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Société Publié le mercredi 28 janvier 2015 |

Ces enlèvements d’enfants qui terrorisent les Ivoiriens

© Par DR
Fête de fin d’année: la chambre des notaires de Cote d’Ivoire offre une arbre de Noël aux enfants
Mardi 23 décembre 2014 Abidjan , Golf Hôtel, la Chambre des notaires de Côte d’Ivoire a inondé de cadeaux, plusieurs enfants.
« Ne parle surtout pas aux inconnus dans la rue », répète fermement Fatou à sa fille avant qu’elle quitte la maison. Rokia a 6 ans et doit marcher quelques centaines de mètres dans le quartier d’Adjamé, à Abidjan, pour se rendre à l’école. « Ces histoires d’enlèvements, ça nous terrorise », soupire la mère de famille, entourée d’autres mamans.
Depuis le mois de décembre 2014, vingt et un cas d’enlèvements d’enfants ont été signalés aux autorités ivoiriennes ; un seul a été retrouvé vivant. « Le phénomène est réel et inhabituel », s’est ému le général Bredou M’Bia, lors d’une conférence de presse vendredi 23 janvier.

Le directeur général de la police nationale a ensuite précisé la manière dont les corps ont été retrouvés, « mutilés, avec la disparition de leurs parties génitales ou décapités ». Des informations qui laissent penser à des pratiques occultes, liées à la sorcellerie. « Il peut s’agir de sacrifices, explique une source policière proche de l’enquête. Les gens avaient besoin d’argent pour les fêtes, et nous sommes au début d’une année électorale. Il y a aussi le phénomène des brouteurs qu’il ne faut pas négliger. »



Les « brouteurs », ces cybercriminels qui arnaquent les gens sur Internet. Beaucoup font appel à de faux marabouts pour leur donner des conseils afin de leur « porter chance ». C’est ce qui avait mené un jeune « brouteur » à tuer un petit garçon de 5 ans à Bonoua, près d’Abidjan, en septembre 2012. L’enfant a été retrouvé dans un champ, l’abdomen ouvert, avec plusieurs organes disparus. À l’époque le meurtrier, visiblement déséquilibré, a avoué avoir pratiqué ces mutilations et bu le sang de l’écolier pour mieux réussir dans ses opérations sur Internet.

Vigilance accrue

Si ce genre de crime fait de temps à autre l’actualité, les chiffres donnés vendredi par la police confirment les craintes qui hantent les parents depuis plusieurs semaines. Car la plupart du temps, les kidnappeurs sont des proches, des domestiques ou des personnes qui évoluent dans l’entourage des petits. À Gagnoa par exemple, dans le centre-ouest du pays, une femme s’est fait passer pour un membre éloigné de la famille pour s’introduire dans la maison et s’enfuir dans la nuit avec l’enfant.

Depuis qu’elles ont entendu parler des premières disparitions, Fatou et ses amies imposent à leur progéniture de se déplacer en groupe, et elles les accompagnent pour les petites courses dans le quartier, ce qu’elles ne faisaient pas jusqu’alors. « On est tous vigilants, et on s’inquiète dès qu’on ne les voit plus pendant deux minutes », explique la jeune mère.

Chaque jour ou presque, des rumeurs envahissent les journaux ou les réseaux sociaux, évoquant des hommes rôdant autour des écoles, proposant aux écoliers de les escorter jusqu’à chez eux dans leur voiture, même accompagnés de leur nounou. Cette audace crée la psychose chez certains parents, qui interdisent à leurs enfants de sortir seuls.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a condamné ces enlèvements et appelé les autorités ivoiriennes à tout mettre en œuvre pour retrouver leurs auteurs, en renforçant notamment le dispositif d’alerte et de recherche des enfants disparus. La police, qui annonce avoir arrêté un kidnappeur, rappelle aux familles l’urgence de prévenir les autorités dès qu’une disparition est constatée.


Maureen Grisot
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