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Société Publié le vendredi 27 juin 2014 | Nord-Sud

Réinsertion post-crise : des ex-combattants dénoncent des actes délictueux

Des jeunes volontaires qui ont servi aux côtés de l’armée, pendant la crise postélectorale, se plaignent d’un flou dans le processus de réinsertion.

La rengaine des ex-combattants qui réclament le paiement intégral de primes a maintes fois mué en des soulèvements. La dernière manifestation de mécontentement remonte à vendredi dernier. D’anciens supplétifs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) avaient bruyamment protesté contre la retenue de l’argent qui leur a été promis. Ils s’étaient attroupés devant les locaux d’une des annexes de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation, la réintégration (Addr), aux II-Plateaux. De sources proches de ces jeunes, ils pourraient remettre le couvert à tout moment. Mais entre-temps, ils lèvent le voile sur des agissements peu recommandables, selon eux, de certains agents de l’institution chargée de les recaser socialement. En effet, des chefs de file de ces anciens ‘’soldats‘’ ont confié, hier, sous le sceau de l’anonymat, des ponctions faites sur leurs indemnités. «En principe, tout démobilisé ayant un matricule doit percevoir 800.000 FCfa. Mais cette somme n’est pas versée en une seule fois. 400.000 FCfa sont d’abord déposés sur le compte épargne de l’ex-combattant», introduit G.M. de la commune d’Abobo. Il poursuit pour dénoncer l’émiettement de la solde. «200.000 FCfa puis 130.000 ou 150.000 F», au lieu du versement de la différence due, selon ses précisions. Pour obtenir le paiement de cet argent, ce serait un parcours du combattant au cours duquel certains de leurs interlocuteurs se livreraient à un marchandage. Y. C. est aujourd’hui agent des Eaux et forêts. Il se souvient avoir «graissé la patte» à un fonctionnaire de l’Autorité pour «recevoir vite» son argent. L’employé lui aurait imposé un «quota de 50.000 FCfa» sur l’indemnité destinée à l’ex-combattant. Quid des frais de transport s’élevant à 40.000 FCfa promis aux jeunes à risque pour une formation  de quinze jours ? Là encore, ils verseraient des pots-de-vin. «Pour avoir notre argent, il faut donner quelque chose… », révèle T. Y logé, à la ‘’base navale‘’, autre appellation de la cité universitaire de Port-Bouët. Néanmoins c’est avec beaucoup de réserve que Fidèle Sarassoro rejette cette suspicion, hier. Interrogé par la radio onusienne, Onuci Fm, il dit ne pas avoir compris pourquoi certains de ces jeunes gens venus d’Abobo ont proféré des «agressions verbales» à l’encontre de ses collaborateurs des II-Plateaux. Le patron de l’Addr dit également être surpris qu’ils se soient comportés de la sorte alors que sa structure les avaient invités à percevoir leur pécule. Il a fait le bilan portant sur 33.000 ex-combattants réinsérés sur 74.000. L’Addr dénombre 45.000 cas à traiter d’ici le mois de juin 2015. «Les perspectives sont bonnes, admet-il, puisque tous ceux qui sont passés par sa structure sont littéralement heureux». Mais O.M, lui, ne l’est pas. Cet autre bénéficiaire du programme Ddr attire l’attention de M. Sarassoro sur les pratiques «inacceptables» dans le milieu de la réinsertion. L’ex-combattant l’invite, par exemple, à garder l’œil sur l’attribution du matricule. «On paie aussi pour l’avoir; ce n’est pas normal dénonce-t-il l’attitude de véreux.


Bidi Ignace
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