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Société Publié le vendredi 6 mars 2015 | Le Sursaut

Chronique/Daniel Anikpo interpelle : «Nous devons faire face à nos réalités sociales urgentes…»

Dans la précédente chronique, j’avais lancé une interpellation aux Ivoiriens en ces termes : ‘’Pourquoi nous devons tous créer les conditions d’absorption des chômeurs ?’’. Aujourd’hui, c’est à l’administration du Président Alassane Ouattara que j’interpelle en ces termes : ‘’Arrêtons maintenant la politique d’urgence effrénée des infrastructures pour répondre d’urgence aussi aux cris de détresse et de faim des ménages pauvres’’. En effet, avoir un, deux ou trois ponts, c’est bon. Avoir quelques kilomètres de routes bitumées, c’est aussi bon. Avoir quelques bâtiments rénovés, c’est encore bon. Mais est-ce cela ‘’le bonheur que notre nation a promis à l’humanité à travers notre hymne national’’ ? Le bonheur de l’homme, c’est le développement qui le lui donne. Et ce bonheur passe par la création massive d’industries et d’entreprises, d’emplois et de pouvoir d’achat et la consommation de masse des ménages et le bien-être social. Ce processus de développement s’appelle la science de l’industrialisation. C’est ce processus de l’industrialisation qu’un pays qui crée la richesse nationale soutenue par les industries et les entreprises nationales. Un tel développement soutenu par les entreprises et industries nationales est qualifié de développement endogène. Depuis quatre années, votre administration a donné la priorité de la politique économique à la mise en forme des choses. A l’embellissement externe de nos villes, des rues, des routes et des ponts. La forme extérieure, c’est ce que les Informaticiens appellent le ‘’hard, le dur, le matériel’’. Cette embellissement extérieur s’appelle, politique des infrastructures. Elle se matérialise par la création de ponts, de routes, des ports et des bâtiments. Mais le fond du développement qui est le bonheur de l’homme, c’est le ‘’soft, le noble, le bien-être’’, par la création d’industries, d’entreprises, d’emplois, des revenus, la consommation de masse et la paix intérieure de chacun. La politique du ‘’soft, du noble, du bien-être’’ qui constitue le bonheur des populations est plus sophistiquée, du complexe et moins visible par le novice. Par contre la politique du ‘’hard, du dur, du matériel’’ est visible par tous. Le Pont Henri Konan Bédié, tout le monde le voit. La création d’emplois, très peu le savent. C’est là, la différence fondamentale entre la mise en forme des choses et le fond des choses, entre le non-développement et le développement, entre les infrastructures et l’industrialisation. Que serait une famille qui vivrait dans une maison en marbre mais qui serait affamée un jour sur deux ? Que serait une famille qui aurait une route bitumé devant sa porte, mais qui ne peut pas trouver 1000 Fcfa pour amener son enfant malade à l’hôpital ? ‘’J’ai faim, je ne mange qu’un repas par jour est le cri de détresse qui nous vient des profondeurs de nos villages, de nos bidonvilles, de nos familles pauvres’’. Nous devons écouter ce cri de détresse. Nous devons faire face à nos réalités sociales urgentes faites de chômage massif et de grande pauvreté. Elles sont tristes et dangereuses. Le suicide collectif de notre jeunesse. C’est plus que dangereux. C’est plus qu’inhumain. C’est atroce. L’administration a consacré trop de temps de sa politique d’émergence et à la promotion prioritaire des infrastructures. Quatre années sur un mandat de cinq années, c’est trop. Il faut, et c’est très urgent, que le pays change son fusil d’épaule. Pour s’occuper des masses d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes pauvres qui crient à la faim et au secours. Comme je l’avais démontré dans la chronique précédente, les résultats négatifs en matière de création d’emplois de la politique d’infrastructures montrent que cette politique n’est pas adaptée aux réalités sociales ivoiriennes actuelles. Cette politique des infrastructures, nous l’avons démontrée, ne crée pas d’emplois à suffisance pour donner du travail à la jeunesse ivoirienne. Et pire, les quelques emplois qu’elle crée, sont des emplois temporaires qui voient les travailleurs concernés, jetés dans le chômage, une fois les chantiers terminés. Enfin, le secteur des infrastructures n’est pas un secteur directement productif de richesse nationale pour faire le bonheur de l’homme ivoirien. En conséquence, vu le volume du chômage de dix millions de citoyens et la pauvreté de douze millions d’Ivoiriens qui ne cessent de pleurer et de crier leur malheur, j’appelle l’administration à arrêter ce massacre social et à donner désormais la priorité de la politique économique du gouvernement à la création d’emplois. J’appelle tous les Ivoiriens et toutes les ivoiriennes à épouser la nouvelle conscience nationale qui va libérer notre nation. Dans le cas contraire, Allô, le suicide collectif de millions de chômeurs, nos enfants, avant le délai de 144 années.
Au regard des souffrances insupportables de nos populations, la question du chômage et de la pauvreté doit être la priorité première des Ivoiriens et de nos Gouvernants. La priorité accordée à la création d’emplois doit désormais prendre la place des politiques d’infrastructures. Ces politiques d’infrastructures approfondissent le chômage et la pauvreté… On peut tolérer une à deux années de programme d’urgence fait d’infrastructures. Quatre années sur un mandat de cinq années consacrées à la promotion des infrastructures, est incompréhensible. A plus forte raison, elle est encore moins compréhensible, l’idée de consacrer la cinquième année et le deuxième mandat de cinq années aux infrastructures. Cinq années de politique d’infrastructures alors que des millions de familles pauvres pleurent et crient et meurent de faim, c’est trop. Les espoirs vains ne peuvent tenir éternellement. Changeons la politique des infrastructures pour celle de l’emploi pour que vivent les dix millions de chômeurs ivoiriens.

NB : Le titre et le chapeau sont de la Rédaction.
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