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International Publié le vendredi 25 avril 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Religion / Eglise catholique : Les Papes Jean XXIII et Jean Paul II, seront déclarés saints dès le dimanche

© L’intelligent d’Abidjan Par VINCENZO PINTO
Le Pape Jean Paul II
Après la semaine Sainte du Christ Jésus il y a quelques jours, s’ouvre maintenant la ‘’Sainte semaine’’ de deux anciens vicaires du Christ. A l’instar de St Pierre, ils ont été donnés comme guides du peuple Catholique universel, ils ont été acclamés, ont régné puis ont souffert chacun sa passion (malheur et douleur notamment, la maladie) puis ils sont morts. Aujourd’hui on célèbre leur culte, en rappelant leurs actes de foi et de vertu, alors qu’ils sont devenus « bienheureux » et seront proclamés ‘’Saints’’ dans quelques jours.

Avant l’avènement de Jean-Paul II au souverain pontificat, le code de droit canonique de 1917, (le droit de l’église catholique) prévoyait une attente de 30 ans avant l’ouverture du « procès » en béatification et en canonisation d’un laïc ou d’un ecclésiastique. Le nouveau pontife romain, à 58 ans le 16 octobre 1978, a ramené ce délai à 5 ans après le décès du candidat. Le Pape Jean-Paul II monté sur le siège pontifical à cette date là, a même fait encore une exception, en autorisant une procédure pour Mère Teresa seulement deux ans après sa mort en évoquant la canonisation de St Antoine de Padoue, juste un an après sa disparition.
Par ces nouvelles volontés et démarches canoniques, ce pape a, durant ses presque 27 ans de pontificat (exactement 26 ans, 5 mois et 18 jours), béatifié 1340 personnes et canonisé 483 saints. A son tour, son successeur va dispenser le Pape qui vient de décéder ce 2 avril 2005, de l’attente de cinq ans. Le Pape Benoît XVI n’aura attendu que 45 jours (un mois et demie) pour annoncer le 13 mai 2005, l’ouverture de la procédure. La demande spontanée du peuple, massé sur la place Saint-Pierre le jour de la messe d’enterrement le 8 avril, avait sans doute été le déclencheur de cette accélération. Au cours de ces funérailles, en effet, présidées par celui qui, une dizaine de jours plus tard, allait le remplacer comme Pape, ce peuple s’était bruyamment fait entendre. Il voulait, selon la formule italienne employée et déclamée (mais également écrite sur des panneaux bien visibles), à savoir « Santo, subito », que Jean Paul II soit déclaré « Saint, tout de suite ! ». C’est-à-dire presque séance tenante, presque sans la procédure canonique habituelle. Les 157 cardinaux, les 700 archevêques, les 3000 prélats et prêtres qui concélébraient cette messe, de même que les milliards de personnes qui la suivaient à Rome et dans le monde, ont entendu cette « Vox populi » (voix du peuple) comme la « Vox Dei » (voix de Dieu). Toutefois, le Pape défunt ne pouvait être déclaré Saint immédiatement, ni ce 8 avril là, ni le lendemain car seul un pape peut prendre cette décision, or le Pape en fonction venait de mourir et il n’y en avait pas encore de nouveau. C’est seulement lorsque fut élu son successeur, que cela se pouvait. Même en essayant de faire le plus vite possible, il lui a quand même fallu attendre quelques semaines après son élection le 19 avril 2005 pour enclencher les choses, en n’oubliant pas l’existence d’une procédure.
L’action du Pape Benoit XVI a abouti trois ans plus tard, à l’admission du défunt à la première étape, celle de sa béatification, solennellement annoncée le 1er mai 2011. S’il n’avait pas démissionné de sa charge le 13 mars 2013, le même pape aurait été l’auteur de la deuxième et dernière étape, celle de la canonisation. Mais le fait qu’il ait été celui qui a tout préparé suffit à lui en être reconnaissant. C’est donc celui qui a repris la charge il y a un an, le Pape François, qui va prononcer ce dimanche 27 avril, la formule de canonisation. Le Pape Benoit XVI sera présent à la messe au cours de laquelle le Pape Jean-Paul II sera ainsi honoré par l’église, neuf ans seulement après sa disparition. Et cette distinction confirmera, comme beaucoup de personnes le disent depuis plusieurs années, qu’il a été un Saint.
Trente ans avant lui, un autre Pape a joui des mêmes sentiments et gestes ou de propos de gratitude. Jean XXIII, élu sur le siège de Pierre le 28 octobre 1958, à 72 ans, n’y est resté que cinq ans, tirant sa révérence le 3 juin 1963. Presque comme pour Jean Paul II, la reconnaissance de sa sainteté a été évoquée quasi-immédiatement non pas par le peuple, mais par un certain nombre d’évêques. Ils ont suggéré à son successeur, le Pape Paul VI, que le Pape Jean XXIII soit béatifié par acclamation, mais le Pape régnant a préféré suivre la procédure en vigueur. Celle-ci s’est profilée dès 1966 mais c’est finalement en cette année 2014, presque 40 après, qu’il sera canonisé. Sa réputation de sainteté a été établie non seulement par ses actes humains et pastoraux, par l’exemplarité et l’héroïcité de sa vie mais aussi par les miracles accomplis et reconnus comme tels (témoignages médicaux, théologiques et différentes expertises) par la congrégation pour la cause des Saints. Puis en dernier ressort pour le pontife régnant. Les miracles sont généralement des guérisons intervenues à l’issue de prières ferventes. On y ajoute ensuite les valeurs qu’ils ont défendues et appliquées. Mais on n’oublie pas les grands actes de leur pontificat respectif.
Pour le Pape Jean XXIII, on se souvient toujours de ce concile Vatican II ouvert le 11 octobre 1962, qui a opéré un grand changement dans les habitudes et dans les pratiques de la foi catholique. Pour le Pape Jean Paul II, on se souvient aussi de ces Assises interreligieuses qu’il a accueillies en 1986 (dans la ville du même nom) pour marquer sa volonté et sans doute la nécessité, selon lui, de rapprocher les grandes religions du monde. Ou encore son désir pastoral ardent d’aller à la rencontre des hommes et femmes, catholique ou non, au lieu d’attendre comme par le passé, que ceux-ci viennent voir le Pape à Rome. Il a ainsi, visité 129 pays pendant son long pontificat. D’autres actes, non moins significatifs des deux Papes restent eux aussi en mémoire. Ils seront rappelés publiquement ce dimanche 27 avril, sur la place Saint-Pierre par le Pape François qui, a achevé le premier anniversaire de son pontificat par la création de ses premiers cardinaux (19) et qui commence la deuxième année par la canonisation de deux de ses illustres prédécesseurs. Pour sa part, la Côte d’Ivoire, qui est « redevable » aux deux Papes d’avoir agi avec beaucoup de sollicitude à son égard de 1960 à 1963 et depuis 1980 jusqu’à 2002, sera significativement représentée à Rome, à cette occasion. Avec une délégation officielle d’une trentaine de membres (gouvernement, institutionnels, gouvernorat, épiscopat, presbytérat, confession religieuses, personnalités catholiques etc) que conduira un ancien chef d’Etat, le président Henri Konan Bédié (1993-1999) et par des individualités diverses. Pour se souvenir de ce que ces deux Papes ont été pour l’Eglise catholique de Côte d’Ivoire et pour le pays, en particulier le Pape Jean-Paul II. Il s’agira donc pour eux, d’un devoir de mémoire et de reconnaissance pour ces deux grands papes du 20e siècle, désormais Saint Jean XXIII et Saint Jean-Paul II. Dans quelques jours. Le dimanche de la miséricorde divine. Ils seront proclamés modèles de foi et de vertu.

Lebry Léon Francis
journaliste
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