x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Editorial Publié le samedi 5 juillet 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : Un début d’explication

C’est la ruée, actuellement, des occidentaux et des asiatiques vers l’Afrique et sur l’Afrique. Pour certains pays, dans la paix et une réelle démocratie, on peut même parler d’envahissement de sauterelles. Ils ont tous compris que ce continent, déjà, riche de son sol et de son sous-sol, devient de plus en plus un véritable eldorado. Malheur à ceux qui seront en retard dans la conquête de marchés. Tout semble neuf. Le marché devient de plus en plus prometteur. Comme l’avait fait Alain Peyrefitte pour la Chine, on peut le dire, en le paraphrasant, que lorsque l’Afrique s’éveillera, le monde va trembler. Pour l’Afrique, nous sommes à l’aube. Comme un homme qui vient de se réveiller, à cinq heures du matin, d’un long sommeil. Paradoxalement, c’est au moment où le monde entier court pour venir faire fortune sur notre contient que des centaines de milliers de ces fils courent pour s’échapper. C’est la ruée vers l’autre sens. Pour mourir dans la mer. Je me suis souvent demandé comment quelqu’un qui n’avait jamais vu la mer pouvait-il monter dans une grande pirogue pour aller sur les côtes européennes et surtout que l’information répétée à satiété des morts hebdomadaires ne ralentissaient pas les flots de départ vers la mort ? Je viens d’avoir un début d’explication. A travers le second tome de : « Toughan ou les écueils de l’immigration » de notre compatriote Mahoua S Bakayoko. Dans le récit intitulé : « Cauchemar à Nouakchott » que je conseille vivement à tous ceux qui ont la démangeaison du départ, je cite un extrait des propos d’un personnage : « Une dernière chose, Mike, je connais le marabout qui a formulé des prières pour la réussite du voyage de mon ami Daouda. Je propose qu’on aille le voir : il fera autant pour nous et nous indiquera des sacrifices pour la réussite de notre voyage. » Enfin ! En contact permanent avec un fan africain, établi en Italie, je lui ai demandé son avis sur le problème. Ce fut un véritable réquisitoire. Il m’a même dit qu’on pouvait constituer un véritable musée des gris-gris trouvés sur les corps et dans les embarcations des naufragés. Cela m’a rappelé l’époque de mon adolescence. Dans la cour de la récréation on ne parlait que de talisman et surtout de la plume magique. Certains de nos camarades la commandaient en France pour passer le certificat d’études primaire. A l’entrée en sixième on ne parlait que du buvard magique. Malgré les échecs répétés de leur utilisation, des adolescents continuaient de croire à leur pouvoir magique. Je connais deux frères qui commandaient, déjà à l’époque, des produits magiques en Inde. Donc la croyance au mysticisme est ancré dans la civilisation des négro-africains depuis leur enfance et continue de se propager. Les naufragés de la mer sont convaincus d’arriver à bon port. Ils se sentent protégés par une force invisible. Pas facile de démystifier ces pratiques même par la religion. Nous qui étions dans une école catholique, adolescent, au cours des matches importants de football, enterraient au centre du terrain, des margouillats avec les noms des joueurs adverses. Je me souviens d’un de nos matches. Notre gardien de but a attaché des fils de plusieurs couleurs sur un bic, placé derrière ses buts. Il m’a affirmé qu’aucune balle n’entrera dans ses filets et ce fut le cas. Mais le match s’est soldé par un nul. Tout le monde, du moins les supporters d’une équipe, se souviennent de la retraite des joueurs dans un cimetière avec un cadavre. Le match capital s’est soldé par un nul. Malgré les échecs répétés, ces pratiques occultes ne cessent nullement chez les Africains. L’anti chambre des « sorciers » ne désemplit pas. Lors de la coupe du monde un ami s’étonnait du grand laxisme de la plupart des joueurs africains. Faut-il comprendre leur manque de motivation par des prévisions bénéfiques de leur coach invisible ? On assiste en ce moment dans notre pays à un débat curieux. Les échecs répétés de notre sélection nationale baptisée LES ELEPHANTS s’expliquerait essentiellement par un non règlement de la somme promise à des sorciers d’un village qui ont été les vrais artisans de notre victoire à la coupe des nations en 1992. Des citoyens demandent que l’Etat règle ce crédit qui a assez duré. Tout cela pour montrer et démontrer l’état collectif des pensés africaines. Ce débat il faudrait absolument le faire pour convaincre une fois et tout extirper des subconscients. Ces sorciers ont déjà accordé, depuis des années, des interviews aux journaux il est temps qu’on vienne les confronter, à la télé, aux dirigeants sportifs de l’époque. Ce serait d’une grande salubrité publique. Et même bénéfique pour la réconciliation. Je crois qu’avec toutes ces croyances les départs, sur la mer, dans des pirogues de fortune, ne sont pas prêt de s’arrêter. Il est aussi temps de réunir et convaincre ces sorciers de créer une embarcation magique qui transportera des gens dans les pays occidentaux sans qu’on puisse les voir. Dans les dix plaies qui retardent le développement de l’Afrique, des prix Nobel situaient en sixième position, l’obscurantisme combattre certaines mentalités africaines reste un grand défi de nos dirigeants. Sauf si nous parvenons à gagner la coupe du monde. En attendant travaillons fort dans tous les domaines. Ne dit-on pas que seul le travail paie ? Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ