x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 16 juillet 2014 | L’expression

Interview /Congrès du Rjr, présidentielle 2015, Rhdp…/Touré Mamadou se détermine : « Pourquoi je ne suis pas candidat à la présidence du Rjr»

© L’expression
Touré Mamadou, Conseiller du Président de la République charge de la jeunesse et des sports.
A quelques mois de la présidentielle de 2015, le Rassemblement des républicains a décidé de se mettre en ordre de bataille pour préparer la réélection du président Alassane Ouattara. Touré Mamadou, jeune cadre du Rdr se prononce sur la vie politique de son parti et lève un coin du voile sur le prochain congrès du Rjr

Vous êtes cadre du Rdr et votre parti a tenu récemment son dernier bureau politique au cours duquel des grandes décisions ont été prises. Comment avez-vous accueilli la restructuration intervenue à la direction du parti ?

Très positivement. Je trouve que cela a été une bonne chose. C’était une attente exprimée par beaucoup de militants et de cadres. Il faut aussi comprendre que, lorsque le Rdr, dans le cadre de la coalition Rhdp, arrive au pouvoir, beaucoup de cadres du parti se sont retrouvés à de hautes fonctions pour aider le président de la République à gérer la situation difficile dont nous avons héritée. Cela a forcément eu un impact sur le fonctionnement du parti. Trois ans plus tard, la situation du pays est totalement stabilisée et il renoue avec le progrès. Nous sommes à presque un an et demi de l’élection présidentielle, c’est donc le bon timing pour procéder à la restructuration du parti et le mettre en ordre de bataille pour les échéances futures. La qualité des personnalités qui composent la nouvelle direction va permettre la prise en compte des préoccupations des militants.
Aujourd’hui, le congrès du Rjr cristallise toutes les attentions. Beaucoup de militants s’attendent à une candidature de Touré Mamadou. Etes-vous dans les starting-blocks ?

Je vous réponds tout de suite et de façon directe que je ne serai pas candidat au poste de président du Rjr au prochain congrès. J’estime qu’à 38 ans, je ne suis plus jeune. Avec d’autres jeunes en son temps, nous nous somme battu au sein de l’Union panafricaine de la jeunesse, structure de jeunesse de l’Union africaine dont j’étais membre du comité exécutif, pour que la charte africaine de la jeunesse ratifiée par les Etats africains dont la Côte d’Ivoire, soit appliquée. Cette charte stipule qu’on est jeune jusqu’à 35 ans. Aujourd’hui avec plus de treize d’expérience dans le domaine associatif jeune et sur les questions liées à la jeunesse au niveau national et international et de par mes fonctions actuelles à la présidence de la République, mon rôle auprès des jeunes doit être celui du rassemblement, de l’encadrement et de la promotion. Je crois fortement au relais entre les générations. Les sommes de toute l’expérience que j’ai pu avoir seront au service de mon parti à d’autres responsabilités.
Si vous n’êtes pas candidat, qui est alors le candidat de Touré Mamadou au prochain congrès du Rjr?
Je n’ai pas de candidat. Pour moi, le problème ne se pose pas en termes d’homme mais d’équipe. Notre parti est en pleine restructuration. La jeunesse est l’un des leviers les plus importants dans la mobilisation, surtout que nous visons la réélection du président République. Pour ce faire, il faut un rassemblement de toutes les compétences jeunes. Ces dernières années, beaucoup de jeunes ont gravité autour du parti ou du président de la République. Des jeunes qui ont de la valeur, ou dont les compétences se complètent. Je suis pour le rassemblement et le consensus et je compte aider à cela en restant à équidistance de tous les candidats. Quelques soient ceux qui seront portés à la tête de la jeunesse de mon parti, ils bénéficieront de notre soutien et nos réseaux aussi bien en Afrique et qu’à travers le monde.
La direction du Rdr a choisi Yves Konan pour présider le comité d’organisation du 3ème congrès des jeunes. Au regard des enjeux de ce congrès, pensez-vous que c’est le bon choix pour organiser ce congrès ?
Yves a la légitimité et le charisme pour organiser le congrès des jeunes. Il a été vice-président dans les bureaux exécutifs nationaux d’Odjé Tiakoré Joseph et de Karamaoko Yayoro. Il bénéficie de la confiance et du soutien de tous les anciens du Rjr. Je suis convaincu qu’il peut réussir et il va réussir.
A vous entendre, vous êtes déterminés pour l’avènement d’une jeunesse responsable qui s’assume. Au cours de la présentation des rapports des 3èmes assises, vous avez annoncé la création d’une Ecole de formation politique et citoyenne. Où en êtes-vous avec ce projet et qu’est ce qui a motivé la création d’une telle école ?
Il faut d’abord dire que c’est une vieille idée. La première fois où il a été proposé la création d’une école de formation politique et citoyenne, c’est à lors de la deuxième édition des assises de la jeunesse en 2011. Malheureusement, nous n’avons pas pu mettre en œuvre cette recommandation. Et en 2013, dans le cadre des discussions en atelier, les jeunes ont préconisé la création de cette école. D’abord elle obéit à un double constat : Le manque de valeurs, de repères, de connaissances nécessaires pour certains jeunes, pour appréhender ou analyser les évènements conjoncturels, et l’absence de culture démocratique du débat dans certains milieux jeunes. Et nous sommes tous d’accords que dans un passé récent, la jeunesse a été accusée d’avoir été instrumentalisée. En créant cette école de formation, il s’agit d’essayer d’apporter une réponse à ce que je viens de dire.



Concrètement, comment va fonctionner cette école de formation politique ?
L’école de formation va fonctionner sous la forme d’universités d’été avec quatre sessions dans l’année correspondant aux périodes de vacances scolaires. Nous aurons trois niveaux de formation : le niveau 1 dit ‘‘Initiation’’ sera constitué de séminaires d’initiations que nous réservons aux jeunes qui n’ont pas encore une grande base d’engagement associatif ou politique. Le niveau 2 que nous appelé ‘‘Approfondissement’’, sera ouvert aux personnes ayant participé au séminaire d’initiation avec des enseignements théoriques plus développés et des exercices pratiques plus exigeants. nous aurons ensuite un 3ème niveau dit de ‘‘Perfectionnement’’ qui sera réservé aux personnes passées par les niveaux 1 et 2. Les formations sont plus spécifiques, plus précises, plus concrètes sur des grands thèmes. Au cours de ces formations les jeunes qui seront 25 par sessions apprendront les techniques de débat, l’art oratoire et de la rhétorique, le plaidoyer, la gestion de réunion et aussi les techniques de prise de notes. Ils auront à étudier les grands courants idéologiques et les grands enjeux géopolitiques de la planète. La première session aura lieu en Août. Cette stratégie devrait permettre, à terme, l’émergence d’une nouvelle élite au niveau de la jeunesse.
Toujours sur le plan politique, nous sommes à moins de 17 mois de la présidentielle de 2015. Le Président vient de valider la composition de la Cei, mais l’opposition, notamment le Fpi qui n’a pas encore désigné ses membres qui siègeront au sein de cette commission. Comment voyez-vous cette attitude du Fpi vis-à-vis de la composition de la nouvelle Cei ?
D’abord la mise en place de la Cei est une étape importante par rapport aux élections de 2015. Evidemment, nous sommes témoins des débats suscités autour de la Cei. Je pense que le gouvernement a fait beaucoup de concessions ; c’est d’ailleurs pour cela que personne ne comprend l’attitude du Fpi qui reste dans sa logique de boycott du processus de normalisation souhaité par tous les Ivoiriens. Ceci étant, j’ai cru lire quelque part qu’ils restent encore ouverts au dialogue. J’espère que la sagesse va prévaloir.
Le Pdci votre allié semble rejoindre le Fpi dans sa position sur la Cei. A ce sujet, il y a 29 députés qui ont même saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’invalidation de la loi. Ne pensez-vous qu’à cette allure, la candidature unique au sein du Rhdp est menacée ?
Il faut éviter les amalgames. Ne pas confondre le Pdci et 29 personnes, fussent-ils députés issues de cette formation. La loi sur la Cei a été votée par l’écrasante majorité des députés du Pdci. La direction de ce parti a pris position ouvertement en faveur de la nouvelle loi et a désigné ses représentants pour siéger au sein de la Commission électorale indépendante. Concernant les 29 députés, j’observe que bon nombre d’entre eux avaient dans une déclaration, contesté la candidature du président Bédié au congrès du Pdci où ceux qui incarnaient leur ligne anti Rhdp avaient été battus. Leur attitude ne saurait mettre en mal la cohésion au sein de notre grande coalition politique.
Mais dans leur argumentaire, ces 29 députés, estiment que sur la gestion collégiale du pouvoir, c’est le programme du Rdr qui est appliqué sur le terrain. Ceci sous entend que le Rdr est seul dans la gestion du pays. Alors ne pensez-vous pas qu’objectivement, ces députés ont un peu raison?
C’est une méconnaissance ou de la mauvaise foi. Ces personnes étaient du Pdci, donc du Rhdp, devraient savoir qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle, les différents leaders du Rhdp accompagnés de leurs états-majors se sont retrouvés à Yamoussoukro pour signer une plate-forme de gouvernement commun. Et sur la base de cette plateforme, il a été décidé que le Premier ministre, en cas victoire serait issu du Pdci. C’est donc le Rhdp qui gouverne. C’est d’ailleurs pour cela que la candidature unique en 2015 à mon sens, devrait être logique. Je ne vois même pas comment nous ferons campagne séparément alors que nous sommes co-responsables de la gestion et du bilan actuel du pouvoir. Nous venons de loin et la stabilisé a amorcé son développement sous l’inspiration du président Alassane Ouattara. Des défis majeurs restent à être relevés pour les années à venir. Alassane Ouattara plus qu’hier apparait comme l’homme de la situation. Nous avons la responsabilité au niveau du Rhdp de lui garantir une majorité confortable pour lui permettre de faire face à ces défis.

On ne peut pas échanger avec vous sans parler de sport. Vous étiez au mondial avec l’équipe nationale dans le cadre de vos fonctions officielles. Malheureusement, les Eléphants ont été éliminés au premier tour. Comment avez-vous vécu cette énième débâcle de l’équipe nationale ?


Avec beaucoup de déception comme la plupart des Ivoiriens et tous ceux qui étaient avec nous au Mondial. Je veux parler du président de l’Assemblée nationale qui a été envoyé par le chef de l’Etat, du ministre des Sports, des dirigeants de la FIF, des supporteurs, des joueurs eux-mêmes, bref, nous avons tous été déçus. Sur les deux premiers matchs, cette équipe a montré un bon potentiel collectif et technique. II était tout à fait normal que nous rêvions tous qu’elle puisse, pour la première fois, accéder au second tour. Malheureusement, nous n’avons pas eu de chance, et l’aventure s’est arrêté là, au premier tour.

Interview réalisée par Kra Bernard
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ