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Économie Publié le jeudi 12 février 2015 | AIP

Quand la ruée vers l’or rend difficile la reconversion des populations riveraines de Tongon (M’bengué)

© AIP Par Atapointe
Mine: Randgold Resources présente ses perspectives pour l`année 2014
Samedi 25 Janvier 2014. Le directeur exécutif de Randgold Resources, Mark Bristow, a au cours d`une conference de presse fait le bilan des activités de son entreprise pour l`exercice 2013 et à présenté ses ambitions pour l`année en cours.
Abidjan – L’exploitation de la mine d’or de Tongon, à plus d’une soixantaine de kilomètres de Korhogo, dans le département de M’bengué, a entrainé une ruée des populations riveraines vers l’or et l’abandon progressif des activités agricoles, rendant difficile leur reconversion.

Au départ, des gains énormes pour des travailleurs lors de la construction de la mine

La société exploitante, Randgold Resources, avait employé pendant la phase de construction plus de 2500 ouvriers dont le revenu moyen par travailleur oscillait entre 100 000 francs CFA et 300 000 F CFA par semaine, explique-t-on. Plusieurs d’entre eux, expliquent certains responsables communautaires, se sont installés à leur propre compte et ont relancé leurs projets agricoles.

Des gains considérables qui ont fait miroiter aux populations riveraines le rêve d’une vie meilleure dans la mine. De nombreux jeunes ont ainsi vu en ce site minier un eldorado.

"La phase de construction était pourvoyeuse de mains d’œuvre alors que l’exploitation a besoin de personnes qualifiées", explique un responsable communautaire, qui souligne que près de 1000 personnes ont dû être libérées lors de l’exploitation.

Plus de 1600 travailleurs retenus pour la phase d’exploitation

Plus de 1600 emplois créés, avec plus de 3000 emplois indirects, ont donné une certaine dynamique à l’activité économique de la région. Des cités "miniers" de 100 logements sont construites à Tongon à 2,5 kilomètres de la mine et à Poungbê, à quatre kilomètres de la mine. Pour la jeunesse des localités riveraines, c’est "le travail à la mine ou rien", explique le responsable du développement communautaire, Ngom Denise Oumar.

Selon lui, plusieurs projets communautaires ont été initiés, mais n’ont pas encore véritablement commencé face à la réticence des populations bénéficiaires.

Pour Randgold Resources, il faut préparer l’après mine

Le président directeur général (PDG) de Randgold Resources, Dr Mark Bristow, explique que la mine de Tongon devrait fermer dans cinq ou six ans puisqu’elle a une durée d’exploitation de dix ans.

« Nous travaillons avec le gouvernement pour la formation des populations à l’agriculture », indique Dr Mark Bristow, soulignant que les populations ne sont pas formées à l’agriculture.

Randgold Resources a déjà investi près de 79 millions FCFA dans l’agriculture, et près de 500 millions FCFA dans un projet de microfinance pour développer l’auto-emploi. Ce fonds a déjà profité à 236 personnes dont 132 femmes, signale-t-on.

La fermeture de la mine devrait permettre de développer l’agro-business notamment la pisciculture, l’agriculture irriguée, relève le directeur des opérations de la mine de Tongon, Amourlaye Daouda.

Le PDG de la compagnie minière prévoit également la création d’un village agricole avec toutes les infrastructures. Un lac artificiel de 12 kilomètres avec plusieurs centaines de mètres de largeur a été créé, afin de favoriser l’agriculture irriguée et la pêche. Plusieurs espèces de poissons y ont été introduites.

Malheureusement, les populations riveraines ne sont pas des pêcheurs et l’immense lac reste totalement inexploité.

"Quand on demande aux jeunes d’intégrer les projets que nous leur proposons, ils nous répondent pourquoi vous-même vous ne les faites pas", rapporte, avec beaucoup de regret, le responsable du développement communautaire, M. Ngom.

Aujourd’hui, le grand souci pour les responsables de la mine d’or de Tongon demeure la vie après la fermeture de la mine. Une question pour laquelle les responsables de la mine ont sollicité l’aide de l’Etat ivoirien.

Les populations souhaitent plus de retombées socioéconomiques

De Tongon à 2,5 kilomètres de la mine, à Sakonkaha (10 kilomètres de la mine), en passant par Toungbê (4 kilomètres de la mine), les populations locales reconnaissent que la mine est une grande opportunité pour les différentes localités.

Le village de Sakonkaha attend toujours l’électrification, selon son chef Soro Gafona, qui se plaint du fait que les deux premières localités en ont bénéficié, quand son village est " toujours dans le noir".

Il souligne également que des jeunes ont été formés au Mali pour des projets qui n’ont pas encore connu de démarrage.

"Nous souhaitons la formation pour tous les jeunes et des aides pour l’élevage", plaide, pour sa part, le président des jeunes de Sakonkaha, Koné Doh. Ce dernier assure que des discussions sont en cours avec la compagnie minière pour des projets de volailles et de porcins.

Les trois localités citées ci-dessus ont tous bénéficié d’infrastructures sociales, à savoir l’électrification, des salles de classe et l’adduction d’eau potable.

Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, en visite sur le site minier de Tongon le 6 février 2015, a appelé les autorités politiques, administratives et coutumières à soutenir le développement minier de la région.

Il a, à cette occasion, exhorté les dirigeants de la compagnie minière à entretenir des relations cordiales avec les populations qui les accueillent.

« Ces actions de développement devraient se renforcer et s’intensifier dans le cadre du fonds de développement local minier et du comité de développement local minier prévus par le nouveau code minier », a rassuré le chef du Gouvernement ivoirien.

kkf/tm/cmas
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