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Société Publié le samedi 19 avril 2014 | AIP

"Plus de places pour les jeunes filles en tenues extravagantes", (autorités portuaires de Dixinn Port 3)

Abidjan, Une décision, prise par les responsables portuaires de Dixinn Port 3 (Guinée) en accord avec le quartier du même nom, interdisant les « habillements extravagants » des femmes et filles au débarcadère de ce Port, a été rendue publique, lundi, dans la commune de Dixinn à Conakry.

Dans cette décision, ces responsables disent avoir constaté avec "amertume", que certaines filles, dont la majorité est mineure, ont pris l’habitude de se rendre dans les installations du débarcadère de ce Port de pêche, habillées dans des tenues laissant voir certaines parties intimes de leurs corps, portant ainsi atteinte à la pudeur.

A quelque jour seulement de son application, la mesure semble être appréciée par toutes les femmes, surtout celles qui ont atteint un certain âge et une certaine maturité.

Pour l’application de ladite mesure, il a été créé une brigade de répression de ce genre d’habillement, dont certains sont postés à l’entrée principale du Port et d’autre à l’intérieur de la cour pour, dit-on, l’application correcte de cette décision. Femmes, filles, gendarmes, douaniers et gardes communaux, veillent au grain. Pas question de laisser l’accès aux contrevenants.

Interrogé sur les motifs de cette mesure, le premier responsable de ce Port, Salifou Camara explique à travers un verset du Saint Coran qui stipule: "Dieu a dit que l’Homme est un être à respecter et celui-ci est différent d’un animal, c’est un être supérieur. Il a dit qu’on se doit respect. Il a surtout insisté qu’on respecte la femme, quelque soient son âge et son rang social’’.

Pour enfoncer, ajoutera M. Camara , "nous sommes tous issus des femmes dont nous avons droit de respect et considération. Mais à ce jour, le constat est amer, certains pensent que c’est l’ère de la démocratie et de la liberté, mais nous partons plutôt à l’encontre de nos valeurs, coutumes, mœurs et civilisations. Les gens interprètent mal la logique de la démocratie, qui ne dit pas qu’il faut se déshabiller dans la rue. Cependant, c’est ce que nous constatons tous. Des comportements tendant à déshonorer la femme. A travers la ville, nous voyons nos filles, nos sœurs et même nos femmes habillées d’une façon irresponsable. Chacune d’elle utilise des pantalons collants et autres habits dits sexy, même pendant la journée’’.

Selon lui, c’est suite à ce constat amer, qu’ils ont décidé, sans sanction corporelle et sans insulte, d’imposer un style vestimentaire responsable aux filles et femmes qui se rendent dans les installations de leur Port de pêche artisanal.

"Si tu viens au port et que tu es mal habillée, nous te conseillerons de repartir car, ici, on n’accepte pas la dépravation de nos mœurs, ni la bassesse à l’égard de la femme’’, a averti le premier responsable de ce Port, soulignant que "c’est ainsi que nous avons, après concertation avec les fumeuses et autres vendeuses de poissons, envoyé une copie de la décision au chef de quartier, aux services de sécurité du port et affiché une copie à l’entrée. La mesure vise simplement à amener nos filles, sœurs et mamans à s’habiller de façon responsable’’.

A la question de savoir, si c’est une décision collégiale, M. Camara répond par l’affirmative en disant ceci:"nous savons que le Port de Dixinn se trouve dans un quartier, c’est pourquoi quand nous avons décidé d’appliquer cette mesure, nous avons informé le chef du quartier à travers un écrit. Pour une synergie des ports et débarcadères de Conakry, une copie a même été envoyée à la délégation communale de Ratoma’’.

Le chef de quartier nous a seulement invités de ne pas porter main sur les réfractaires et depuis la prise de cette mesure, il n’y a eu d’incident ou altercation, même avec les quelques étrangères qui viennent et qui ne sont informées de la décision, présentent leurs excuses et encouragent l’idée à la sortie.

Pour la présidente des femmes de Dixinn Port 3, Aïssatou Camara dite Iyata,"avant la décision, les responsables du port avaient convoqué une réunion de concertation. J’avoue que le débat a été houleux mais finalement, nous avons compris que la mesure visait à protéger la femme et consolider son respect. C’est ainsi que nous les femmes avons accepté la mesure et nous avons demandé aux autres femmes de la respecter et de la faire respecter. En réalité, les filles et certaines femmes avaient abusé. Elles s’habillaient de façon irresponsable. C’est pourquoi nous avons donné raison aux hommes’’.

Pour sa part, le chef de quartier de DixinnPort 3, Diabaté El hadj Majola a salué la mesure et a soutenu, "il est normal de demander aux gens de s’habiller correctement. Au moment où la décision a été prise, je n’étais pas informé. C’est après que j’ai reçu une note venant des autorités du Port, à mon tour, j’ai envoyé un acte à l’attaché du maire, mais j’avais instruit le chef du Port d’aller rencontrer la commune. Ainsi, si la commune valide moi je n’ai aucun problème".

A la question de savoir si les autorités communales avaient accepté la décision, M. Diabaté est clair:"non, je n’ai pas poursuivi pour savoir si le maire a accepté ou pas".

Plus loin, il se défend en ces termes: "j’ai apprécié l’initiative mais tout en disant de ‘’ne brutaliser personne, de ne frapper personne. Celle qui vient habillée d’une façon irresponsable, dites à la personne de sortir doucement. En tant que croyant, je pense qu’il faut enseigner la bonne manière à nos filles et sœurs. C’est une manière de sensibiliser les femmes. Nous avons pensé que c’est un acte qui peut soulager les citoyens. Moi je suis un El hadj qui n’aime pas voir une femme exposée’’.

M. Dioubaté a tout de même précisé que la décision est isolée: "ce qui reste clair, ce n’est pas une décision des autorités communales. Ce sont des responsables du Port qui ont eu l’initiative de la prendre. Elle n’a rien à voir avec la loi en vigueur dans le pays".

Evoquant le principe d’un Etat de droit, le chef de quartier reste inflexible: "je sais que la Guinée est un pays de droit, un pays laïc, mais si la presse soutient le contraire que nous soutenons, ce n’est pas bien. Est-ce que la loi autorise qu’on s’habille de façon irresponsable ? Ce qui reste clair, ce n’est pas contre la loi que nous agissons, nous sommes en train de sensibiliser les filles et femmes. Ce n’est pas un principe imposé. On peut revenir sur cette décision aujourd’hui même, mais je dois vous dire que je serai très déçu, puisque n’oubliez pas que dans ce Port se trouve un lieu de culte", a-t-il martelé.

(AIP)
AKT/ST/ask
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