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Editorial Publié le mercredi 18 février 2015 | Diasporas-News

Mort de la Françafrique…: Vive la Fondation franco-africaine !

© Diasporas-News Par DR
Partenariat économique entre l`Afrique et la france
En organisant le premier «Forum franco-africain pour une croissance partagée» en vue de «renforcer le partenariat économique entre l’Afrique et la France», Hollande a signé officiellement l’acte de décès de la françafrique. Dès son arrivée à l’Elysée en 2012, le successeur de Nicolas Sarkozy s’est démarqué de ses prédécesseurs en marquant une rupture franche avec les pratiques praticiennes néocoloniales perpétuées depuis des lustres.

Tout d’abord, en mettant fin à la carrière de ces nombreux conseillers occultes, porteurs de valises et intermédiaires, faiseurs de rois sous nos tropiques qui pullulent les palais africains.

Pour bien comprendre ce changement historique opéré par François Hollande, il faut remonter aux recommandations du Sommet de l’Elysée qu’il a convoqué les 6 et 7 décembre 2013. Ce jour-là, il avait réuni autour de lui, 53 délégations de chefs d’Etat et de gouvernements africains pour échanger sur «la paix et la sécurité en Afrique, le partenariat économique et le développement, le changement climatique.»

C’est de ce sommet qu’a émergé l’idée de la création de la Fondation franco-africaine à laquelle ont immédiatement adhéré les dirigeants africains. Même si le prétexte de «paix et sécurité» a été évoqué pour justifier ce changement de paradigme dans les relations entre la France et l’Afrique, en réalité, derrière l’initiative de François Hollande se cache l’intention de la France de reprendre la main sur l’Afrique où d’autres puissances économiques concurrentes se sont confortablement installées pour lui ravir les juteux marchés des affaires.

Autrement dit, comment la France peut-elle partager voire profiter de la croissance de 5 % en moyenne par an de l’Afrique au moment où elle ne va réaliser peut-être que 1% de croissance en 2015 ?

Or sur le continent, des puissances économiques comme la Chine profitent déjà de cette croissance envieuse de l’Afrique. La percée spectaculaire de la Chine dans l’industrie extractive, le BTP, l’agriculture, la santé, la culture et même l’éducation est stupéfiante. La première puissance économique du monde séduit un continent plutôt habitué à subir une coopération complexée où ses intérêts ne sont pas suffisamment pris en compte par ses partenaires traditionnels que sont la France et l’ensemble des pays de l’UE. Le pays de Xi Jinping offre, sans trop de contraintes, des bourses aux étudiants africains, leur apprend sa langue et les forme à devenir ses Vrp sur le continent pour faciliter la fluidité des échanges.

D’aucuns parlent d’une nouvelle ère de colonisation économique de la Chine en Afrique qui est, elle-même, talonnée par d’autres pays dits émergents du Brics (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud).

Le rapport très exhaustif du Sénat et celui du Groupe de personnalités franco-africaines sont sans appel. Les Sénateurs français ont travaillé sur «la présence de la France dans une Afrique convoitée » et ont proposé à François Hollande dix priorités et soixante-dix mesures pour «relancer les relations de la France avec les pays africains fondées sur des intérêts communs dans un partenariat rénové ».

La première de ces priorités en dit d’ailleurs long : «Tenir un autre discours sur l’Afrique et définir une stratégie ambitieuse et cohérente : il s’agit de quitter le « vieux récit » sur une Afrique du passé, comprendre et mettre en valeur les mutations économiques en cours, développer un narratif plus juste des liens unissant la France à des pays africains qui ne sont pas seulement partie prenante de notre histoire, mais aussi des éléments clés de notre avenir.»

Elle touche du doigt toute la problématique du recul des entreprises françaises sur le continent. Pendant longtemps la France a considéré l’Afrique comme sa chasse gardée et ne s’est malheureusement pas adaptée aux changements opérés sur le continent. L’ère des relations paternalistes influencées par le jeu de la «Françafrique» où Paris pouvait faire et défaire les dirigeants africains ou encore signer des contrats «gagnant-perdant » est révolue depuis la mort des pères des indépendances. Aujourd’hui, la nouvelle génération de chefs d’Etat africains est décomplexée et ne traîne pas les boulets de la colonisation. Ils ont été formés dans les écoles occidentales et formatés quasiment dans les mêmes moules que les actuels dirigeants occidentaux.

Un responsable du Développement Afrique chez Gdf Suez qui opère dans les barrages hydro-électrique disait, sans coup férir, que «les entreprises françaises réalisent que l’Afrique est un marché et non un pré-carré.»

Pour réussir cette mutation urgente afin de garantir la survie des entreprises françaises en Afrique, le choix de François Hollande a porté naturellement sur le Franco-béninois Lionel Zinsou. Le président de PAI Partners (Fonds d'investissement français qui gère et conseille des fonds alloués aux opérations de LBO et gère un portefeuille de participations) s’est illustré par sa bonne connaissance du dossier. Aujourd’hui, l’espoir de la France de reprendre la main sur le continent repose donc sur les épaules de cet homme aux compétences reconnues par tous.

Clément Yao
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