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Économie Publié le jeudi 24 avril 2014 | Abidjan.net

Interview/ Roger Nord, Directeur Adjoint, Département Afrique du FMI: la forte croissance en africaine est tirée par des facteurs internes

© Abidjan.net Par Atapointe
Roger Nord, Directeur Adjoint, Département Afrique du FMI
Le Fonds monétaire international publie aujourd’hui son rapport d’avril 2014 sur les perspectives économiques régionales. M. Roger Nord en donne les grandes lignes.


Quelles sont les principales conclusions de ce rapport?
Le principal enseignement est que la croissance en Afrique reste forte. Le rapport du Fmi anticipe une croissance d’environ 5,5% en 2014 et 2015, en hausse sur le 5% de 2013. Et la bonne nouvelle est que la croissance pour les pays les plus pauvres sera encore plus forte : environ 7% en 2014 et 2015. Cette croissance provient essentiellement de facteurs intérieurs comme l’investissement et les BTP. C’est est un facteur positif car cela suggère que la croissance sera durable.

Bonne nouvelle, mais il ya quand meme des risqué. Quels sont les principaux risques?
Au plan extérieur, le ralentissement des pays émergents peut entrainer des conséquences négatives pour l’Afrique. Un certain ralentissement est déjà prévu. Mais s’il s’avère plus aigu que prévu, entrainant des chutes importantes des cours de matières premières, cela pourrait avoir un impact négatif pour certain pays d’Afrique subsaharienne, notamment les exportateurs de ressources minerales comme la Republique Démocratique du Congo ou la Zambie pour ne citer que ceux-là.

Au plan intérieur, la bonne maitrise des finances publiques reste très importante. Les déséquilibres budgétaires qui sont apparus au Ghana et en Zambie, par exemple, ont par exemple rencheri les couts de financement et peuvent mettre à risque leur stabilité économique.

L’Afrique croit certes, mais croissance sans emplois. Pourquoi?
Il faut d’abord se rappeler que dans les pays qui ont connu une croissance économique soutenue, cette croissance a contribué à une diminution sensible de la pauvreté et une amélioration des indicateurs de développement humain, dans les domaines de l’éducation et la santé. Mais, néanmoins, la pauvreté reste trop élevée et, surtout, la croissance n’a pas été
assez créatrice d’emplois. Dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire, non seulement au plan économique. Dans notre dernier rapport, nous soulignons deux facteurs qui sont importants pour une croissance inclusive : premièrement, favoriser les petites entreprises familiales, notamment en rehaussant la productivité agricole et en améliorant la formation technique ; et deuxièmement, promouvoir l’inclusion financière, en élargissant l’accès aux services financiers.

Quelles solutions pour les décideurs de l’Afrique subsaharienne?
Les solutions doivent viser deux objectifs en même temps : maintenir, voire augmenter la croissance économique, tout en la rendant plus inclusive et créatrice d’emplois.

Comment va la Côte d’Ivoire selon le FMI?
La performance économique de la Cote d’Ivoire est très encourageante. Pour que cette croissance soit durable et créatrice d’emplois, il s’avère primordial de poursuivre les
importantes réformes en cours pour renforcer la productivité de l’économie. Je pense là à l’environnement des affaires, notamment les infrastructures essentielles, le système
judiciaire, et l’accès au financement. Mais je pense aussi à l’efficacité de la dépense publique, qui est essentiel.

Qu’en est-il de l’Uemoa?
L’Uemoa a connu une forte reprise, grâce au rebond de la Cote d’Ivoire. Pour la première fois depuis une dizaine d’années, le taux de croissance de l’Uemoa se trouve au dessus de la
moyenne africaine. Cependant, la bonne performance ne saurait se maintenir à moyen terme sans des reformes ambitieuses génératrices de croissance, des investissements publics de
grande qualité et une consolidation des récentes améliorations de la situation politique et sécuritaire dans la région.

Pour terminer, le FMI organise une grande conférence au Mozambique au mois de mai sur le thème Afria Rising. Que faut- il en attendre ?
La conférence rassemblera tous les ministres de finances et les gouverneurs des banques centrales de l’Afrique subsaharienne, mais aussi le secteur privé, la société civile, et le milieu universitaire pour discuter les grands défis auxquels fait face l’Afrique subsaharienne. Comment maintenir la croissance en la rendant plus inclusive ? Comment combler le déficit en infrastructures ? Comment assurer une gestion optimale des ressources naturels au profit de tous les africains ? Et surtout, comment promouvoir la transformation structurelle pour créer des emplois pour la population jeune du continent ?
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