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Société Publié le vendredi 6 février 2015 | Ministères

Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines : la déclaration de la ministre de la solidarité, de la famille et de l’enfant

© Ministères Par Marc Innocent
Cohésion sociale: Yamoussoukro abrite les réflexions sur une politique nationale
Jeudi 5 Février 2015. Yamoussoukro. Madame Anne Désirée Ouloto, Ministre de la solidarité, de la famille, de la femme, et de l`enfant a ouvert l`atelier de finalisation de la politique nationale de solidarité et de cohésion sociale à l`hôtel des Parlementaires.


CHERS COMPATRIOTES,
HABITANTES ET HABITANTS DE LA CÔTE D’IVOIRE


La Côte d’Ivoire célèbre le 6 février, à l’instar des autres pays du monde, la Journée Mondiale contre les Mutilations Génitales Féminines. Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) font partie des Violences Basées sur le Genre(VBG).
L’excision est la forme de Mutilation Génitale Féminine (MGF) la plus pratiquée dans notre pays. Elle consiste en ablation totale ou partielle des organes génitaux externes de la femme ou de la petite fille. C’est une pratique à la fois préjudiciable et néfaste pour l’épanouissement et la santé de celles-ci.
A l’occasion de cette journée, le Gouvernement tient à réitérer à toutes les couches sociales de la population, où qu’elles soient, son engagement ferme à mettre fin à la pratique de l’excision et de toutes autres formes de MGF.
Ce phénomène portant une atteinte grave à l’intégrité physique est sans fondement, et est malheureusement pratiqué dans plusieurs régions de notre pays.
Selon l’Enquête Démographique et de Santé de 2012, 38% des femmes âgées de 15 à 45 ans ont été excisées avec un taux supérieur à :
- 70% dans le Nord et le Nord-Ouest,
- 57% à l’Ouest,
- 50% au Centre-Nord,
- 21% au Nord-est,
- 20% au Centre-Est et,
- 13% au Centre.
Ces chiffres nous interpellent et amènent à réfléchir sur l’urgence de faire appliquer, dans toute sa rigueur, la loi N°98 – 757 du 23 décembre 1998 réprimant l’excision.
Les études menées sur la thématique, révèlent que les déterminants de la persistance du phénomène de l’excision en Côte d’Ivoire, notamment dans les régions du pays citées plus haut, sont d’ordre socioculturel et souvent religieux.
Selon les mêmes sources, la pratique est généralement faite par des exciseuses, dans des conditions d’hygiène douteuses et occasionnent des séquelles parfois irréparables sur les victimes, pouvant aller jusqu’à la mort.
Au titre de ces conséquences, figurent les risques d’infection au VIH, les fistules vésico-vaginales d’origine obstétricales et bien d’autres liées à la santé reproductive et sexuelle.
Malgré les efforts consentis dans la sensibilisation par l’Etat, les acteurs impliqués dans la lutte et l’engagement des premières dames d’Afrique, le phénomène semble connaître une persistance.
La synergie des acteurs étatiques, l’activisme des organisations de la société civile et l’appui constant des partenaires au développement, ont permis d’empêcher plusieurs cérémonies d’excision et d’aboutir à sept (7) cas de condamnations.
L’activation des systèmes d’alertes de prévention de l’excision sur toute l’étendue du territoire national, constitue sur le terrain, un frein à l’organisation des cérémonies d’excision.
Toutefois, force est de reconnaître que certaines communautés continuent de pratiquer cet acte passible de poursuites judiciaires, dans la clandestinité.
L’excision constitue une violence sexuelle et une violation des droits humains. Rien ne peut justifier cette pratique.
J’en appelle donc à la vigilance de tous les acteurs de la lutte contre l’excision et les encourage à la dénonciation.
J’exhorte les acteurs judiciaires à faire mieux connaître la loi et à l’appliquer de façon plus rigoureuse.

En son article 2, la loi n°98-757 du 23 décembre 1998 réprimant l’excision stipule que :

« Quiconque commet une mutilation génitale féminine est puni d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende allant de 360 000 à 2 000 000 F CFA. La peine est portée au double si l’auteur est du corps médical ou paramédical. Le juge peut en outre lui interdire l’exercice de sa profession. La peine est d’un emprisonnement de 5 à 20 ans en cas de décès de la victime ».

CHERS COMPATRIOTES,

La volonté affichée par l’Etat dans la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines met tous les acteurs devant leur responsabilité, qu’ils soient issus des secteurs de la législation, de la justice, de l’administration publique, de la société civile, des leaders communautaires, des guides religieux ou des Organisations Non Gouvernementales ...
À cet effet, une Stratégie Nationale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre a été adoptée en 2014 par le Gouvernement, visant à assurer la prévention, à renforcer la protection des victimes, et à réprimer les auteurs et commanditaires de l’excision dans notre pays.
C’est dans ce cadre qu’en décembre 2014, nous avons mis en place deux réseaux communautaires dans les régions Ouest et Centre du pays :
- 100 femmes leaders contre l’excision dans le district des Montagnes ;
- 50 hommes leaders communautaires engagés contre les violences sexuelles dans la région du Gbèkè.
Aussi, voudrions-nous exprimer notre infinie reconnaissance aux professionnels des médias et de la communication, aux ONG internationales et nationales et à tous les acteurs qui nous accompagnent avec détermination dans la lutte inlassable contre ce fléau.

CHERS COMPATRIOTES,
Le temps est venu d’agir maintenant et concrètement, avec le Gouvernement, pour « LA TOLERANCE ZERO DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES EN COTE D’IVOIRE ».

JE VOUS REMERCIE

Anne Désirée Ouloto
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