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Société Publié le samedi 28 juin 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : La fin d’une génération

Elle commence le 7 février 1999. Au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. En super coupe de la Confédération Africaine de Football. Le monde entier découvre des « gamins », dévorer l’une des plus grandes équipes africaine de l’époque, l’Espérance Sportive de Tunis. Ces jeunes venaient d’achever une formation de six ans. Leur formateur avait choisi des enfants dans les quartiers précaires d’Abidjan, à l’issue de test, afin de leur donner tous les rudiments élémentaires de ce sport et leur enseigner toutes les techniques du football. Le résultat fût spectaculaire. Pour la première fois le public découvrit des footballeurs qui savent vraiment jouer au football. L’Asec d’Abidjan qui abritait cette nouvelle expérience, cette académie, va connaitre un regain de popularité sans précédent. Quand les académiciens jouaient le stade était plein à craquer. Les spécialistes venaient du monde entier les regarder produire le meilleur du football. Trois promotions seront formées, la quatrième ne va pas achever la formation pour des problèmes internes entre le fondateur de l’Académie et les dirigeants de l’équipe. Tous prédisaient à ces jeunes un avenir doré. Ils vont intégrer en masse l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire baptisée depuis des lustres Les Eléphants. On imaginait, partout sur le continent, que l’équipe ivoirienne, constituée en grande partie de ces académiciens qui évoluaient dans les grands clubs en Europe et en Asie, allait rempoter de nombreux trophées sur le continent et même dans le monde. L’équipe va atteindre les sommets, et comme Moise n’entrera jamais dans la terre promise.

Elle commettra même un sacrilège : Faire pleurer un chef d’Etat, devant ses pairs et le monde entier. On ne compte plus les décès parmi ces inébranlables supporters . Ses détracteurs parleront de génération maudite. Et pourtant tout était prévisible dès le début de l’aventure. Il suffisait de lire chaque semaine le site de leur formateur Jean-Marc Guilloux. Il ne cessait de supplier les dirigeants du sport de notre pays de revoir la manière dont « ses » joueurs étaient conduits techniquement. Ils « pleuraient » presque de la démolition dont on fit de ses joueurs. Plusieurs fois, il va les supplier de leur trouver un sélectionneur apte à bien conduire Les Eléphants qui renferment ces académiciens. Ses analyses techniques sur chaque match de notre équipe national étaient d’une grande pertinence. Bien entendu personne ne va l’écouter ou le lire. Et comme d’habitude dans ce pays on va soulever des fausses polémiques le concernant. Par méchanceté gratuite. Tous les sélectionneurs qui vont se succéder seront livrés à la vindicte des uns et des autres. Aucun de nos sélectionneurs n’a joui de la confiance du public. Tous ceux qui ne connaissent rien dans les règles élémentaires du football, sans parler des stratégies et des tactiques, se feront leurs procureurs. Il suffit de relire tous les journaux et même les images de la télé pour s’en convaincre. La sélection ivoirienne deviendra un champ de règlement de comptes de politiques. Sabri Lamouchi a bien fait de démissionner, coupant court aux critiques les plus absurdes qui allaient s’abattre sur lui. Nous attendons le prochain sélectionneur. Quel qu’il soit, dès le premier match, il verra ses opposants augmenter. C’est un sport national dans le pays. Dénigrer fait partie de la vie quotidienne quand on veut émerger. Toutes les frustrations sont investies sur les personnes qui font l’actualité. C’est le médicament salutaire des désespérés et des frustrés comme s’ils n’avaient rien d’autre à faire. Une génération dorée a atteint le 24 juin 2014 la fin de son cycle. Place à une autre. Jamais un pays africain n’a abrité sur son sol autant de « centres » de formation. Tous les jeunes, influencés par les académiciens de Guillou, veulent devenir des footballeurs professionnels pour posséder des milliards en compte bancaire, encouragés par leurs parents. Il y a un immense vivier dans ce pays pour lui permettre d’obtenir d’autres satisfactions plus élevées dans les années à venir. Tout est dans une question de méthode dynamique. Et si notre résurrection venait encore de Jean-Marc Guillou ? Peu de gens savent que depuis quatre ans, il refait à Bamako, la même expérience réalisée à Abidjan. Ceux qui ont vu ses « enfants » en formation et qu’un club malien commence à utiliser, disent que ce sont des génies. Et que cette première promotion malienne est encore plus forte que la première formée à Abidjan. Les deux frères de Gervinho sont dans cette Académie Jean-Marc Gillou de Bamako ainsi que plusieurs surdoués ivoiriens de la balle ronde. L’espoir est donc permis. Pour conclure, laissons la parole au capitaine charismatique du début des Académiciens. Abdoulaye Djiré Junior. Il s’exprimait dans un quotidien ainsi : « Comme tous les Ivoiriens je suis déçu. Déçu du choix tactique de l’entraineur. Je n’ai pas compris le positionnement de Yaya Touré comme milieu offensif, derrière l’attaquant. Personnellement, je pense que nous avons toujours une belle équipe ; mais il faudra un entraineur confirmé et qui a du caractère comme Philippe Troussier. » Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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