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Politique Publié le jeudi 28 août 2014 | Notre Voie

Lancement des audiences publiques de la Cdvr: Une activité sur fond d’exclusion

© Notre Voie Par Marc Innocent
Réconciliation:Cérémonie d`ouverture solennelle des audiences publiques de la commission dialogue vérité et réconciliation
Le mercredi, 27 Aout 2014 à l`Ivoire golf club. Le président de la CDVR Mr Charles Konan Banny inaugure le site devant abriter les audiences publiques.Cette cérémonie qui marque le début des audiences a vu la présence de la grande chancelière, du président de la cour constitutionnelle et de plusieurs autres autorités
La Cdvr a procédé, hier, au lancement de ses audiences publiques. Cette étape marquant l’ultime phase de la mission de réconciliation, tout comme tout l’ensemble des activités du processus, a été menée excluant une grande partie
d’ivoiriens. Dans l’irresponsabilité.

Si Charles Konan Banny voulait réconcilier les ivoiriens, c’est-à-dire les «ramener... à la bonne entente», c’est raté. En procédant, hier, à l’Ivoire Golf Club, au lancement de la phase des audiences publiques, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation a fait un pas de plus dans un processus déséquilibré, mené au mépris d’une grande partie des populations. La Commission initiée par les vainqueurs de la guerre postélectorale s’est davantage.

Un processus non consensuel
Bon sens oblige. Quand intervient un conflit entre deux personnes ou deux entités, les deux doivent s’assoir pour parler afin de régler le litige. Pour avoir ignoré cette réalité qui relève de la logique, la Cdvr, dirigée par Charles Konan Banny, n’a pu trouver le chemin pour rassembler à nouveau les Ivoiriens. Les audiences publiques lancées ce mercredi 27 août vont se dérouler et connaître un terme sans qu’une partie des Ivoiriens ne se sente concernée. Avant les audiences publiques, il y a eu la phase d’identification et celle d’audition des victimes. Cette opération s’est encore déroulée dans l’indifférence de plusieurs Ivoiriens et personnes habitant en Côte d’Ivoire. Au-delà des deux dernières phases, dans la forme, l’ensemble des activités de la Cdvr a été conduit dans le mépris et en ignorant beaucoup d’Ivoiriens.

Dans le fond, pendant qu’avait lieu la réconciliation nationale, des Ivoiriens étaient malmenés. Les plus concernés sont les pro-Gbagbo. Ils faisaient en même temps l’objet de répression et de persécution. Certains étaient enlevés pour se retrouver en prison, alors que d’autres étaient séquestrés dans des habitations transformées en cellules de torture. C’est le cas d’Alphonse Douati, Laurent Akoun vice-présidents du Front populaire ivoirien, et de Michel Gbagbo... C’est le cas de Lida Kouassi Moïse, Blé Goudé, Jean-Yves Dibopieu, rapatriés de la sous-région au terme d’une procédure cavalière.
Pendant que Banny conduisait son processus, les villages des régions ouest de la Côte d’Ivoire se vidaient de leurs populations. Des communautés locales étaient remplacées par d’autres venues de la sous-région. Les paysans, en particulier, étaient dépossédés de leurs terres au profit des ressortissants de la Cedeao. Dans d’autres régions encore, les paysans payaient des taxes aux Frci , aux dozos et aux supplétifs de Ouattara, pour se rendre dans leurs plantations. Au niveau national, le camp Gbagbo comptait 800 prisonniers et plus de 80 000 exilés, sans compter ceux qui croupissent à la Dst et dans des cellules secrètes de torture.
Des familles entières se trouvent donc en situation d’extrême difficulté pendant que Banny conduit son processus. Faut-il citer le cas des Gbagbo ? Le président de la République renversé par la France est à la Haye. Son épouse, Simone Ehivet Gbagbo, député, président du groupe parlementaire Fpi, est en prison sans jugement depuis plus de trois ans au nord. Sa mère, Marguerite Gado, une dame de plus de 90 ans, est en exil depuis 3 ans. Ses sœurs sont toutes en exil. Ses filles sont «éparpillées» dans le monde entier, assurées d’être inquiétées si elles avaient le malheur de rentrer dans leur pays, la Côte d’Ivoire. Michel Gbagbo, son fils en liberté provisoire, est poursuivi devant la Cour d’assises, après avoir séjourné en prison dans le nord. Il lui est reproché de porter le nom de son père. Le dernier des frères de Laurent Gbagbo, Simon Koudou, a, dans un premier temps, passé des mois en résidence surveillée à La Nouvelle Pergola avec son épouse et ses 3 filles. Il aura passé, au total, 8 mois en prison, à Boundiali, dans le nord du pays. Aux dernières nouvelles, il s’est «débrouillé» pour fuir le pays. Il se retrouve aujourd’hui en exil.
C’est en ignorant toutes les familles qui sont dans ces situations que Charles Konan Banny réconcilie ( ?) les Ivoiriens.

Armand BOHUI
bohuiarmand@yahoo.fr
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