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Économie Publié le mardi 24 juin 2014 | Nord-Sud

Investissements tous azimuts : Ouattara endette-t-il à nouveau la Côte d’Ivoire ? / Comment faire des investissements sans se rendetter ? Voici la problématique à laquelle est confronté l’Etat ivoirien.

L’endettement est-il devenu une hantise pour les Ivoiriens ? En tout cas, après les péripéties pour atteindre le point d’a­chèvement de l’initiative Pays pau­vres très endettés (Ppte) en juillet 2012, nombre d’Ivoiriens ne veulent plus entendre parler de surendettement. Dans ce sens, les nombreux investissements engagés par les pouvoirs publics en vue de mettre le pays sur la voie de l’émergence tant attendue, à l’horizon 2020, sont l’objet de toutes sortes de supputations. Alassane Ouattara et son gouvernement endettent-ils à nouveau, dans des proportions inquiétantes la Côte d’Ivoire ? Intervenant jeudi dernier, devant la presse nationale et internationale et en présence du porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, le ministre des Transports, Gaoussou Touré, a abordé sans détours cette préoccupation. « Tous les investissements qui sont faits sous la conduite d’Alassane Ouattara le sont par le biais des Bot (Build operate and transfer). C’est dire que ce sont des opérateurs privés qui financent ces investissements. Ils exploitent les ouvrages durant plusieurs années pour se faire rembourser », a-t-il souligné. Selon lui, la période où les infrastructures sont entièrement financées par l’Etat et mises gracieusement au service des populations est dépassée. « Le gouvernement actuel ne veut plus que le pays soit dans un autre processus de Ppte, les années à venir. C’est pourquoi il a opté pour les partenariats publics-privés qui induisent que les usagers paient pour chaque service », a-t-il soutenu. C’est ce qui explique, a-t-il prévenu, qu’il y aura de plus en plus de routes et d’autoroutes à péage. Pour M. Touré, dans le cadre du développement des transports, des investissements s’élevant à 5000 milliards F sont prévus. Et de rassurer : « ce sont des contrats Bot qui seront utilisés ». Selon une source au ministère en charge de l’Economie et des finances, outre les Bot, à la suite de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, un comité de gestion de la dette publique a été mis sur pied en vue de contrôler le niveau d’endettement du pays. A en croire cette source, ce comité qui comporte des représentants du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale (Bm) veille à ce que les actes posés par les dirigeants n’occasionnent plus d’autres surendettements qui vont plomber le développement du pays. « Contrairement à ce qui se raconte, rien ne se fait comme par le passé », a précisé cette source. Cependant, selon Séraphin Prao, enseignant d’Economie à l’Université de Bouaké, il y a bel et bien un risque de rendettement de la Côte d’Ivoire par les autorités actuelles. « Le stock de la dette est passé à 4020 milliards F alors qu’il était de 2264 milliards F à la suite des annulations de dettes après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte. C’est dire qu’en deux ans, ce sont plus de 2000 milliards F de dette que les autorités ont contractée », a-t-il relevé. Pour cet économiste, le scepticisme des investisseurs dû au surendettement est d’autant plus perceptible que les derniers emprunts obligataires n’ont pas connu le succès escompté. Pis, a indiqué M. Prao, le pays est entré dans une phase ‘’Ponzi’’. En clair, cela signifie que les pouvoirs publics se sentent obligés de s’endetter pour payer d’autres dettes. Selon un cadre du Trésor public qui a requis l’anonymat, il n’y a pas lieu de s’alarmer. Selon lui, à la suite de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, l’Etat devenu crédible emprunte pour son développement. Mais, a-t-il clarifié, toutes les opérations d’endettement reçoivent préalablement l’accord du Comité national de la dette mise sur pied par le décret du 30 novembre 2011. « L’Etat ne s’endette plus à tout vent. Les investissements sont faits dans les secteurs productifs et conformément aux projets du Plan national de développement (Pnd) », a-t-il affirmé. Pour cette source, le niveau de la dette dépend des périodes. « Les investissements étant productifs, ils pourront permettre de payer les emprunts contractés à cet effet. Au moment du remboursement, le stock de la dette va baisser », a-t-il justifié.

Ahua K.
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