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Art et Culture Publié le samedi 28 juin 2014 |

Sortie du nouvel album de Pierrette Adams: « Ça fait vingt ans de carrière… mais on en a toujours à donner »

Pierrette Adams était en tournée promotionnelle à Cotonou, dans la semaine du 13 juin dernier, pour son septième album intitulé ‘’7ème jour’’. Rencontrée à cet effet dans un hôtel de la place, la vedette s’est prononcée sur sa nouvelle production et en a profité pour annoncer qu’elle sera très bientôt en concert au Bénin.

L’Evénement Précis : Quand on dit Pierrette Adams, ça fait vingt ans de carrière musicale. Après tant d’années, qu’est-ce que la vedette pense encore avoir à donner aux mélomanes africains voire de la planète entière ?

Pierrette Adams: vingt ans de carrière, je crois que ça fait relativement beaucoup. Mais bon, on a toujours à donner. Tant qu’on a la santé et que tout va bien, il y aura toujours à faire. Je pense que depuis 94, ça fait vingt ans maintenant, mais il y a toujours des mélomanes, des fans qui me suivent, qui sont toujours là et qu’il faut toujours satisfaire. Ce n’est pas parce que ça fait vingt ans qu’il faut dire ça y est ! Je suis arrivée à terme. Il faut toujours continuer par donner et apprendre.

Et d’ailleurs, vous êtes à Cotonou dans le cadre de la promotion de votre 7ème album qui est intitulé ‘’7ème jour’’. Alors quel rapprochement peut-on rapidement faire entre le 7ème jour, qui coïncide évidemment avec un jour de la semaine, et votre 7ème album ?
Il n’y a pas vraiment de rapprochement. En fait, je voulais juste un titre pour marquer mon septième album. Donc, je voulais qu’il y ait forcément le chiffre 7 dans le nom que je vais donner à l’album. Et puis bon, j’ai fait le tour et finalement c’est 7ème jour que j’ai trouvé. C’est vrai qu’on me pose souvent la question, parce que c’est un peu biblique et religieux. Ce n’est rien de tout ça. Tant que ça ne fait pas du mal, tant mieux si ça coïncide avec des choses dans la Bible ou des croyances. Pour moi, à la base, c’était juste pour marquer mon album.

Tout a commencé par ‘’Journal intime’’ qui, pour un essai, s’est révélé comme un succès. Aujourd’hui, vous avez abordé plusieurs genres musicaux : la Rumba, l’Afro-zouk et autres. Comment est-ce que vous expliquez cette diversité dans la pratique de votre art ?
Mais cette diversité est arrivée un peu comme par hasard. Je ne suis pas une chanteuse à la base, je suis hôtesse de l’air. Je suis arrivée un peu aussi par hasard dans la musique. Donc, j’ai fait appel à d’autres artistes pour m’apporter des chansons et cela a fait que chacun venait avec son style. Donc, je ne pouvais pas dire non, je ne fais pas ça, je fais tel style ! Du coup, je prenais tout et je mettais sur le même album. Aujourd’hui, finalement, c’est devenu mon style de mélanger les styles.

Il y a eu dans les années 2000 avec le troisième album, vous allez nous dire si c’est vrai ou pas, un titre ‘’Notre histoire d’amour’’ qui a fait le tour du monde. Alors parlez-nous un peu de l’histoire dont il s’agit?
Comme le titre l’indique, c’est une histoire d’amour. C’est la première fois que je faisais du zouk d’ailleurs. On a hésité un peu à l’époque, on n’était pas trop sûr, mais bon j’ai insisté pour avoir du zouk sur l’album. Et puis voilà, ça a bien marché. C’est une histoire d’amour qui parle naturellement d’amour et finalement, il n’y a pas mal de personnes qui se sont retrouvées à travers cette chanson-là. Tant mieux, c’était le but de l’exercice. Quand on fait une chanson, c’est pour toucher le maximum de personnes. Donc, j’en suis ravie.

Mais, ce n’était pas l’histoire de Pierrette Adams elle-même ?
Non, ce n’est pas mon histoire. Ça peut ressembler à mon histoire comme ça peut ressembler à pas mal d’histoires d’autres personnes.

Aujourd’hui, c’est une histoire d’amour entre vous et les mélomanes. Ou c’est de l’Afro-zouk, ou c’est du N’dombolo et autres. Quel est votre regard sur la consommation de la musique en Afrique ?
La consommation de la musique africaine a énormément baissé. C’est un phénomène qui est notamment lié à la piraterie. On en a tellement parlé mais ça n’a rien changé. C’est gênant de voir des gens qui s’échinent à produire leurs albums à un coût onéreux mais qui n’arrivent pas à les vendre au prix normal pour pouvoir en jouir. Puisque dans le même temps, il y en a qui les reproduisent et les revendent à un prix très bas. Au fond, ils n’ont pas investi. Ils ont juste pris l’original pour en faire copie. Et c’est ce qui fait que quand tu sors ton album, tu n’as pas les moyens de concurrencer les contrebandiers. Donc, c’est la grosse plaie de la musique africaine et j’espère qu’un jour, nos jeunes frères et sœurs vivront vraiment de leur art.

Mais Pierrette Adams vit quand même de son art parce qu’aujourd’hui vous avez laissé le métier d’hôtesse de l’air pour la musique.
Non, du tout pas. Si je ne suis plus hôtesse de l’air, c’est parce qu’Air Afrique a fermé. Ce n’est pas parce que je me suis dit que je préfère faire de la musique. Je fais la musique par passion, et puis on arrive à jongler avec les concerts, pas avec les ventes de disques. Le tout, c’est de sortir un bon album, un album correct qui vous reflète, qui plait aux fans. Puis éventuellement, on peut vous appeler pour les concerts. Donc dire que Pierrette vit de la musique, non. Si je devrais attendre la musique pour payer mon loyer et tout, je ne pense pas que je puisse y arriver.

Quel regard portez-vous sur la musique béninoise ?
La musique béninoise n’a pas à rougir devant n’importe quelle autre musique. C’est une musique que j’aime bien d’ailleurs. Vous avez Angélique Kidjo qui est mondialement connue. Il y a aussi Zeynab, Sonia et autres. La musique béninoise est bien faite et apparemment ça marche bien.

Ne pensez-vous pas que cette musique pouvait être améliorée ?
Tout peut être amélioré, il ne faut pas dormir sur ses lauriers pour dire que tout est déjà bien. Je pense que même si on est déjà bien, il faut continuer par faire des recherches pour voir comment on peut améliorer, comment on peut apporter de nouvelles touches, histoire de se renouveler tout le temps, ne pas faire du surplace. Mais la base, elle est là.

Vous êtes née en Pointe-Noire au Congo. Vous seriez encore Ivoirienne. Les Béninois pensent aussi que vous êtes d’ici. Finalement vous êtes précisément de quelle nationalité ?
On va dire que je suis africaine parce que je n’aime plus tellement répondre à cette question. On m’a même dit camerounaise. Donc pour ne pas faire de jaloux, j’ai maintenant une réponse toute faite pour dire que je suis africaine. J’ai la peau noire et je suis africaine et on se contente de ça.

Mais qu’est-ce qui, selon vous, nourrit cette polémique ?
Je ne sais pas. Ce qui nourrit cette polémique, c’est peut-être parce que chaque pays veut que Pierrette Adams ait sa nationalité.

Pierrette, elle-même, sait qu’elle a une origine ?
J’ai plusieurs origines. Mais ce qu’il faut dire est que je suis congolaise, béninoise, ivoirienne… je crois qu’il faut arrêter toute polémique et avancer.

Comment Pierrette fait pour garder la forme du haut de sa cinquantaine ?
C’est une autre question écœurante qui arrive tout le temps et je réponds aussi tout le temps que je ne fais rien de spécial parce que de toute façon, la vieillesse est un phénomène naturel qui doit arriver à tout le monde et on n’y peut rien. En somme, moi je ne sais pas s’il y a quelqu’un qui a une potion magique pour ne pas vieillir. Peut-être que ça existe, mais moi je n’en ai pas encore connaissance. C’est ma nature qui est comme ça. Ce qui, dans ma jeunesse, était pour moi un handicap est devenu un avantage, c’est tout. Quand j’étais plus jeune, j’étais trop maigre. On m’appelait même fil de fer et j’en étais complexée. Mais, aujourd’hui, c’est le contraire.

Est-ce qu’il y a un album qui vous a marqué ?
C’est ‘’Journal intime’’, le tout premier qui m’a marqué le plus, en ce qui me concerne. Je n’étais pas prédestinée à faire de la musique et puis je produis mon tout premier album et ça marche sur le coup. Franchement, c’est un truc qui me tombe dessus. Donc, je pense qu’on va dire que c’est ‘’Journal intime’’ l’album qui m’a le plus marquée.

Aujourd’hui, il y a la promotion de ‘’7ème jour’’. Quelles sont les perspectives à venir ?
On peut déjà dire que c’est le septième album qui est déjà là et porte 11 titres. Il y a un peu de tous les styles : de la Rumba, du N’dombolo, du Zouk, du Coupé décalé etc. et entre temps il faut dire que j’ai sorti aussi mon best of. Là-dessus, on peut trouver toutes les chansons que les gens ont aimées. Donc, les deux albums sont sur le marché. Et puis à moyen terme, c’est presque sûr que je revienne ici au mois de décembre pour deux concerts dont un à Parakou. J’espère qu’en attendant, les gens seront en train de consommer les albums et quand je vais venir, ils vont chanter avec moi.

Entretien réalisé par Teddy GANDIGBE
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