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Société Publié le jeudi 4 septembre 2014 | L’Arc-en-Ciel

‘’Microbes’’/Devant la flambée du mal : Un juriste diagnostique et propose des solutions

Le samedi 30 août 2014, a eu lieu à la salle des fêtes de la mairie d’Abobo, une conférence relative au phénomène des microbes. Elle avait pour thème ‘’le phénomène des ‘’microbes’’, quelles solutions ? Organisée par l’association des jeunes d’Abobo-Centre en partenariat avec la confédération de Jeunesses Sans Frontières(JSF), elle a été animée par Me Flan Raymond, greffier près du tribunal de 1ère instance de Yopougon. Voici son diagnostic et ses solutions.
Introduction
Les microbes se définissant comme des parasites nuisibles à la santé, se sont des êtres vivants remarquables par leur petitesse et leur virulence. Les enfants sont assimilés aux microbes pour respecter la forme de ces êtres et les effets dévastateurs de leurs actions. Le phénomène des ‘’Microbes’’ est apparue en Côte d’Ivoire au cours de l’année 2010, à partir de la crise postélectorale. Les enfants microbes ont un âge compris entre 08 ans et 27ans, ils sont en majorité ressortissants de la sous région et issus des couches défavorisées. La tranche d’âge la plus importante est comprise entre 09 ans à 13 ans. On observe ce phénomène particulièrement dans les communes d’Abobo, d’Attécoube et d’Adjamé, quelque fois à Yopougon et maintenant dans la périphérie de Cocody (derrière SOCOCE, M’badon Village le mercredi 27 août 2014, SAMA 18 riviera palmeraie). Ces enfants microbes sont pour la plupart des déscolarisés, mais on y trouve quelques élèves et certains enfants qui par suivisme se retrouvent dans ces groupes. Quelles sont les causes de l’avènement de ce phénomène, les conséquences qui en découlent et les solutions pouvant aider à sa compréhension et à son éradication.

Les causes liées à la famille
Il faut savoir que la famille est le socle de tout épanouissement. C’est à l’intérieur de la cellule familiale que la personnalité et le caractère de l’enfant se forgent ; en somme c’est à l’intérieur de la cellule familiale que l’éducation de l’enfant prend sa source. Force est de constater que malheureusement certaines familles manquent à ces obligations face à la question de l’éducation des enfants pour différentes raisons (économiques, sociales, divorces, orphelins, etc.…). Les enfants livrés donc à eux-mêmes n’arrivent toujours pas à opérer de bons choix dans les comportements à adopter dans la société d’où des déviations au niveau du comportement qui aboutissent malheureusement à une dérive sociale.

Les causes liées au quartier
Le quartier est l’embryon de la grande société nationale. Dans le quartier cohabitent plusieurs familles et la solidarité entre habitants du quartier était pour beaucoup dans l’éducation concertée des enfants qui ne recevaient seulement l’éducation stricto sensu des parents mais aussi celle provenant de tous. Aujourd’hui nous remarquons que cette solidarité qui caractérisait ces quartiers où prospère ce phénomène a disparu. L’individualisme et l’égocentrisme ont seigneur pris le pas sur la solidarité légendaire qui était le propre de ces quartiers où tout le monde connaissait tout le monde. Personne ne se soucie désormais des travers naissants des enfants de son quartier et ce qui finit par favoriser ces phénomènes et bien d’autres encore. L’impuissance du quartier à stopper sinon à dénoncer ces travers des enfants, il est clair que l’Etat, qui est l’émanation des quartiers et de toutes les autres entités territoriales a lui aussi sa responsabilité engagée dans la survenance de ce phénomène et sa prolifération sur le territoire national, puisqu’il lui ait dévolue par le peuple le pouvoir régalien d’assurer sa sécurité, de prévenir toutes dérives sociales et les endiguer. Quelles sont les causes de ce phénomène des microbes liées à l’Etat ?

Les causes liées a l’Etat
L’Etat est une entité doté de la personnalité juridique qui exerce son pouvoir sur un territoire donné au nom d’un peuple. La machine étatique étant lourde à se mettre en marche et loin de la naissance de ce phénomène, loin de nous l’idée de dédouaner l’Etat, mais le bon sens nous recommande d’avoir un jugement dénudé de toute complaisance en tenant compte des réalités. Il est vrai qu’au sortir de la crise postélectorale, crise dont chaque Ivoirien devrait en être comptable, encore plus les hommes politiques, nous avons tous assisté à la naissance de ce phénomène. Avec la dislocation de la cellule familiale, la perte de la solidarité dans les quartiers et le manque de promptitude et de solutions adéquates des pouvoirs publics, face à ce phénomène. J’en ai pour preuve la prolifération des fumoirs, qui n’émeut personne, or les enfants microbes sous l’effet de la drogue n’hésitent pas à causer des dommages aux personnes victimes et aux familles des victimes sans remords de même qu’à l’Etat. Le manque de solutions aux problèmes du chômage, de l’échec scolaire, de la cherté de la vie dont la survenance aux besoins de la famille devient difficile pour les parents qui voient impuissants ou complices leurs progénitures s’engager dans ce phénomène. Les causes liées à la crise, suivies de celles des difficultés économiques, sociales ont des conséquences diverses qu’il convient d’appréhender.

Les conséquences de ce phénomène dans la famille
La famille, base de l’éducation ébranlée va subir en premier les conséquences de ce phénomène. Les membres de la famille de l’enfant ‘’microbe ‘’ sont indexés, à raison, mise en mal dans ses relations avec les autres membres de la communauté. Les enfants eux-mêmes sont vus comme des parias, donc à éliminer de la société. La solidarité et la cohésion dans les familles sont mises à mal. Une image négative de cette famille est présentée aux autres et aucune fierté ne se dégage de cette famille qui se trouve exclue de la communauté.

Les conséquences de ce phénomène dans le quartier
Le quartier est en insécurité, les vies sont menacées, des morts et des mutilés ne se comptent pas, les commerces et l’activité économique de certaines victimes sont sinistrés, ces quartiers et mêmes ces communes deviennent infréquentables par moment. Toutes ces conséquences en rajoutent au dégoût et à la vengeance des membres du quartier et partant de la population qui n’hésitent pas à utiliser tous les moyens qu’ils trouvent ‘’appropriés ‘’ pour non seulement se protéger mais également pour se débarrasser des ‘’microbes’’. Ces solutions sont les expressions du ras le bol de la population qui s’exprime de cette façon puisque ne voyant pas venir de secours encore moins l’aide de l’Etat dans les exactions qu’ils subissent de la part de ces ‘’microbes’’.

Les conséquences de ce phénomène dans l’Etat
Les conséquences pour l’Etat sont nombreuses, au plan économique, social, et de l’image de l’Etat dans le concert des nations. Que faut-il faire afin de mettre fin à ce phénomène ?
Les solutions à ce phénomène des enfants microbes
Des solutions multiples ont été envisagées : création des comités d’auto défense dans les quartiers. C’est la preuve de ce que ne voyant rien venir comme solutions immédiates, les populations ont décidé de prendre leur destin en main, mais il faut le préciser, est une pratique hors la loi mais tolérée et qui ont engendré des affrontements entres eux et malheureusement fait des morts et des blessés dans tous les camps. Les descentes des forces de l’ordre dans les fumoirs qui se reconstruisent aussi rapidement et sans véritable impact ou des arrestations massives des enfants ‘’microbes ‘’, des morts mêmes pendant ces arrestations, des décisions de justice plus corsées afin de dissuader d’autres enfants à se comporter de la sorte, mais rien n’y fit, car comme le phœnix, ils renaissent de leurs cendres. Que nous reste t-il donc à faire afin de sortir de cette situation apparemment sans issue. Nous pensons que c’est dans l’esprit des hommes, des enfants, des parents qu’est né le phénomène des enfants ‘’ microbes ‘’ et que seul dans l’esprit de ceux-ci se trouve la solution de ce phénomène. Le socle, la base de l’éducation qui est la famille, comme le sous-bassement d’une maison ayant échoué c’est par le sous-bassement qu’il convient de revenir et qui pourra nous sortir à notre sens de cette impasse. Nous préconisons donc la mise en place des comités de vigilance et de sensibilisation dans les quartiers touchés ou à risque. Ces comités devront être constitués des membres du quartier avec l’assistance des mairies sous la supervision du ministère de l’intérieur. Que cette solution puisse aider à la résolution de ce phénomène et éviter que ce phénomène s’amplifie encore plus pour sortir des enfants ‘’microbes ‘’ avant qu’ils ne se transforment en virus et s’en sera fini pour l’équilibre social.

Me Flan G. Raymond
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