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Société Publié le mardi 14 octobre 2014 | Xinhua

Côte d’Ivoire : des organisations dénoncent "l’enlisement" des procédures judiciaires liées aux violences dans l’Ouest

Des organisations de défense des droits de l'homme dénoncent "l'enlisement" des procédures judiciaires relatives à l'attaque en 2012 du camp de déplacés de Nahibly (ouest), qui a fait plus de sept morts et des dizaines de disparus.

"Deux ans après la découverte de six corps dans un puits de la périphérie de Duékoué, nos organisations s'inquiètent de l'enlisement des procédures judiciaires relatives aux crimes commis dans cette région", écrivent la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) et la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (LIDHO).

Le 20 juillet 2012, le camp de personnes déplacées de Nahibly a été attaqué par des jeunes encadrés et soutenus par des éléments des Forces républicaine de Côte d'Ivoire (FRCI, armée) et des chasseurs traditionnels Dozos.

Sept personnes ont été retrouvées mortes, par balles et par incendie, dans l'enceinte du camp, tandis que plusieurs dizaines sont toujours portées disparues et les 11 et 12 octobre 2012, six corps ont été découverts dans un puits dans le quartier Togueï à la périphérie de la ville.

"Nous revenons d'une mission à l'ouest du pays, les dossiers judiciaires concernant l'attaque du camp de déplacés de Nahibly et les fosses communes de Togueï n'ont connu aucun développement depuis plus d'un an", a déploré Me Mohamed Sanogo Pongathié, avocat de la LIDHO cité par le communiqué.

Pour les signataires du texte, "le manque de moyens matériels alloués aux magistrats conjugué à une volonté politique trop peu manifestée a contribué à l'enlisement des procédures".

"Il est difficile de comprendre qu'aucun acte d'enquête n'ait été posé par les juges depuis plus d'un an", s'indigne Me Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH et avocat des victimes, non sans dénoncer une "justice soumise à des pesanteurs injustifiables".

L'avocat relève une "inertie de la justice d'autant plus incompréhensible qu'aucun responsable des forces de l'ordre n'a été entendu alors que plusieurs éléments (des FRCI) ont été identifiés par les victimes".

"De même, aucune fouille n'a été entreprise dans les puits avoisinants dans lesquels pourraient se trouver d'autres corps", ajoute-t-il.

Les avocats des victimes insistent sur la nécessité de " renforcer les moyens" alloués à la justice pour permettre aux magistrats instructeurs de mener à bien leur mission.

"Nous appelons le gouvernement à concrétiser enfin sa volonté affichée de lutter contre l'impunité, en prenant les mesures nécessaires au bon exercice de la justice", ont-ils poursuivi.

Pour les avocats, la justice est une "composante essentielle" d' une réconciliation "véritable" après la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d'Ivoire entre 2010-2011.
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