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Société Publié le lundi 29 décembre 2014 | Le Nouveau Courrier

Conseil de Paix et de cohésion / Simon Doho (porte-parole du comité de suivi) : «Nous sommes là ensemble pour tracer la voie d’un nouveau destin pour notre pays.»

© Le Nouveau Courrier Par DR
Cérémonie d’installation officielle du Conseil de paix et de cohésion dans le Guémon
Lundi 22 décembre 2014. Cérémonie d’installation officielle du Conseil de paix et de cohésion qui servira de veille pour prévenir et régler les conflits dans la région du Guemon.
Le porte-parole du comité de suivi du Conseil de paix et de cohésion, Simon DOHO, DGA de la Sotra et fils de la région du Guemon, a adressé un message fort aux chefs traditionnels et responsables de communautés le lundi 22 décembre dernier, à l’occasion de l’installation officielle de leur structure qui servira de veille pour prévenir et régler les conflits dans la Guemon.

En préparant cette intervention du Comité de suivi du Conseil de Paix et de Cohésion Sociale du Guemon devant les chefs cantons, les chefs de villages, les chefs des communautés Malinké, Akan, Sénoufo, Dan ainsi que ceux des communautés originaires des pays de la CEDEAO, j’ai cherché un mot, une phrase, quelque chose qui pouvait le mieux traduire pour moi ces instants.
Je dois avouer m’être souvent perdu dans mes émotions devant l’intensité du moment que nous allions vivre ensemble,
Souvent, les réponses à nos interrogations, sont en nous-mêmes ou très proches de nous-mêmes
J’ai donc fini par trouver un nom proverbial du pays Wê,
Zonsedweni ce qui signifie « les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ».
En Dan on dira, Neipkoyado
En Malinké, lohoubetecleiyé
Chacun de nous peut le dire dans sa langue maternelle
C’est vrai chers parents, chers frères, chères sœurs,
Zonsedweni
Neipkoyado
lohoubetecleiyé

Qui l’aurait cru ? Chers frères, chères sœurs ?

Hier c’était le temps de la haine et de la désolation
Regardons derrière nous,
Regardons les champs, les maisons dévastées de nos frères, de nos sœurs, de nos mères,
Regardons les villages, les quartiers détruits,
Regardons nos morts qui gisent sur les routes des campements, des villages,
Regardons les marques profondes de la guerre sur les visages de nos frères, de nos sœurs,
Ecoutons les cris de leurs cœurs,
Ces cris, ces pleurs, ce sont ceux de nos frères, de nos sœurs, de nos mères, de nos pères.
Ce sont les cris et les pleurs des Wê, des Malinké, des Sénoufo, des Akan, des originaires des pays de la CEDEAO
Ce sont tous nos parents…

Qui l’aurait cru ? Chers frères, chères sœurs ?

Aujourd’hui c’est un jour nouveau, c’est le jour de la fraternité retrouvée.
Nous sommes là ensemble comme une famille rassemblée pour tracer la voie d’un nouveau destin pour nous-mêmes et pour notre pays.
Nous sommes là ensemble convoqués par nos chefs, ceux-là même qui sont les garants de nos traditions, qui régulent la marche quotidienne de nos sociétés, de nos communautés. Nos chefs sont le lien entre nos familles dans les villages, les communautés. Ils constituent le catalyseur le plus important de nos vies communautaires. Nos chefs sont dans nos sociétés des juges, des conseillers. Leurs convictions, leurs choix de sociétés influencent le fonctionnement, le développement de nos villages, de nos contrées, de nos régions.
Nous sommes là ce matin devant eux pour répondre à leur appel.
A Bangolo, nos chefs avaient pris l’engagement de créer les conditions pour retrouver le chemin que nos pères, sous la houlette du président Houphouët-Boigny, avaient tracé.

Je cite :

Après tout ce que nous avons vécus, traversés, nous dans le Guemon nous voulons être les premiers à nous engager pour la paix car nous connaissons les affres de la Guerre et ses conséquences. ….
Wê, Malinké, Akan, Senoufo, Dan, originaires des pays frères de la CEDEAO, Nous voulons revivre en paix ensemble.
Nous chefs de traditionnels et chefs des communautés nous voulons unir nos forces pour accélérer notre marche vers la paix.
La route vers la paix n’est certes plus longue, mais elle est encore semée d’embuches, d’obstacles, de problèmes qu’il nous faut résoudre ensemble dans le dialogue, l’écoute mutuelle, la restauration d’un esprit fraternel et solidaire.
Fin de citation.

Le chemin de la paix par le dialogue vrai renforcera chaque jour notre fraternité pour engager des actions au bénéfice de tous dans la solidarité légendaire de nos populations.
Ce chemin nous conduit ensemble vers l’unité dans la diversité.
C’est le chemin qu’ont emprunté les grandes nations comme les Etats-Unis d’Amérique.
C’est ce chemin qu’ont emprunté les pays de l’Europe comme la France et l’Allemagne.
Lorsque des frères se sont affrontés pour des causes données et qu’ils ont été capables de transcender leurs différences, capitaliser sur ce qui les unis et les erreurs du passé, ils deviennent une nouvelle force.
La preuve, les Etats-Unis d’Amérique sont la première puissance économique du Monde.
La force de notre pays pour l’avenir se trouve en chacun d’entre nous. Notre force pour l’avenir de nos enfants, des générations futures se trouve dans union dans la Diversité et la solidarité.
Notre unité dans la diversité agissante, comme moteur de notre futur commun, commence dans chaque campement, dans chaque village, dans chaque quartier.
Pour la réaliser, nos chefs nous invitent à pardonner en ayant une foi inébranlable dans les grandes choses que nous pouvons réaliser ensemble. Le pardon donné par celui ou celle qui a le plus souffert, comme l’a dit le président de la République, SEM Alassane Ouattara, lors de sa récente visite au centre du pays, a plus de poids. Il est le facteur le plus important pour activer la Réconciliation vraie.
Nos chefs nous invitent mobiliser toutes nos énergies, nos forces, nos compétences, pour regarder ensemble dans la même direction.
Ce sont les principales clefs pour reconstruire ensemble nos villages d’antan, nos villes d’antan. Rebâtir ensemble la Côte d’Ivoire d’antan, une Côte d’ivoire fraternelle et solidaire où nous vivions ensemble dans la paix. La Côte d’Ivoire de l’Unité, de la Discipline et du Travail. La Côte d’Ivoire qui était un modèle de développement en Afrique. Cette Côte d’Ivoire là nous voulons la retrouver.
La Côte d’Ivoire émergence que nous propose le président de la République, Alassane Ouattara à l’horizon 2020 est possible.
Elle est possible dans une Côte d’Ivoire apaisée, unie et fraternelle.

L’Emergence se mesure par :

- 1 – premièrement, la qualité des facteurs de développement comme les infrastructures économiques (routes, ponts, eau, électricité, etc.…), le logement, l’éducation, les ressources naturelles,

- 2 – deuxièmement, un environnement des affaires stable et dynamique marqué par une forte croissance forte, généralement à plus de deux chiffres,
- 3 - troisièmement, une industrie locale forte et compétitive sur le plan local sur le plan international,

Toutes ces choses ne sont pas des rêves pour nous.
Pour nous-mêmes dans les villages, l’émergence va se traduire par des écoles, des infrastructures sanitaires, l’eau potable, l’électricité, des routes de qualité.
Elle va se traduire par des marchés en croissance pour nos produits agricoles alimentaires ou les matières premières comme le café et le cacao ; la conséquence directe en est que nos paysans auront des revenus disponibles plus élevés.
Dans les villes moyennes, les grandes villes l’industrialisation va reprendre toute sa place grâce à l’apport des investisseurs extérieurs ainsi qu’aux capitaux de nos compatriotes ; l’agro-industrie sera à nouveau au cœur de notre développement industrielle soutenu par des les services dynamique.
Les entreprises ivoiriennes seront assez performantes pour exporter en Afrique et dans le monde.
Notre jeunesse va reprendre le chemin du travail pour contribuer à son tour à la croissance du pays et préparer efficacement son Avenir,
Le pouvoir d’achat de nos compatriotes va retrouver un niveau satisfaisant pour tous.
La Côte d’Ivoire émergente est possible. Elle est là à notre portée. Le président de la République et le Gouvernement s’attèle à la bâtir chaque jour.
Les premiers indices des réalisations de notre gouvernement depuis la fin de la crise nous le montrent.

L’Ouest, le pays Dan, le pays Wê avec tous les frères Malinké, Akan, Senoufo, originaires des pays de la CEDEAO ne peuvent pas être en marge de l’éveil de la Côte d’Ivoire, de la marche du pays vers l’émergence.
Sans la paix dans l’ouest, le Tonkpi, le Guemon, le Cavally nous ne rattraperons pas le retard que nous avons pris depuis des décennies.
La Côte d’Ivoire ensemble est possible. Elle est à notre portée
C’est en cela que, chers parents, chers chefs que tous les membres du comité de suivi, par ma voix, soutiennent votre engagement pour le retour de la paix et de la cohésion entre tous les peuples frères qui vivent dans notre région.
Votre engagement, notre engagement ensemble, Votre Foi commune dans l’action, dans l’écoute mutuelle, la tolérance, le pardon, le sens de la responsabilité nous conduirons à un avenir meilleur avec des frères et des sœurs qui veulent réaliser le même rêve avec nous : bâtir une nation riche, prospère, fraternelle avec une vision pour l’avenir des générations futures.
Vous pouvez compter sur nous pour vous accompagner dans la réalisation de la noble mission que vous vous assignez.
N’ayez pas peur de la grandeur et de l’ampleur de la tâche, restez humbles et engagés dans la réalisation de votre nouvelle responsabilité.


Gardez la foi, la confiance au tout puissant pour votre nouveau Combat.
Ce combat, vous allez le gagner pour l’ouest, le Tonkpi, le Guemon, le Cavally. Vous allez faire une grande moisson pour vous même et pour vos enfants.
Demain, Quand la paix reviendra définitivement dans notre pays pour notre bonheur commun, les générations futures de la région du Guemon vous citeront en exemple.
La Côte d’Ivoire vous citera en exemple.
Ces générations imiteront votre exemple, l’exemple des chefs qui comme vous se seront mobilisés et auront agit pour ce noble combat.
Nos enfants retiendrons que Wê, Malinké, Mandé du nord et du sud, Akan, Originaires des pays de la CEDEAO, nous avons été capables d’essuyer nos larmes et de tendre les mains à nos frères, nos sœurs pour dialoguer, trouver des solutions aux différents problèmes ou conflits qui se sont posés à nous.
Nous avons reconstruits de nouveaux cadres de vies communautaires pour mieux vivre ensemble.
Nous avons rebâti la chaine de solidarité,
Demain, au bout du chemin de la fraternité dans la paix que vous nous appelez à prendre chers chefs, les jours d’une certaine manière vont se suivre et se ressembler.
Grâce à votre foi en l’avenir de notre pays, Grâce à votre Foi dans la force du pardon, Grâce à votre foi dans le Dialogue,
Grâce à votre Foi dans la diversité, grâce à votre engagement dans l’action constructive au bénéfice de la communauté, demain Les jours seront des jours de bonheur pour tous, des jours de prospérité pour notre pays.
Alors on dira….
Glahé, Zon ô moin doué néan
Néhé, Neipkôelokedo
Sini, lohou mena ke le gné
Je vous remercie

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