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Société Publié le mardi 16 septembre 2014 | Notre Voie

Rififi à propos des écoutes à Daloa: Les victimes de guerre marchent sur le siège de la Cdvr

© Notre Voie Par Atapointe
Réconciliation: Ouverture des audiences publiques de la CDVR
Lundi 8 Septembre 2014. Abidjan. Ivoire Gilf Club. La Commission dialogue-vérité et réconciliation (CDVR) lance les audiences publiques qui constitue la dernière étape de son mandat.
Le siège local de la commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) de Daloa était en ébullition, hier. De 8h à 11h, plus de 210 victimes de la crise postélectorale ont pris d’assaut les locaux de la structure dirigée par l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny pour protester contre la date de l’arrêt des séances d’écoute. Selon Zadi Ibo Charles, porte-parole des victimes du village de Batéguédéa 2, « nos parents Lago Prégnon Lucien, Tapé Kipré, Séri Dodo Ernest et Prégnon Hubert ont été froidement abattus à leurs domiciles. Malheureusement, alors que nous attendons la commission qui a promis se rendre dans notre village pour nous écouter, nous apprenons que la séance d’écoute a pris fin. Nous sommes venus exiger que la commission nous écoute pour nous dédommager », a-t-il dit au siège de la Cdvr sis au quartier Tazibouo. Quant à la veuve Prégnon Hubert née Duibladé Sui Hélène, elle affirme qu’ « après les tueries perpétrées des dozos (milices armées pro-Ouattara, ndlr), beaucoup de personnes ont fui le village. Tout le monde a eu peur. Puisque les dozos qui ont tué nos parents n’ont jamais été inquiétés. Ils ont renforcé leurs barrages autour de notre village. Notre sécurité était très menacée. C’est maintenant que ceux qui avaient fui le village y reviennent pour les séances d’écoute et nous apprenons que c’est fini. La Cdvr nous a sciemment oubliés. Nous demandons à Konan Banny de prolonger la date. C’est un droit pour nous». Gbala Ibo renchérit en ces termes : « Nous qui avons eu le village incendié, des parents assassinés dans leur sommeil à cause de leur appartenance politique, notre village est encore lésé. Trop, c’est trop. La Cdvr a le devoir de nous écouter aussi comme elle a fait pour les autres. C’est de l’injustice ». Pour en savoir plus, nous avons rencontré Mme Guéhia Guéhi Adélaïde, secrétaire générale de la Cdvr dans le Haut-Sassandra. « La commission a effectivement prévu de se rendre à Batéguédéa 2, Niboua, Namané, à Krikoréa 1 et Dania. A la date d’aujourd’hui (hier, ndlr), nous avons enregistré 11.633 inscrits pour 1.563 victimes écoutées dans le Haut- Sassandra. Nous sommes confrontés à des difficultés d’ordre matériel. Depuis la reprise, le 25 août à ce jour, 15 septembre, nous avons écouté 325 sur 863 inscrits. Nous avons besoin de renfort en personnel et matériel. Pour nous rendre dans les villages, nous avons besoin de véhicules de service, des fiches d’écoute. Nous sommes envahis, menacés par les victimes non écoutées. Nous leur demandons pardon de se retirer en attendant la décision de la direction », a-t-elle expliqué.

Eustache Gooré Bi
Correspondant permanent à Daloa
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