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Société Publié le vendredi 19 septembre 2014 | Cote d’Ivoire Economie

Enseignement supérieur privé : quel apport dans le système de formation ?

© Cote d’Ivoire Economie Par DR
Enseignement supérieur privé
L’enseignement supérieur privé en Côte d’Ivoire s’est révélé, au fil des années, un complément nécessaire à la formation. Toutefois, le secteur s’est développé avec une pléthore de grandes écoles et d’universités privées qui ne garantissent pas toutes la qualité de la formation.

Dix-neuf. Tel est le nombre d’établissements supérieurs privés ivoiriens reconnus par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), sur plus de 180 que compte le pays. Un taux de 10% qui traduit le peu de qualité entourant la formation des futurs cadres, quand on sait que la sélection par le Cames garantit la qualité et le bon niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche dans les pays francophones d’Afrique. Et pourtant, les autorités ivoiriennes avaient fait de la qualité de l’enseignement l’une des conditions à la concession au secteur privé, en 1996, d’une partie de ses droits régaliens en la matière.

Aujourd’hui, 148 établissements post-bac et 38 universités privées sont sortis de terre. Les autorités, dans leur obligation de garantir la qualité sur toute la chaîne de la formation, soumettent ces ESP à la reconnaissance du Cames. Outre l’agrément de cette institution – qui est une exigence pour leur conférer une certaine crédibilité –, ils sont soumis à une évaluation. Depuis 2006, une inspection des différents établissements totalisant trois ans de fonctionnement est régulièrement menée par un comité de cinq équipes. Objectif, «les amener à entrer dans le label qualité», précise le Pr Abou Karamoko, président du comité de pilotage des évaluations des établissements supérieurs privés. Cette initiative a permis d’assainir le milieu de l’enseignement supérieur privé, caractérisé par les «écoles boutiques» .
En 2008, 60% des ESP évalués ont obtenu une moyenne allant jusqu’à 18/20. Les 40% restants ont reçu des sanctions et, parmi eux, six ont été fermés. Des établissements qui ne respectent aucune norme de compétence et de qualité mais qui, souvent, détiennent un agrément de la tutelle. Notons qu’en la matière, la loi n° 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l’Enseignement précise les conditions, notamment «la pertinence et la qualité des projets pédagogiques présentés, la qualification des enseignants et la qualité des installations et des équipements pédagogiques».

Des garanties qui ont un coût

Malheureusement, certains font de l’éducation un gagne-pain et foulent au pied toutes les règles pédagogiques. D’autres, au contraire, font de la qualité une exigence pour s’inscrire dans la compétitivité. Ce sont des écoles crédibles avec une gestion rigoureuse. Souvent créés ou dirigés par des enseignants, ces ESP sont constituées en Société à responsabilité limité dotés de la personnalité juridique. Ils se donnent même les moyens d’employer un personnel administratif et technique qualifié et délivrent des diplômes reconnus en Afrique, et parfois hors du continent. C’est le cas des établissements reconnus par le Cames, à savoir : Agitel, Ucao, Fupa, Esam, Pigier, Hetec, Ensit, Groupe Loko, Celaf, IUA, Esie, HEC, Groupe Instec, Rusta/USTCI et l’Université internationale de Grand-Bassam (UIGB), qui a reçu la reconnaissance de l’administration américaine.

Si nombre d’entre eux sont des références, la formation dans ces établissements n’est pas à la portée de tous. Les coûts élevés, allant de 1 à 4 millions, excluent les petites bourses. Alors, comme alternative, restent les prises en charge offertes par l’Etat et certaines structures. Même si elles ne résolvent pas toujours la question, elles constituent une véritable aide, car force est de reconnaître que la formation de qualité a un prix.

LMD, un système révolutionnaire ?
Plus d’une décennie après la conversion des universités européennes au système académique licence-master-doctorat (LMD), les institutions d’enseignement supérieur africaines, enfin séduites, recourent à des politiques de convergence, notamment par la recherche de dénominateurs communs conformément à cette nomenclature. L’enseignement supérieur ivoirien n’est pas en marge. Depuis peu, il est procédé à une harmonisation progressive des offres de formations, des diplômes, et surtout des cycles d’études. Exit, à terme, les Deug, maîtrise, DEA et autres DESS calqués sur l’ancien modèle français. De plus en plus, les universités et grandes écoles offrent des diplômes à trois niveaux. Le premier niveau, la licence, se prépare en trois ans après le baccalauréat. La première année, davantage recentrée sur les fondamentaux, permet d’acquérir une formation disciplinaire de base et une méthodologie. La deuxième année, dite d’orientation, offre, à travers des unités d’enseignement obligatoire et optionnel, un approfondissement des connaissances et une orientation progressive vers une licence générale ou professionnelle. Au cours de la troisième année, l’étudiant bénéficie d’une spécialisation. Ici, c’est un approfondissement de la ou des disciplines choisies dans un parcours débouchant sur la licence générale ou professionnelle. L’étudiant en ressort avec un grade de bac +3.

Passé au deuxième niveau, il peut préparer, en deux ans (master 1re année et 2e année), un master recherche ou professionnel. Ce parcours menant à une insertion professionnelle de haut niveau est sanctionné par un diplôme bac +5. Vient enfin le troisième niveau, le doctorat. Il se prépare en trois ans et correspond à un grade bac +8. Le doctorat met un terme aux études supérieures. L’obtention de ces diplômes passe par la validation de «crédits» pour chaque unité d’enseignement correspondant à une ou plusieurs matières. L’avantage, ici, c’est la possibilité donnée par ce système de transférer d’une université à une autre les «crédits» validés. Autre nouveauté, le découpage en semestre des parcours, qui vise à favoriser la mobilité nationale et internationale des étudiants.

Ebissié GNAMKEY

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