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Afrique Publié le dimanche 15 février 2015 | AFP

Afrique: Tiken Jah Fakoly conseille aux dirigeants de ne pas s’accrocher au pouvoir

© AFP Par DR
Tiken Jah Fakoly, artiste chanteur de reggae
Goma (RD Congo), - Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly met en garde les dirigeants africains qui tenteraient de s’accrocher au pouvoir, les appelant à entrer dans l’Histoire par "la grande porte" en cédant leur place démocratiquement à la fin de leur mandat.

"Tous ceux qui vont insister à s’accrocher au pouvoir, (...) auront en face d’eux une génération que l’on appelle +la génération consciente+ et je pense que ces présidents, plutôt que d’entrer par la grande porte de l’Histoire, vont par leur action entrer par la petite porte", déclare-t-il dans un entretien accordé samedi à l’AFP à Goma dans l’est de la République démocratique du Congo, pays dont le président Joseph Kabila est soupçonné de chercher à se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, fin 2016.

Pour le chanteur, cette "génération consciente" s’est manifestée en octobre dans la révolte populaire qui a chassé du pouvoir le président burkinabè Blaise Compaoré. Au Burkina Faso " c’est le peuple qui a gagné ", estime-t-il en marge du festival de musique "Amani" ("paix" en swahili) qui s’achève ce dimanche dans la capitale du Nord-Kivu.

Le sujet est brûlant dans la région. Les présidents Pierre Nkurunziza au Burundi, Joseph Kabila en République démocratique du Congo, Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville et Paul Kagame au Rwanda ne peuvent pas se représenter à la fin de leur mandat en 2015 pour le premier, 2016 pour les deux Congolais, et 2017 pour le Rwandais. Leurs oppositions respectives les soupçonnent de vouloir modifier la Constitution ou trafiquer le processus électoral afin de se maintenir plus longtemps en place.

Engagé, Tiken Jah Fakoly est toujours prompt à soutenir le Mali, son pays d’adoption depuis 2002 dont le nord, tombé au en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, chassés ensuite par une intervention militaire française, reste en proie aux conflits armés. Il déplore aussi la " gangrène " que représente pour l’Afrique la menace du groupe islamiste Boko Haram qui sévit principalement au Nigeria mais déstabilise toute la région et ne fait, selon lui, "qu’hypothéquer" l’avenir des Africains.

Il salue toutefois la coalition régionale qui s’est mise en place pour combattre le groupe armé. Le Nigeria et ses pays limitrophes - Tchad, Niger, Cameroun et Bénin - se sont accordés le 7 février pour mobiliser 8.700 hommes dans une force militaire régionale contre Boko Haram. Pour lui, "ça veut dire que l’Afrique a décidé de se prendre en main".

- Lumumba, Nkrumah, Sankara -

"Se prendre en main", s’unir, est plus que jamais le leitmotiv du "reggae man" ivoirien.

Son dernier album, sorti en 2014 et intitulé "Dernier appel", est d’ailleurs résolument panafricaniste. "+Dernier appel+, c’est pour l’urgence de l’unité africaine. (...) Il faut que nous allions vers l’intégration d’abord sous-régionale, puis pour tout le Continent. L’Afrique unie gagnera tous les combats", martèle-t-il.

"C’est un appel à l’unité africaine, prônée par nos ancêtres, dont Patrice Lumumba [éphémère Premier ministre du Congo indépendant, assassiné], Hailé Sélassié [empereur d’Ethopie], Kwamé Nkrumah (Père de l’indépendance du Ghana], Thomas Sankara"(révolutionnaire anti-impérialiste burkinabè, assassiné en 1987 après quatre ans au pouvoir), énumère-t-il.

Un message que l’artiste dit vouloir faire passer à Goma, dans un Nord-Kivu déchiré depuis plus de vingt ans par les conflits armés. "Le Congo est faible parce que divisé. Et donc voilà, c’est un message d’unité et de paix que je fais passer ici à Goma, et j’espère que le message sera entendu dans le reste du Congo", dit-il.

Evoquant la situation de la Côte d’Ivoire, son pays natal ébranlé par une crise postélectorale sanglante de décembre 2010 à avril 2011, lorsque le président sortant Laurent Gbagbo, battu, avait refusé de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara, il se montre confiant, même si, pour lui, la réconciliation est un processus "très long". Plus de 3.200 personnes avaient alors péri, selon la justice ivoirienne.

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