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Économie Publié le vendredi 25 juillet 2014 | Ministères

Discours introductif de Kaba Nialé à l’occasion de la conférence de presse sur le thème « Entrée remarquée de la Côte d’ivoire sur les marchés financiers internationaux : enjeux et perspectives »

© Ministères Par Atapointe
Conférence de presse de la ministre Kaba Nialé
Vendredi 25 juillet 2014. Abidjan (Immeuble Sciam). Dans le cadre des rendez-vous du gouvernement, Kaba Nialé, ministre auprès du premier ministre chargée de l`Economie et des Finances anime une conférence de presse.
− Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institution ;
− Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
− Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, les Directeurs Centraux et les Comptables Publiques ;
− Mesdames et Messieurs les Représentants des Organes de Presse,
− Mesdames et Messieurs les acteurs du secteur privé,
− Honorables invités,
− Mesdames et messieurs,
C’est un réel plaisir pour moi de prendre la parole ce matin à l’occasion des rendez-vous du Gouvernement, Conférence de Presse organisée par le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG) sur le thème « Entrée remarquée de la Côte d’Ivoire sur les marchés financiers Internationaux : enjeux et perspectives ».
Je voudrais saluer et remercier l’ensemble de mes Collègues, membres du Gouvernement pour leur présence effective qui donne un cachet spécial à cette rencontre.
Ces remerciements s’adressent particulièrement, à Monsieur le Ministre de la Poste, des Technologies de l’Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, pour sa présence à mes côtés au rendez-vous du Gouvernement, dans cet espace de référence de prise de parole des membres du Gouvernement.
Il me plait également de saluer et d’exprimer mes sincères remerciements à l’endroit du Directeur Général du CICG et de l’ensemble de ses collaborateurs de nous associer à la présente initiative. Elle me donne l’occasion de partager assurément ce thème d’intérêt national, avec l’ensemble des acteurs de la vie économique et sociale.
Qu’il me soit permis d’associer à ces remerciements les acteurs du secteur privé pour leur mobilisation autour du thème de ce jour qui porte sur la problématique du financement de l’économie ivoirienne et qui intéresse à maints égards l’ensemble des populations.
Depuis janvier 2003, est entrée en vigueur la décision du Conseil des Ministres de l’UEMOA de moderniser le financement des économies des pays membres par la suppression des avances statutaires de la BCEAO aux Trésors Nationaux.
A compter de cette date, notre pays a régulièrement eu recours au marché des capitaux sous régional pour satisfaire ses besoins de financement.
Ainsi, sur la période 2011–2014, les besoins de financement estimés dans les budgets ont été couverts par le marché sous régional, à travers les instruments classiques dont nous disposons, à savoir : les Bons du trésor, les Obligations du Trésor, les Obligations Assimilables du Trésor et les Emprunts Obligataires. (DIAP 1)
Au total, sur cette période, ce sont 2075 milliards qui ont été mobilisés se répartissant notamment, en 764,5 milliards de Bons du Trésor, 704,8 milliards d’Obligations du Trésor et 606,2 milliards d’emprunts Obligataires.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le constatez, le marché sous régional a fourni les ressources nécessaires au financement de notre budget.

Toutefois, la Côte d’Ivoire ambitionne d’être émergente à l’horizon 2020. Cela nécessite des investissements importants dont la réalisation conduit à l’élargissement de ses instruments de financement, d’où l’importance de recourir au marché financier international. L’émission de l’Eurobond 2014 s’inscrit dans ce cadre.
Cette rencontre nous donne l’occasion de nous interroger sur les enjeux et perspectives de cette entrée sur le marché international qui s’est soldé par un succès éclatant.
Je voudrais à cet effet articuler mon intervention autour de trois points majeurs, à savoir :

- les principaux objectifs de cette émission internationale ;
- le dispositif organisationnel ;
- les résultats et les perspectives.

I. LES PRINCIPAUX OBJECTIFS DE CETTE EMISSION INTERNATIONALE
Le Gouvernement ivoirien a adopté en mars 2012, le Plan National de Développement (PND 2012-2015). Pour financer l’ensemble des projets d’investissement issus de ce PND, la Côte d’Ivoire doit mobiliser 11 000 milliards à travers les dons et emprunts des partenaires au développement mais également à travers les levées de fonds sur le marché financier sous régional et international.
Par ailleurs, après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE qui s’est soldé par l’annulation de 80% de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire, le Gouvernement envisage le traitement de sa dette intérieure (DIAPO 2).
Sur les trois dernières années, le niveau de sollicitation du marché régional avec les instruments classiques que sont les Bons et Obligation du Trésor, a atteint 2075 milliards avec des performances variant autour de 100%.
Aussi l’Etat-il, décidé de lever des fonds sur le marché international qui est animé par de gros investisseurs institutionnels capables de faire des souscriptions substantielles à des conditions concurrentielles.
Cette émission inaugurale de 500 millions de dollars EU a donné des résultats largement au-delà de nos attentes, attestant de la bonne qualité de la signature de l’Etat et de la bonne perception de la Côte d’Ivoire par les investisseurs internationaux.
Mais on pourrait se demander comment cette première sortie a été organisée, quels sont les principaux enjeux et perspectives.

II. LE CADRE ORGANISATIONNEL DE L’EUROBOND 2014
II.1- Les acteurs
Tout le processus de suivi de l’eurobond a été conduit par un Comité de Pilotage présidé par Monsieur le Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget et un Comité Technique présidé par le Ministre chargé de l’Economie et des Finances.
Le comité de pilotage a bénéficié de l’appui des intervenants ci-après :
1. Un conseiller national en notation souveraine
L’agence de notation régionale Bloomfield Investment Corporation a été désignée en vue de coacher l’Etat de Côte d’Ivoire et lui assurer une bonne préparation à sa première notation souveraine.
2. Un conseil financier
La banque BOA-Groupe BMCE Capital a été choisie comme conseil financier de l’Etat de Côte d’Ivoire. A ce titre, cette banque a eu pour rôle de conseiller l’Etat dans la coordination de l’ensemble du processus d’émission.


3. Les conseils juridiques
- Le cabinet d’avocats Cleary Gottlieb Steen and Hamilton a été sélectionné à la suite d’un processus compétitif, pour apporter une assistance juridique à l’Etat de Côte d’Ivoire.
- Le Cabinet d’avocats ADKA a été retenu comme conseil juridique local en vue d’un accompagnement tout le long du processus de sélection des intervenants et d’émission de l’Eurobond.

4. Les banques co-chefs de file du syndicat de placement de l’émission
Trois (3) banques internationales BNP PARIBAS, CITI GROUP et DEUTSCHE BANK ont été sélectionnées, pour assurer le placement des titres auprès des investisseurs internationaux.

II.2- Les conditions du succès
Le succès de cette levée de fonds repose sur les deux (02) éléments ci-après :
- La notation financière et le prospectus
- Le road show

1. La notation financière et le prospectus
Afin de se donner toutes les chances de lever les fonds, la Côte d’Ivoire s’est soumise pour la première fois, à un exercice de notation souveraine et a élaboré un prospectus consensuel avec les banques.
Il s’agissait essentiellement avec cette notation et ce prospectus, d’élargir le champ des investisseurs et d’obtenir le meilleur rendement possible.
Cet exercice qui a impliqué plusieurs membres du Gouvernement, le Premier Ministre et même le Président de la République a concerné également les partenaires au développement, le secteur privé ainsi que la société civile.
Les argumentaires économiques qui ont présidé à cette notation et à l’élaboration du prospectus concernent, notamment :
• les efforts d’assainissement du cadre macroéconomique, en l’occurrence l’amélioration des finances publiques, l’adoption de la stratégie de gestion de la dette, l’adoption de la stratégie de la masse salariale, la maitrise de l’inflation, l’accroissement du taux d’investissement et la hausse des dépenses pro-pauvre. (Diap 3 Fiche technique) ;
• il a été également rappelé, les différentes initiatives du Gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires avec notamment les principales réformes visant à faire jouer au secteur privé, un rôle moteur dans l’économie nationale (DIAPO 4) ;
• les avancées obtenues dans le cadre du Doing business ont été évoquées avec les efforts remarquables qui ont conduit le pays à être cité au nombre des dix (10) pays au monde ayant entrepris le plus grand nombre de réformes. Par exemple, plusieurs codes ont été adoptés dans divers secteurs, dont le code des investissements, le code minier et le code de l’électricité (DIAPO 6) ;
• la réforme du secteur financier qui occupe une place essentielle dans l’action du Gouvernement a été mise en exergue en ses volets banques, assurances, bourse et microfinance (DIAPO 5) ;
• les réformes sectorielles en cours en vue du changement structurel de l’économie pour une plus grande transformation de nos principaux produits agricoles ont été spécifiés ;
• enfin, les efforts en cours pour améliorer la gouvernance avec notamment la mise en place des tribunaux de commerce et la réforme de la justice ont été rappelés.
La Côte d’Ivoire a pu ainsi obtenir les notes B1 et B avec perspective positive attribuée respectivement par les agences Moody’s et Fitch.
Il convient de rappeler également que les notes obtenues par la Côte d’Ivoire avec des perspectives positives, pour les deux agences, sont considérés comme très bonnes pour une notation inaugurale.
En effet, la plus part des pays qui se font noter pour la première fois ont des perspectives stables contrairement à notre pays dont les perspectives sont considérés comme bonnes.
Cette notation place ainsi la Côte d’Ivoire au rang des pays qui bénéficie de la confiance des investisseurs internationaux, notamment l’Afrique du Sud et le Kenya.
La préparation du prospectus est un élément crucial dans le processus d’émission obligataire. C’est un document de consensus entre les banques et le pays émetteur qui vise à présenter la situation la plus objective de l’économie de ce dernier, en vue d’orienter la décision d’investir.
Il décrit l’historique du pays sur les plans politique, économique et social, analyse les politiques économiques et les réformes macroéconomiques et sectorielles en cours ainsi que les perspectives.
2. Le road show
La campagne marketing (Road show) a été conduite du 08 au 16 juillet par le Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget pour les villes de Londres et New York ; et par Madame le Ministre auprès du Premier Ministre chargé de l’Economie et des Finances pour les villes de Boston, San Francisco, Los Angeles suivant le programme ci-après :
- Mercredi 9 juillet 2014 : Londres ;
- Jeudi 10 juillet 2014 : New York ;
- Vendredi 11 juillet 2014 : Boston ;
- Lundi 14 juillet 2014 : San Francisco et Los Angeles ;
- Mercredi 16 et Jeudi 17 juillet 2014 : Ajustement du prix à Londres

RESULTATS ET PERSPECTIVES
Les résultats obtenus à l’issu de la clôture des opérations ont été exceptionnels et remarquables, ils se situent largement au-dessus de nos attentes.
En effet, débuté avec un pricing initial de 5,875%, le taux de rendement final s’est établi à 5,625% soit parmi les taux les plus bas du continent. A titre de comparaison, le Sénégal qui vient d’emboiter le pas à la Côte d’Ivoire a eu un taux de rendement de 6,25%. Nous avons un taux comparable à celui du Portugal.
Le livre d’ordres a enregistré, à la clôture de l’opération, 185 ordres, d’un montant total de 4, 714 195 milliards USD, soit une sursouscription de près de dix (10) fois le montant de l’émission initialement prévu.
Les ordres ont été équilibrés à la fois en termes de répartition géographique et de typologie des investisseurs (les Etats-Unis représentent environ 50%, le Royaume-Uni environ 39%, le reste de l’Europe environ 9%, et environ 2% pour le reste du monde) et en termes de typologie d’investisseurs (avec une allocation finale autour de 92% aux gestionnaires de fonds et 8% aux autres types d’investisseurs). Cette transaction représente l’émission obligataire internationale inaugurale de la République sur les marchés primaires de capitaux (DIAPO 7 CAMEMBERT).
Il convient de rappeler que les montants effectivement levés ont été de 750 millions de dollars US contre 500 millions, du fait de l’engouement suscité par l’opération.
Je voudrais illustrer ce succès en rapportant les propos tenus dans quelques journaux spécialisés.
Ainsi, THE WALL STREET JOURNAL du 16 juillet 2014 rapportant les propos de Bryan Carter, Directeur du Fonds Acadien Asset Management de Boston a dit ceci : « La Côte d’Ivoire, est peut être le meilleur exemple dans les marchés des pays dits frontière. C’est un pays à croissance rapide dont la dette et la fiscalité sont très responsables et les investisseurs l’exhortaient à revenir sur le marché avec une nouvelle émission ».
Dans le même ordre d’idée, un autre banquier s’est exclamé dans le journal GLOBAL CAPITAL : « Je travaille depuis longtemps dans ce secteur, et de mémoire, jamais, je n’avais vu pareil engouement pour un lancement, un road show et l’opération en elle-même ».
Mesdames et Messieurs,
Ces résultats montrent bien que les investisseurs ont parié sur l’avenir de la Côte d’Ivoire en marquant leur confiance dans la Gouvernance et dans l’environnement économique du pays.
Au dela de ce succès, l’eurobond apparait comme un défi majeur pour le Gouvernement et la nation entière qui doivent maintenir voire amplifier la confiance placée en la Côte d’Ivoire.
A cet égard, il convient de poursuivre les réformes engagées, au plan macroéconomique, au niveau de la gouvernance mais également poursuivre les réformes structurelles et sectorielles pour maintenir la croissance forte et inclusive sur le long terme.
Les autorités ont déjà indiqué leur intention de négocier un nouveau Programme à la fin du programme actuel qui s’achève en novembre 2014.
Il convient également de poursuivre et d’approfondir le processus d’intégration régionale et assurer le rôle de leadership et de locomotive de la Côte d’Ivoire dans la sous-région.
Tout ceci passe naturellement par la préservation d’un climat de paix.


CONCLUSION
Le succès de cette opération a été possible grâce à l’implication personnelle de son Excellence Monsieur le Président de la République qui dans le cadre de la notation a accordé une audience aux analystes des agences.
En mission au Benelux en octobre 2011, il avait d’ailleurs indiqué que la Côte d’Ivoire allait surprendre l’Afrique et le monde.
Aujourd’hui, au titre des avancées, on peut citer, notamment :
- les taux de croissance exceptionnels du PIB, de ces deux dernières années ;
- l’amélioration significative du score relatif à l’évaluation des politiques de la Côte d’Ivoire, avec pour corollaire l’accès de notre pays à des ressources plus importantes auprès de la Banque Mondiale ;
- la conduite avec succès de toutes les revues du programme avec le FMI et la Banque Mondiale ;
- la reconnaissance des efforts pour améliorer le climat des affaires ;
- les mobilisations de ressources importantes de 555 milliards de francs CFA auprès des partenaires multilatéraux et bilatéraux.
Tous ces éléments témoignent du retour et du succès de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.
Le succès obtenu dans le cadre de l’Eurobond, vient couronner cette bonne trajectoire économique de notre pays. Je voudrais donc saisir cette occasion pour réitérer mes remerciements à l’ensemble des investisseurs internationaux pour la confiance placée en notre pays.
Pour notre part nous poursuivrons nos efforts pour permettre à la Côte d’Ivoire de toujours maintenir sa bonne dynamique de croissance et de développement
Mesdames et Messieurs,
C’est sur cette note d’engagement que je voudrais terminer mon propos, en renouvelant mes remerciements à la Communauté financière nationale et sous régionale notamment les banques et établissements financiers ainsi que les ménages qui demeurent les principales sources du financement de notre économie.


Merci de votre aimable attention.

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