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Société Publié le samedi 7 mars 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Regards sur la journée internationale de la femme

© L’intelligent d’Abidjan Par Atapointe
Journée internationale de la Femme (JIF 2015): Ouverture d`une Table ronde à l`Université FHB
L`amphithéâtre A de l`Université Felix Houphouet Boigny de Cocody a abrité ce vendredi 20 Février 2015 une table ronde organisée par le ministère de la solidarité, de la famille, de la femme et de l`Enfant dont le thème était « Beijing + 20 : bilan, défis et perspectives pour une Côte d’Ivoire émergente ».
Le monde entier célèbre chaque 08 mars, la Journée internationale de la femme (JIF). Bien qu’auparavant commémorée dans certains pays, elle a été mondialement officialisée en décembre 1977 par l’ONU. Son objectif est de célébrer les victoires et acquis de la lutte pour les droits de la femme et faire entendre les revendications non encore satisfaites en vue d’améliorer continuellement la situation de la femme. Cette année, le thème choisi est : « Autonomisation des femmes-Autonomisation de l’humanité : Imaginez ! »
Cette thématique vise à célébrer les 20 ans de « la Déclaration et le Programme de Beijing. » Une feuille de route historique signée par 189 gouvernements il y a 20 ans. Qui établit « le Programme d’action pour la réalisation des droits de la femme. » Pour rappel, 12 domaines ont été identifiés, sous-tendus par la vision d’aboutir à un monde où chaque femme et chaque fille peuvent exercer leurs choix. A savoir, entre autres, exercer un rôle politique, acquérir une éducation, bénéficier de revenus, ne plus être victimes de violence et de discrimination.
De fait, la JIF trouve son origine dans les mouvements ouvriers du tournant du xxè siècle en Amérique du Nord et en Europe et vise essentiellement l’égalité femmes-hommes. Cet objectif Jclair est la traduction de la déclaration universelle des droits de l’Homme qui proclame l’égalité des sexes. Ainsi, l’activisme des mouvements et organisations de lutte pour les droits de la femme a obligé les gouvernements à prendre des mesures radicales et courageuses pour sa réalisation. On peut citer, la scolarisation obligatoire des jeunes filles, l’accès à tous les métiers (par exemple ici en Côte d’Ivoire la police et la gendarmerie), la protection de la femme contre les violences et discriminations (violences conjugales, les mutilations génitales féminines, la situation des veuves,…), l’autonomisation financière de la femme grâce à des fonds d’aides, les quotas en faveur des femmes dans les assemblées nationales et gouvernements etc.
Malgré de belles avancées, il reste d’énormes bonds à faire. Il s’agit, par exemple, de l’égalité salariale et de l’autonomisation financière des femmes moins éduquées ; l’accès à la terre dans certaines contrées ; l’accès aux hautes fonctions politiques et administratives etc.
Toutefois, cette ambition égalitariste est bien souvent le ventre mou de cette lutte des femmes. Car, sa compréhension représente des points d’achoppement entre les organisations féminines des différentes parties du monde. En effet, le féminisme, le mouvement politique à la pointe de ce combat salutaire pour l’humanité, est né en occident et est par conséquent idéologiquement, politiquement et culturellement marqué. C’est pourquoi, très tôt, d’autres organisations féminines issues des pays d’Asie et d’Afrique se sont fait entendre pour clarifier certaines zones d’ombres voire rectifier certains dérapages.
Même en occident, le regard sur le combat féministe est contrasté. Par exemple, alors que la femme française est décomplexée et privilégie au nom de la liberté, de longues études et sa carrière professionnelle. A côté, la femme néerlandaise préfère des études courtes, opte pour le travail à temps partiel pour privilégier sa vie familiale.
Un autre point qui fait polémique est, par exemple, la question du voile islamique. En effet, le voile est perçu par les féministes occidentales comme un symbole de soumission de la femme à l’homme. Alors que les féministes musulmanes le brandissent comme un moyen de protection de leur dignité. Face à l’oppression ultralibérale qui tend à faire de la femme un simple objet de consommation.
Sous nos tropiques, une situation saute aux yeux. En effet, il y a comme un écart abyssal entre les préoccupations des élites féminines et celles des femmes des zones rurales, qui sont les plus nombreuses. Etant donné que celles-ci sont insuffisamment représentées dans les instances de décisions, leurs causes peuvent-elle être suffisamment et efficacement portées par celles-là?
A preuve voici les objectifs du compendium des Compétences Féminines en Côte d’Ivoire: « Renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques et privées, fournir des informations utiles et en temps opportun au Président de la République pour la prise de certaines décisions concernant le recrutement, la nomination ou la représentation des Compétences Féminines, identifier les secteurs où les femmes sont sous représentées afin d’inciter à la prise de mesures correctives dans le sens de l’équité et de la justice sociale. » Des objectifs louables !
Toutefois, la lutte pour les droits de la femme ne doit pas donner l’impression de nourrir les seules ambitions d’une frange. Qui se servirait alors d’une majorité comme un simple cheval de Troie. C’est pourquoi, il faut appeler à un compendium des Compétences Féminines large et inclusif.
Par ailleurs, cet idéal de l’égalité femmes-hommes, doit être intelligemment recherché en ne créant pas une déstabilisation profonde de la famille, le socle de la société. Aussi nécessite-t-il des expérimentations par touches successives assorties d’évaluations. Ainsi que des programmes d’information, de sensibilisation et d’éducation des masses. De fait, ce qui est reprochable aux acteurs de la lutte pour les droits de la femme, c’est cette impression d’importer des concepts qui tranchent très souvent avec les réalités locales.
Au total, la quintessence de la lutte pour le respect des droits de la femme est connue et ne doit nullement être altérée. Toutefois, il incombe d’avoir une approche plus novatrice et plus inclusive. Il s’agit, d’abord, de, penser les changements par nous-mêmes (nous en avons les ressources humaines). Ensuite, permettre aux populations concernées par les lois ou mesures à prendre de participer largement à leur prise de décision en suscitant chaque fois un large débat ; cela, pour une adhésion populaire au modus vivendi. Enfin, déployer de multiples moyens de sensibilisation à travers les programmes scolaires et les médias (téléfilms, cinéma, spots publicitaires ).

Nurudine OYEWOLE
Pdt de l’AJMCI (2006-2012)
Communicateur
onurudine@yahoo.fr
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