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Politique Publié le vendredi 4 juillet 2014 | Le Democrate

Justice, droits de l’homme, liberté publique… : Gnénéma Coulibaly face à la presse, hier : « non, Ouattara ne peut pas libérer Gbagbo …»

© Le Democrate Par DR
Gnénéma Mamadou Coulibaly, est l`invité du « Fauteuil blanc »
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des libertés publiques, Gnénéma Mamadou Coulibaly, est l`invité du « Fauteuil blanc », la tribune mensuelle d’échanges du quotidien Le Nouveau Réveil.
Le garde des sceaux Ministre de la justice et des libertés publiques, Gnénéma Coulibaly était face à la presse hier dans le cadre des rencontres dites «Le fauteuil blanc » du quotidien Le Nouveau Réveil. Les échanges entre l’invité et les journalistes ont tourné autour du thème central : « La politique du gouvernement en matière de justice, de liberté et des droits de l’homme dans le processus de réconciliation nationale ». Après les civilités rendues par MM Edy Péhé, Directeur de publication et modérateur pour la circonstance puis Patrice Yao, Dg du groupe Le Réveil, c’est au tour du Ministre de planter le décor. « Dans une situation de sortie de crise, la justice est toujours perçue différemment… Selon la commission nationale d’enquête, la crise postélectorale a fait au total 3248 morts hormis les nombreux blessés et les porté-disparus. Au sortir de cette période, notre société doit se reconstruire et les membres doivent réapprendre à vivre ensemble .C’est le rôle de la justice. C’est également ce qui a conduit le chef de l’Etat à mettre en place la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr). Toutefois, l’on ne peut pas faire table-rase et passer sous silence les crimes commis par les uns et les autres. Tout doit être su afin que la victime, dans le cadre de la réconciliation, puisse pardonner à son bourreau. L’exhumation des corps ensevelis dans des fosses communes, le dégel des avoirs, la mise en liberté provisoire de certains détenus de la crise postélectorale, le retour sans condition des exilés etc. sont autant de mesures prises par le gouvernement. Et ces efforts ont été reconnus et salués par la communauté internationale… »La phase des questions-réponses qui a suivi ce discours introductif du Ministre a été l’occasion pour l’invité d’éclairer davantage la lanterne des représentants de la presse nationale et internationale. D’entrée, il a expliqué que la notion de garde des sceaux renferme les symboles dont l’éléphant, l’emblème de la Côte d’Ivoire et le cachet sec de la République dont le chef du département de la justice et des libertés publiques a la garde. D’où l’appellation de Garde des sceaux Ministre de la justice et des libertés publiques. A la question relative à l’acquisition de la nationalité ivoirienne par déclaration, l’orateur a indiqué que ce n’est pas un fait nouveau. « La décision a été prise lors de la table-ronde de Linas Marcoussis en banlieue parisienne en France. C’était en janvier 2003 et en 2004, cette loi a été votée par le parlement d’alors mais sans être exécutée. Depuis le 24 avril dernier, date de la signature du décret d’application, il y a eu à ce jour 12000 souscripteurs de déclaration », a-t-il précisé.
Y a-t-il une justice des vainqueurs sinon pourquoi tous les détenus sont des proches de l’ancien régime ?
« La justice ne poursuit pas une personne pour son appartenance à un camp ou un autre .Dans le cadre de la crise postélectorale, il faut faire la part des choses, car il y a des personnes prises en flagrant délit et des personnes soupçonnées de faits. Or toute personne soupçonnée est présumée innocente. Ainsi, les arrestations dont il est question relèvent de la flagrance. Les autres cas devront faire l’objet d’une instruction judiciaire sur la base de rapport. Dans ce cas d’espèce, aucune personne d’un camp ou d’un autre n’a encore fait l’objet d’arrestation », a répondu le Ministre. S ‘agissant des 50 détenus pro-Gbagbo libérés contre 150 annoncés, le Garde des sceaux a précisé que « les décisions judiciaires n’engagent que le juge. Un homme politique peut annoncer un chiffre mais c’est le juge qui instruit le dossier qui décide. Les juges ne réagissent pas selon les injonctions des politiques .Toutefois, la question de ces prisonniers n’est pas un mouvement statique mais plutôt dynamique. Des libérations continuent de se faire mais nous avons décidé de ne plus faire de la publicité autour. Et le fait que le Président de la République instruit son Ministre de la justice sur cette question ne remet pas non plus en cause l’indépendance de la justice. C’est d’ailleurs la formule consacrée car le Ministre de la justice n’est pas le juge c’est l’administrateur des affaires juridiques ».
Affaire Yacou le Chinois et les évasions spectaculaires dans les prisons ivoiriennes
Pour le patron de la justice ivoirienne, si l’affaire dite Yacou le Chinois a fait la pluie et le beau temps à un moment donné, cela relève désormais du passé. Car avec toutes les nouvelles dispositions prises à la Maca (Ndlr : Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), on ne parlera plus de Yacou le Chinois. Pour les évasions des prisonniers, le Ministre dira que « ce phénomène est de moins en moins spectaculaire et l’objectif est d’arriver à un taux d’évasion zéro. D’où la décision du gouvernement de construire de nouvelles prisons pour lesquelles le modèle est déjà acquis, il ne reste que le financement ». Quant au ratio entre les détenus et les gardes pénitentiaires, il a donné les statistiques suivantes : 2820 agents pénitentiaires contre 2000 détenus. S’agissant de la question sur la liberté et les droits de l’homme, le représentant du gouvernement s’est insurgé contre ceux qui affirment sans preuves ou sur la base de simples photos que certains détenus ont fait l’objet de torture. « Dibopieu a été détenu au camp pénal de Bouaké. Or là bas, on ne torture pas .Blé Goudé non plus n’a subi aucune torture à en juger son sous-corps blanc et sans tâche. Quant à Mme Gbagbo, le dernier rapport de l’expert des Nations Unies indique qu’elle est plutôt bien traitée », a-t-il clarifié. La question sur les résidences universitaires encore occupées par des soldats a eu une réponse peu appréciée par certains journalistes .En effet, selon le Ministre, « ces résidences appartiennent avant tout à l’Etat qui les avait affectées aux étudiants .L’Etat est donc libre aussi de les affecter aux soldats .Il est vrai que nos étudiants ont besoin d’un meilleur cadre de vie pour leurs études. Mais la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Et de deux maux, il faut choisir le moindre .Pour le moment, l’Etat a un besoin de sécurité... ».Revenant sur les effets de la crise postélectorale, il a révélé que 523 corps ont été exhumés dans deux fosses communes à Abobo.
Liberté de Gbagbo, affaire Guy André Kieffer, Don Mello; Lamblin…
Le procès de l’ex-chef de l’Etat à La Haye s’est invité à la rencontre tout comme les affaires Guy André Kieffer et Don Mello. Pour l’invité, la démission du juge Allemand de la Cpi ne peut en aucun cas remettre en cause la décision du procès de Laurent Gbagbo. Aussi, l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara n’a pas la compétence de demander la relax de son prédécesseur à la Cpi. « Il appartient à la Cpi de prendre la décision », a-t-il martelé. Et de préciser que l’affaire Lamblin va connaître un rebondissement dans les jours à venir selon le rapport du procureur. Tout comme celle du Journaliste Guy André Kieffer disparu sous le régime Gbagbo. «Nous allons reprendre la procédure pour la manifestation de la vérité», a-t-il rassuré et non sans indiquer que « Ahoua Don Mello avait été bel et bien mis aux arrêts au Cameroun .Il faut poser la question aux autorités camerounaises pour qu’elles vous disent pourquoi il a été relaxé. Nous avons appris qu’il a été relâché par la police et à 3 H du matin, il a pris son vol pour sortir du pays ».Pour finir, l’invité a demandé aux Ivoiriens de rester sereins et de faire confiance en leur justice. C’est Denis Kah Zion, Président-fondateur du groupe le Réveil qui a clos la séance en remerciant le Ministre et tous les invités pour leur présence. En attendant le prochain invité.

Nando Dapa

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