour de la concession du système de gestion intégrée accordée à la filiale africaine du groupe colombien Quipux. Une anomalie dans le fond comme dans la forme selon les concessionnaires déchus, une décision justifiée pour les autorités. Retour sur cet imbroglio.



Depuis quelques mois, le ministère des Transports de Côte d’Ivoire a décidé de réformer les services des transports terrestres. Ceci en confiant à la filiale africaine du groupe colombien Quipux la conception et la mise en place d’un système de gestion automatisé regroupant l’ensemble des activités des différents acteurs du transport terrestre, la mise en place de plateforme technologique nécessaire au bon fonctionnement dudit système de sauvegarde et d’externalisation fiable. L’accord prend effet pour une durée de vingt-cinq ans et représente un investissement de 22 milliards FCFA. Quipux est une compagnie colombienne fondée en 1995. Elle est spécialisée dans la création de modèles stratégiques pour les villes. La gestion et les opérations de registres de la circulation au niveau national et international et la mise en place de plateformes électroniques pour le contrôle du paiement de l’impôt sur les véhicules sont aussi les activités que Quipux mène depuis dix-sept ans, aussi bien en Colombie qu’au Brésil.

Avancée… ou régression ? Seulement voilà, en Côte d’Ivoire, la concession faite à cette filiale africaine de Quipux n’est pas du goût de certains opérateurs du secteur des transports ni de celui de certains experts qui ont commencé à donner de la voix depuis quelques semaines. Car, disent-ils, «c’est Quipux qui va désormais centraliser tout ce qui est services concédés, dont la production de permis de conduire et le contrôle technique industriel des automobiles». Des syndicats de transporteurs, réunis en collège, ont été jusqu’à annoncer un arrêt de travail à partir d’avril 2014. «Confier le transport, un secteur stratégique, à un privé, est une véritable catastrophe», estime même un ancien ministre de l’Equipement et de l’Assainissement. D’autres acteurs plus avisés estiment que «la centralisation de l’activité d’administration du transport en ce XXIe siècle – alors que partout dans le monde la décentralisation est encouragée –, la suppression de fait de la Société nationale des transports terrestres (Sonatt) – créée dans le cadre d’un accord avec les institutions de Bretton Woods –, la suppression de l’Agetu et de la plupart des activités des auto-écoles, l’augmentation du coût du permis de conduire, sont un véritable retour en arrière».
Du côté des concessionnaires que sont Interflex et Starten-Technologie, qui avaient jusque-là la concession de certains services sur le permis de conduire et le contrôle technique industriel, c’est la consternation et le désarroi total. D’autant qu’ils avaient acquis une certaine notoriété et capitalisé une somme d’expérience qu’il était possible de parfaire par la suite. Bref, depuis la réception du courrier ministériel, les ex-sociétés concessionnaires n’en reviennent pas, «car violant le parallélisme des formes», estiment-elles. «L’Etat nous a concédé la confection du permis à travers le décret n° 2007-679 du 28 décembre 2007. Pourquoi nous informe-t-on à travers un courrier ministériel de la fin du contrat qui nous lie à l’Etat, alors même qu’aucun communiqué n’a été fait en Conseil des ministres pour dire qu’on nous retirait la concession», déplore, M. Niamoutié Kouao, le P-DG d’Interflex, éditrice des permis de conduire format carte de crédit depuis 2007.

L’intérêt des usagers au centre du débat
De son côté, Gaoussou Touré, ministre ivoirien des Transports, par ailleurs porteur dudit projet, se défend : «Ces sociétés reconnaissent que les conventions ont bel et bien expiré. Elles savent également qu’à l’expiration du délai de validité, l’Etat, conformément aux termes des conventions, peut en proroger le délai ou y mettre fin. Elles savent, par ailleurs, que les usagers sont très mécontents des prestations fournies. Ils le manifestent tous les jours par de nombreuses plaintes qui expliquent le traitement inhumain dont ils sont l’objet. Les usagers dénoncent le fait qu’ils sont obligés de faire la queue devant les guichets à partir de 4 heures du matin et qu’ils subissent de la part des agents de ces structures toutes sortes d’humiliations sous le soleil et la pluie.» Ce serait donc pour remédier à ces problèmes multiples que l’Etat a décidé de mettre en œuvre une nouvelle politique efficace de modernisation du secteur du transport routier. «La mise en œuvre de cette politique passe par l’installation au ministère des Transports d’une base de données utilisant les techniques et les outils de dernière génération. Cette base de données, automatisera, tracera, simplifiera et sécurisera l’ensemble des procédures de traitement des opérations de prestations de services aux usagers tout en offrant une connexion informatique à tous les acteurs du transport», conclut-il.

Stéphane d’Avignon
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