A la faveur de la future visite d’Etat du Président de la République, Alassane Ouattara dans la région de l’Iffou (Centre-Est), une monographie du département de Prikro met en relief ses potentialités det les défis de son émergence.
DOSSIER
Généralités
Issu de l’éclatement du département de M’bahiakro dont il dépendait, le département de Prikro a été créé par décret N°2005-251 du 07 juillet 2005. Il a été ouvert, le 30 juin 2007.
Il comprend cinq sous-préfectures dont Prikro ouverte en février 1964, Koffi Amonkro (30 juillet 2001), Famienkro (04 octobre 2010). Les sous-préfectures de Nafana et d’Anianou ne sont pas encore fonctionnelles.
Ce département compte 72 villages et une seule commune créée en 1985 regroupant 13 villages.
Situation géographique
Le département de Prikro est situé au Centre-Est de la Côte d’Ivoire, dans la région de l’Iffou. Il couvre une superficie de 2400 Km2 et est limité au Nord par le département de Dabakala, au Sud par celui de Daoukro, à l’Est par le fleuve Comoé et le département de Sandégué et à l’ouest par celui de M’bahiakro.
Les bases naturelles et humaines
Le milieu physique du département de Prikro est constitué de relief peu accidenté avec des collines et des bas-fonds au sud. Les plaines et de rares coteaux peu élevés se retrouvent dans sa partie nord.
La végétation est assez variée et constituée de la savane arborée au Nord et de forêt dans le Sud qui contient quelques essences largement exploitées telles que : l’Iroko, le Bété, le Samba le Fraké. A l’ouest, le département abrite la forêt classée de kamélensa.
Il existe dans cette végétation des espèces animales protégées telles que : l’hippopotame, le buffle, le chimpanzé et l’éléphant. Les petits gibiers abondent aussi et sont l’objet de chasse traditionnelle (biches, phacochères, hérissons, rats).
Le département de Prikro ne compte que le fleuve Comoé comme cours d’eau important qui sert de limite naturelle à l’Est avec le département de Sandégué. Il existe également de petits cours d’eau saisonniers. La nappe phréatique est insuffisante dans la zone, ce qui rend difficile la fourniture d’eau potable aux populations, particulièrement, en période de saison sèche.
Concernant le climat, celui de Prikro est de type baouléen de transition à sécheresse très marquée avec une période d’harmattan. Il comporte 4 saisons :
-Une grande saison de pluie d’août à novembre
-Une grande saison sèche de novembre à mars
-Une petite saison de pluie de mars à avril
-Une petite saison sèche de mai à juillet
Le climat instable donne des températures moyennes annuelles qui varient entre 26 et 28°. Il en est de même pour la pluviométrie.
Dans le département de Prikro, les sols sont de types ferralitiques, fortement dénaturés et ferrugineux. L’on rencontre, par endroit, des sols hydromorphes en saison pluvieuse. Le sol du département est très riche et favorise la diversification des cultures.
Le département actuel de Prikro a été fondé à la suite de plusieurs courants migratoires dont les plus importants sont :
-Mandé (provenant du mali)
-Alluis, Agni, Ashanti (du Ghana)
-Ngains (origine inconnue)
Toutes ces populations portent aujourd’hui le nom Anoh ou Andoh et ont été regroupées en deux cantons dont le cantonAnoh (chef-lieu Famienkro) et le canton Badrafoué (chef-lieu Anianou). La langue parlée est le Anoh ; mais aussi le Malinké du fait de la forte présence de l’Islam (religion actuelle dominante). A toutes ces populations autochtones, s’ajoutent des populations allochtones (Sénoufo, Malinké) et des étrangers venus des pays de la CEDEAO.
La population totale du département de Prikro, selon le Recensement General de la Population et de l’Habitat (RGPH) se chiffre à 73.756 habitants avec une densité de 30,73 habitants au km2. Il convient d’indiquer qu’une frange de la population notamment les jeunes, émigrent vers les régions forestières à la recherche de terres arables.
Les activités économiques
L’agriculture demeure la principale activité économique du département de Prikro. Les cultures d’exportation concernent l’anacarde, car devenu la principale source de revenu des paysans au détriment du cacao. Aussi, la culture de l’hévéa et du palmier à huile commencent-ils à gagner du terrain, surtout l’hévéa avec l’implantation prochaine de la Compagnie Hévéicole de Prikro (CHP) et la société EXAT-agriculture.
Les cultures vivrières sont aussi pratiquées et très variées (riz pluvial, maïs, arachide, manioc, igname). Cette production reste tributaire de l’instabilité de la pluviométrie.
Au niveau de l’exploitation forestière, on note plusieurs exploitants forestiers qui disposent de périmètres forestiers dans le département. Mais, il n’existe aucune unité industrielle de bois.
L’élevage, quant à lui, est pratiqué de façon traditionnelle et concerne : les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. Cette région est propice à cette activité, mais la population s’y intéresse peu. Il n’existe également pas d’unité industrielle dans le département. Cependant, l’espoir renait avec le projet d’implantation de la CHP.
L’artisanat n’est pas très développé et ne concerne que le travail des métaux, la couture, la coiffure et le tissage ainsi que la production (maçonnerie, menuiserie ébénisterie, mécanique, soudure). Il en est de même pour le transport et le commerce.
Au niveau des Hydrauliques villageoises (HV), des hydrauliques villageoises améliorées (HVA), des châteaux forages, des châteaux et stations de traitement, Prikro exprime des besoins pour renforcer l’existant afin de couvrir tout le département en eau potable.
Le réseau routier en terre d’une longueur de 610 km ne bénéficie d’aucun mètre de bitume. Au nombre de 72, seulement 17 villages sont connectés au réseau national d’électrification. Le problème de logement et la téléphonie n’échappent pas, non plus, à ce lot de problème, causant ainsi d’énormes difficultés de logement et de communication aux fonctionnaires et travailleurs en service dans cette région.
De nombreux autres problèmes minent le secteur de l’éducation. Malgré les efforts faits pour rattraper le retard en infrastructures scolaires, Prikro accuse une léthargie due à une insuffisance : d’encadreurs, de matériels, d’établissements primaires et secondaires pour une éducation adéquate.
S’agissant des structures sanitaires, Prikro est sous équipé. La quasi-totalité de ces structures sanitaires souffrent d’un manque criant de personnels techniques et d’équipement.
Prikro au centre d’une crise identitaire
Le peuple Anoh souffre d’une double obsession. Son assimilation au peuple Agni ou Baoulé par méconnaissance de sa culture par les autres. Aussi réclame-t-il son identité.
L’enclavement de la région Anoh constitue un obstacle à son développement. Ceci explique le grand intérêt que suscite au sein de la population, l’érection de Prikro en chef-lieu de département. Ce qui lui permettra de construire son développement basé sur sa culture et affirmer par la suite, son identité.
Beaucoup de chantiers de développement en attente
Au-delà du bitume de la voie principale, beaucoup de choses restent à faire, pour donner à Prikro, une allure de ville moderne. A tous les niveaux, il y a des efforts à fournir. Ainsi, en infrastructure routière, les populations attendent que les voies secondaires connaissent un reprofilage lourd.
Au niveau sanitaire, la construction et la réhabilitation de centres de santé sont souhaitées tout comme leur équipement. Sans oublier la construction d’hydrauliques villageoises améliorées car beaucoup de personnes boivent encore l’eau de puits et de marigots.
En ce qui concerne l’éducation, la construction et la réhabilitation des écoles sont à l’ordre du jour. Pour l’électricité, le bilan est également très maigre puisque 17 villages sur 72 sont connectés au réseau électrique national. Sans omettre le logement et le bureau du préfet qui squatte provisoirement le bureau d’une régie financière de la localité. Et surtout la construction d’un marché digne du département. Bref, à Prikro, tout est pratiquement à faire en dépit des acquis à renforcer.
Le renforcement des acquis
Malgré ce triste bilan, il existe des acquis qu’il faut renforcer. Grâce au Programme Présidentiel d’Urgence (PPU), 30 classes dans le département avec des logements d’enseignants ont été réalisés. Aussi, l’ex-complexe sucrier de Séribou a-t-il été mis à la disposition d’une société hévéicole, qui doit y installer une usine, source de main d’œuvre pour la population. La réalisation du pont sur la Comoé dont la pose de la première pierre a eu lieu récemment, sera un atout de désenclavement du département.
Au niveau des organisations féminines, une fédération des coopératives de femmes du département a été mise en place pour fédérer toutes les synergies et œuvrer pour que Prikro soit le vivier de la région.
ca/fmo/ask
DOSSIER
Généralités
Issu de l’éclatement du département de M’bahiakro dont il dépendait, le département de Prikro a été créé par décret N°2005-251 du 07 juillet 2005. Il a été ouvert, le 30 juin 2007.
Il comprend cinq sous-préfectures dont Prikro ouverte en février 1964, Koffi Amonkro (30 juillet 2001), Famienkro (04 octobre 2010). Les sous-préfectures de Nafana et d’Anianou ne sont pas encore fonctionnelles.
Ce département compte 72 villages et une seule commune créée en 1985 regroupant 13 villages.
Situation géographique
Le département de Prikro est situé au Centre-Est de la Côte d’Ivoire, dans la région de l’Iffou. Il couvre une superficie de 2400 Km2 et est limité au Nord par le département de Dabakala, au Sud par celui de Daoukro, à l’Est par le fleuve Comoé et le département de Sandégué et à l’ouest par celui de M’bahiakro.
Les bases naturelles et humaines
Le milieu physique du département de Prikro est constitué de relief peu accidenté avec des collines et des bas-fonds au sud. Les plaines et de rares coteaux peu élevés se retrouvent dans sa partie nord.
La végétation est assez variée et constituée de la savane arborée au Nord et de forêt dans le Sud qui contient quelques essences largement exploitées telles que : l’Iroko, le Bété, le Samba le Fraké. A l’ouest, le département abrite la forêt classée de kamélensa.
Il existe dans cette végétation des espèces animales protégées telles que : l’hippopotame, le buffle, le chimpanzé et l’éléphant. Les petits gibiers abondent aussi et sont l’objet de chasse traditionnelle (biches, phacochères, hérissons, rats).
Le département de Prikro ne compte que le fleuve Comoé comme cours d’eau important qui sert de limite naturelle à l’Est avec le département de Sandégué. Il existe également de petits cours d’eau saisonniers. La nappe phréatique est insuffisante dans la zone, ce qui rend difficile la fourniture d’eau potable aux populations, particulièrement, en période de saison sèche.
Concernant le climat, celui de Prikro est de type baouléen de transition à sécheresse très marquée avec une période d’harmattan. Il comporte 4 saisons :
-Une grande saison de pluie d’août à novembre
-Une grande saison sèche de novembre à mars
-Une petite saison de pluie de mars à avril
-Une petite saison sèche de mai à juillet
Le climat instable donne des températures moyennes annuelles qui varient entre 26 et 28°. Il en est de même pour la pluviométrie.
Dans le département de Prikro, les sols sont de types ferralitiques, fortement dénaturés et ferrugineux. L’on rencontre, par endroit, des sols hydromorphes en saison pluvieuse. Le sol du département est très riche et favorise la diversification des cultures.
Le département actuel de Prikro a été fondé à la suite de plusieurs courants migratoires dont les plus importants sont :
-Mandé (provenant du mali)
-Alluis, Agni, Ashanti (du Ghana)
-Ngains (origine inconnue)
Toutes ces populations portent aujourd’hui le nom Anoh ou Andoh et ont été regroupées en deux cantons dont le cantonAnoh (chef-lieu Famienkro) et le canton Badrafoué (chef-lieu Anianou). La langue parlée est le Anoh ; mais aussi le Malinké du fait de la forte présence de l’Islam (religion actuelle dominante). A toutes ces populations autochtones, s’ajoutent des populations allochtones (Sénoufo, Malinké) et des étrangers venus des pays de la CEDEAO.
La population totale du département de Prikro, selon le Recensement General de la Population et de l’Habitat (RGPH) se chiffre à 73.756 habitants avec une densité de 30,73 habitants au km2. Il convient d’indiquer qu’une frange de la population notamment les jeunes, émigrent vers les régions forestières à la recherche de terres arables.
Les activités économiques
L’agriculture demeure la principale activité économique du département de Prikro. Les cultures d’exportation concernent l’anacarde, car devenu la principale source de revenu des paysans au détriment du cacao. Aussi, la culture de l’hévéa et du palmier à huile commencent-ils à gagner du terrain, surtout l’hévéa avec l’implantation prochaine de la Compagnie Hévéicole de Prikro (CHP) et la société EXAT-agriculture.
Les cultures vivrières sont aussi pratiquées et très variées (riz pluvial, maïs, arachide, manioc, igname). Cette production reste tributaire de l’instabilité de la pluviométrie.
Au niveau de l’exploitation forestière, on note plusieurs exploitants forestiers qui disposent de périmètres forestiers dans le département. Mais, il n’existe aucune unité industrielle de bois.
L’élevage, quant à lui, est pratiqué de façon traditionnelle et concerne : les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. Cette région est propice à cette activité, mais la population s’y intéresse peu. Il n’existe également pas d’unité industrielle dans le département. Cependant, l’espoir renait avec le projet d’implantation de la CHP.
L’artisanat n’est pas très développé et ne concerne que le travail des métaux, la couture, la coiffure et le tissage ainsi que la production (maçonnerie, menuiserie ébénisterie, mécanique, soudure). Il en est de même pour le transport et le commerce.
Au niveau des Hydrauliques villageoises (HV), des hydrauliques villageoises améliorées (HVA), des châteaux forages, des châteaux et stations de traitement, Prikro exprime des besoins pour renforcer l’existant afin de couvrir tout le département en eau potable.
Le réseau routier en terre d’une longueur de 610 km ne bénéficie d’aucun mètre de bitume. Au nombre de 72, seulement 17 villages sont connectés au réseau national d’électrification. Le problème de logement et la téléphonie n’échappent pas, non plus, à ce lot de problème, causant ainsi d’énormes difficultés de logement et de communication aux fonctionnaires et travailleurs en service dans cette région.
De nombreux autres problèmes minent le secteur de l’éducation. Malgré les efforts faits pour rattraper le retard en infrastructures scolaires, Prikro accuse une léthargie due à une insuffisance : d’encadreurs, de matériels, d’établissements primaires et secondaires pour une éducation adéquate.
S’agissant des structures sanitaires, Prikro est sous équipé. La quasi-totalité de ces structures sanitaires souffrent d’un manque criant de personnels techniques et d’équipement.
Prikro au centre d’une crise identitaire
Le peuple Anoh souffre d’une double obsession. Son assimilation au peuple Agni ou Baoulé par méconnaissance de sa culture par les autres. Aussi réclame-t-il son identité.
L’enclavement de la région Anoh constitue un obstacle à son développement. Ceci explique le grand intérêt que suscite au sein de la population, l’érection de Prikro en chef-lieu de département. Ce qui lui permettra de construire son développement basé sur sa culture et affirmer par la suite, son identité.
Beaucoup de chantiers de développement en attente
Au-delà du bitume de la voie principale, beaucoup de choses restent à faire, pour donner à Prikro, une allure de ville moderne. A tous les niveaux, il y a des efforts à fournir. Ainsi, en infrastructure routière, les populations attendent que les voies secondaires connaissent un reprofilage lourd.
Au niveau sanitaire, la construction et la réhabilitation de centres de santé sont souhaitées tout comme leur équipement. Sans oublier la construction d’hydrauliques villageoises améliorées car beaucoup de personnes boivent encore l’eau de puits et de marigots.
En ce qui concerne l’éducation, la construction et la réhabilitation des écoles sont à l’ordre du jour. Pour l’électricité, le bilan est également très maigre puisque 17 villages sur 72 sont connectés au réseau électrique national. Sans omettre le logement et le bureau du préfet qui squatte provisoirement le bureau d’une régie financière de la localité. Et surtout la construction d’un marché digne du département. Bref, à Prikro, tout est pratiquement à faire en dépit des acquis à renforcer.
Le renforcement des acquis
Malgré ce triste bilan, il existe des acquis qu’il faut renforcer. Grâce au Programme Présidentiel d’Urgence (PPU), 30 classes dans le département avec des logements d’enseignants ont été réalisés. Aussi, l’ex-complexe sucrier de Séribou a-t-il été mis à la disposition d’une société hévéicole, qui doit y installer une usine, source de main d’œuvre pour la population. La réalisation du pont sur la Comoé dont la pose de la première pierre a eu lieu récemment, sera un atout de désenclavement du département.
Au niveau des organisations féminines, une fédération des coopératives de femmes du département a été mise en place pour fédérer toutes les synergies et œuvrer pour que Prikro soit le vivier de la région.
ca/fmo/ask