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Sport Publié le mardi 2 septembre 2014 | La Synthèse

Athlétisme Ivoirien : Entre lauriers et difficultés

Au championnat d’Afrique d’athlétisme qui s’est déroulé du 10 au 14 août 2014 à Marrakech au Maroc, les athlètes ivoiriens, au prix d’une belle prestation (8 médailles dont 3 en or) ont confirmé la montée en puissance de l’athlétisme made in Côte d’Ivoire

On pourrait le dire, le coup d’éclat de Murielle Ahouré aux championnats du monde de Moscou (2 médailles d’argent au 100 et 200 mètres) a fait des émules. En effet, pour la campagne à Marrakech, la palme d’or est revenue à Koffi Hua Wilfried, qui en plus d’avoir glané l’or au 100 mètres, et au 200 mètres avec un temps de 20’25, est devenu le 2e athlète africain à réaliser le doublé dans les deux épreuves, après le Namibien Frankie Fredericks. Cette belle performance très applaudie et qui fait la fierté des Ivoiriens, cache pourtant d’énormes handicaps, triste réalité de l’athlétisme ivoirien. Depuis Gabriel Tiacoh, spécialiste des 400 mètres, qui a fait les beaux jours de l’athlétisme ivoirien, pour avoir décroché la médaille d’argent aux jeux olympiques d’été de 1984, à Los Angeles, cette discipline bat de l’aile. Tous nos champions, méconnus pour la plupart, sont des «produits importés», qui bénéficient de l’encadrement et de la formation dans des pays étrangers. Approchée, la Fédération ivoirienne d’Athlétisme (FIA) explique que la crise de cette discipline trouve ses racines dans plusieurs réalités. La première est l’absence de préparation des équipes cadettes, juniors, même minimes pour assurer la relève depuis le sacre de Gabriel Tiacoh. L’instabilité de la Fédération n’arrange guère les choses. «On tire les ficelles, ici et là. Conséquence, les enfants prennent les pots cassés», avoue Melagne Martin, Directeur Technique Adjoint de la Fédération. L’autre raison que rencontrent les athlètes est la difficulté d’obtenir des Bourses Olympiques. Pour ce faire, beaucoup d’entre eux sont obligés de prendre part aux compétitions que pendant les meetings. Les problèmes financiers qui n’échappent pas à la règle, clouent aussi cette discipline. Avant le championnat d’Afrique à Marrakech, le budget initial de 99 millions de FCFA n’avait pas encore été traité par la tutelle, alors qu’on était proche des échéances. Les responsables de la FIA indiquaient que le budget avait été réduit à 45 millions de FCFA. Conséquence, Marie-Josée Tra Lou, présente à Marrakech grâce à son club, Murielle Ahouré qui faisait ses premiers pas dans un championnat africain et Méité Ben Youssef qui a signé son retour ont pris leur vol à quelques jours des compétitions parce que n’ayant pas reçu plutôt les financements de la part de l’Etat. Par ailleurs, le nombre de 18 athlètes retenus au départ a été revu à neuf (9).
Palliatifs
Pour sortir l’athlétisme ivoirien du mal actuel, il est nécessaire de pratiquer une véritable politique dans ce domaine. La maxime de L’athlète doit être : «Je dois défendre les couleurs de mon pays» et celle de l’autorité : «Apporter le soutien nécessaire pour aider l’athlète à réussir.» Il est urgent que l’athlétisme Ivoirien revienne de la plus belle manière dans les écoles, les lycées ainsi que dans l’espace universitaire afin de repérer de jeunes talents qui seront très vite pris en charge, afin d’affronter avec brio les compétitions internationales. Aussi des domaines importants doivent être explorés notamment ceux portant sur la gestion des élites, la logistique et l’administration de cette discipline en Côte d’Ivoire. Ainsi il faut une meilleure gestion des ressources humaines, qui passe par le règlement des rapports conflictuels entre la fédération et les associations sportives qui ne doivent pas être considérées comme des concurrentes. Il faut lutter contre l’exode sauvage des jeunes, résorber l’absence de soutien des collectivités, résoudre le manque d’infrastructures, veiller à un meilleur financement, etc. La construction des pistes modernes dans les régions, les lycées, les collèges ainsi que les campus universitaires, la définition d’une politique de motivation des cadres techniques, la contractualisation de la relation fédération et associations scolaires et universitaires, sont des actes à poser. Il faut aussi la création de centres nationaux et régionaux d’entraînement, de lycées de sports, la création d’un fonds national de l’athlétisme. Enfin le gouvernement doit soutenir la politique de l’actuel président de la fédération qui a mis en place un centre de formation des équipes cadettes et junior afin d’assurer l’après Murielle Ahouré et Koffi Wilfried. Car si le jamaïcain Hussein Bolt a obtenu autant de résultats positifs, cela est dû surtout à la politique de son pays en faveur de l’athlétisme. Les athlètes ivoiriens ont une volonté farouche qui n’est plus à démontrer vu les prouesses qu’ils réalisent avec si peu de moyens. Il revient donc à l’Etat de jouer sa partition.

Par Fulbert WOILE
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