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Société Publié le vendredi 1 août 2014 | Treichville Notre Cité

Environnement : Dégradation des domaines publics - Un jardin public devenu un parc à bois

Les occupations anarchiques et illégales des domaines publics sont légion dans les communes de Côte-d’Ivoire. A Treichville, ces attitudes négatives qui vont à l’encontre de la protection de l’environnement et du bien-être de la population sont tellement ancrées dans les mœurs de certaines personnes que les appels de la mairie au respect des biens publics sont restés lettres mortes. Tous les espaces verts sont occupés sans scrupule et ne bénéficient d’aucun entretien au grand dam de la population et de la réputation de cette cité. C’est le cas du jardin public communément appelé gare de pinasse, sis à la fin du pont Houphouët-Boigny et précisément à l’entrée de la commune en allant vers la mairie. De par sa situation, ce jardin donnait d’avance des signaux d’une ville propre. Aujourd’hui, c’est un triste constat. La stupéfaction a été totale le jeudi 10 juillet 2014 quand notre équipe de reportage s’y est rendue. La présence des vendeurs ambulants et des tenancières de restaurants occasionnels offre un spectacle dégradant une fois aux abords des lieux. Plus grave, à l’intérieur, d’innombrables bois jonchent le reste de l’espace. Ils constituent une sorte de haie souhaitant la bienvenue ou disant au revoir aux usagers de pinasse ou bateau-bus. Le sol est totalement dégarni. Les lieux sont si dégradés qu’il n’y a même plus un arbuste. Ceux qui servaient d’abris à la population pendant la pause et qui offraient au jardin tout son charme ont été abattus sans autre forme de procès. La poussière soulevée par les chaussures et le ramassage ou le dépôt des bois rendent l’air insupportable. L’environnement devient plus insoutenable lorsqu’on se situe du côté du virage qu’empruntent les véhicules qui entrent à Treichville. Tout laisse croire qu’il s’agit d’un endroit abandonné aux indigents tant les immondices et déchets de toute nature parsèment les environs. Approchés, les occupants des lieux ont montré un double visage. Pour les restauratrices « le petit commerce » qu’elles font leur permet de subsister. Les vendeurs de bois n’ont pas, pour leur part, caché qu’ils s’en sortent malgré une clientèle irrégulière et après de dur marchandage. Toutefois, ces échanges ont été entrecoupés par une question essentielle : « avez-vous reçu des autorisations de la mairie pour occuper cet espace public ?». Là, nous avons rencontré un mutisme inquiétant. Certains semblaient ne pas nous entendre quand d’autres se taisaient tout simplement. Lorsque nous leur avons demandé s’ils savaient que la mairie pouvait les déguerpir à tout moment, les langues se sont vite déliées. « Nous ne savons pas s’il faut faire des papiers. On est venu, on travaille, on veut travailler. On ne veut pas palabre », ont-ils répondu. Mauvaise foi ? Ignorance véritable ? Tout est possible. En réalité, ces commerçants sont pour la plupart des analphabètes. Venus de plusieurs horizons et de différentes nationalités, ils ignorent tous ou font semblant d’ignorer les démarches administratives pour leur installation. Toujours est-il que cet espace qui fait partie du domaine public n’est plus qu’un vieux souvenir. Pour ceux qui l’ont connu dans les années 80, il offrait une belle verdure, qui embellissait l’entrée de la commune. Tout passant savait d’avance qu’il était interdit d’y jeter les ordures. « C’était le temps de Treichville ville non poubelle », nous souffle une confidente. Mais, il ne s’agit pas de vivre dans le passé au risque d’être rétrograde. La réalité nous interpelle tous, particulièrement les autorités compétentes qui doivent prendre leurs responsabilités.

ALLBERT ABALE

Photos : JEAN BEDEL AHOUTY
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