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Art et Culture Publié le mardi 3 mars 2015 | Le Sursaut

Fespaco 2015: Assandé Fargass, ses vieux démons l’habitent dans ‘‘L’œil du cyclone’’

Au lendemain de la «Nuit des hommages» rendus aux cinéastes au Ciné Burkina, «L’œil du cyclone» du réalisateur burkinabè Sékou Traoré a ouvert, dimanche matin, la liste des projections en compétition officielle au Cinéma Neerwaya, au Burkina Faso. Quant au Ciné Burkina, Môrybayassa ou le serment de Koumba, un film du Guinéen Cheick Fantamady Camara y était proposé dans le cadre des projections réservées à la presse et aux professionnels du cinéma. A l’affiche de «L’œil du cyclone», l’acteur ivoirien Assandé Fargass, d’un regard criard, semble dire que quelque chose ne va pas plus loin. Ce film de 142 minutes aborde la question de l’enrôlement des enfants soldats dans des conflits dont ils ne savent les tenants et aboutissants même quand ils y deviennent majeurs, défendant des causes justes pour eux et coupés de la réalité d’un monde extérieur à eux. A l’âge de neuf ans, dans le village V6 où résident les parents de Black Souham Villard (Assandé Fargass), des hommes armés, des rebelles du Front de libération – qui rappelle le Liberia, débarquent accusant son père d’être la cause de leurs problèmes. Remettant contre son gré au petit Black une kalachnikov, ils lui ordonnent d’abattre son père. Sous ses yeux, sa mère est violée. Elle en mourra par la suite. Black devient enfant rebelle et gravit les échelons. Grade : Colonel. Son nom de guerre : Hitler Moussolini ou ‘’Le rebelle’’ comme l’appelle la population qui le craint. Un tatouage de trois points distingue «les gens du Sud» d’où est originaire Black Souham. Lors d’une embuscade avec l’armée, Hitler Moussolini blessé qui doit la vie sauve à un «blanc» de la Croix rouge, est fait prisonnier. Coups et blessures, détention illégale d’armes illégales, association de malfaiteurs sont les accusations portées contre lui. Il risque la peine maximale. Emprisonné au quartier de Haute sécurité où sont détenus les grands malfaiteurs, le «colonel» rebelle n’est pas n’importe quel prisonnier. Il faut lui tirer les vers du nez. Fidèle, il est loin d’être traître. «C’est un malade mental qui n’a pas sa place en prison», dit de lui le directeur de la prison. Son cas préoccupe et intrigue des dirigeants qui font mettre sa cellule sur écoute. C’est le cas du ministre des Mines, le beau-frère du président. Tous deux ne sont pas blancs comme neige et font affaire avec la rébellion dans une zone diamantifère de l’Est du pays dirigée par Black. Là-bas, le ministre des Mines dont les rebelles ne savent pas la véritable identité, a pour nom de code Bradley.

Retranché dans son silence pénitencier malgré les tortures des agents des renseignements généraux, personne, pas même les gardes pénitenciers, n’ose approcher le rebelle. Tou Emma (Maïmouna Ndiye), l’avocate qui décide de prendre sa défense, n’est autre que la fille du président – lui aussi trempé dans les trafics de diamants. L’affaire risque de faire tomber de grosses têtes si le prisonnier se met à table et l’engagement de Tou Emma qui réussit à briser le silence d’Hitler Moussolini inquiète au plus haut niveau. Son avantage, même si des pièges semblent dressés sur son chemin, dans le temple de Thémis, le droit est dit. Mais à se frotter au danger et exécuter avec lui des pas de salsa dans un quartier de haute sécurité, on y laisse sa peau juste le temps d’une célébration d’un procès gagné. Comme le dit le «blanc» de la Croix Rouge, Black Souham «a besoin d’un suivi psychologique que d’un procès. Tant qu’il n’est pas déconditionné, il devient dangereux».

Espionnage, intimidation, financement de rébellion, enfants soldats, Assandé Fargass joue dans «L’œil du cyclone» un personnage habité par ses vieux démons qui le poursuivent et déséquilibrent son être.

Koné Saydoo
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