Barry est un jeune ivoirien dont le nom rappelle bien celui d'un ressortissant lambda de la Guinée, ce pays aussi touché par le virus Ebola. Suspecté de faire la maladie, dans une localité du nord très proche du pays d’Alpha Condé, il n'a pas bénéficié de soins médicaux appropriés, alors qu'il souffrait d'une fièvre typhoïde aiguë. Barry faisait une forte fièvre et saignait de la bouche. Toutes choses qui ont suffi à faire penser à Ebola. Et le personnel soignant n'a pas hésité à s'engouffrer dans cette brèche. Persuadé que le jeune Barry est atteint de cette maladie, il l'a isolé, le temps de se prémunir pour éviter la contagion. Les géniteurs du malade ont dû jurer (sur le Coran) pour convaincre les médecins que leur enfant n'est pas venu de la Guinée. Quand on décide, enfin, de faire des prélèvements à Barry, il est déjà dans une phase terminale. La fièvre typhoïde l'a emporté. Dans une église à Abidjan, un fidèle qui avait un peu trop levé le coude, s'est mis à vomir un liquide rouge, semblable à du sang, en plein culte, pendant la fête de l'Assomption. C'était du vin. Mais, le temps de s'en rendre compte, l'église avait commencé à se vider de ses fidèles, dans un branle-bas général. Et il y a d'autres cas du genre. En effet, depuis la résurgence de la fièvre hémorragique Ebola, qui a fait déjà plusieurs centaines de morts, notamment dans des pays comme la Sierra Leone, le Liberia, la Guinée, la vie des Ivoiriens est rythmée par ce genre de situation qui entretient la psychose, la panique. La proximité avec ces pays où sévit le dangereux virus, ajoute à une sorte de frilosité suicidaire qui peut conduire malheureusement à des drames. Le gouvernement ivoirien, à l'instar de tous les autres gouvernements soucieux de la vie des citoyens, a pris des mesures pour éviter l'entrée du virus sur son territoire, ou le contenir, le cas échéant. Les mesures de prévention prises par les autorités devraient être strictement observées. Il faut y ajouter les mesures d'hygiène basique, comme le lavage des mains au savon avant tout repas, la propreté des lieux, du repas et même des récipients qui le contiennent. Il faut surtout comprendre que la panique peut conduire plus vite à la mort que le virus Ebola.
Hamadou ZIAO
Hamadou ZIAO
