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Editorial Publié le mardi 10 mars 2015 | Diasporas-News

Editorial: l’Afrique en état d’alerte !

Les attentats du 11 septembre 2001 ont été l’élément déclencheur aux Etats-Unis d’Amérique et dans la plupart des pays occidentaux d’un effort pour redoubler de vigilance afin de juguler les menaces et les risques d’où qu’ils viennent. En France, le plan Vigipirate qui est la partie visible d’un dispositif de sécurité bien pensé, a prouvé plus d’une fois son efficacité à protéger les Français.

Dernièrement, après les attentats à Paris contre Charlie Hebdo et l’hypermarché casher juif de la Porte de Vincennes, le niveau d’alerte est passé quasiment au maximum – Plan Vigipirate d’alerte attentat -. Tout cela démontre bien que les pays comme la France ont une longue tradition de veille qui fonctionne comme un rempart protégeant une citadelle.
Sur le continent, il y a cinq ans voire même dix ans en arrière, très peu de pays avaient songé se doter de tels dispositifs sécuritaires de défense. La menace terroriste dans la bande sahélo-saharienne, le projet de création par Boko Haram d’un sanctuaire terroriste en Afrique occidentale à l’instar de l’Etat islamique (EI) en Syrie, l’Ebola, le Sida, les catastrophes (…) constituent autant de menaces auxquelles l’Afrique doit désormais faire face. Le danger est réel et persistant comme l’a démontré encore une fois l’attentat perpétré le vendredi 5 mars dernier, cette fois à Bamako, la capitale, alors que les violences étaient jusqu’à présent circonscrites dans le nord du pays. Tout ceci dénote bien que cette crise malienne est sans doute en train de s’installer dans la durée en dépit de l’opération « Serval » rebaptisée «Barkhane » dont la mission est d’éradiquer le mal.

Au regard de la situation, les Etats africains doivent impérativement s’organiser pour faire face aux nouvelles menaces qui autrefois n’existaient pas dans leur microcosme. Ils doivent gérer au mieux un environnement sécuritaire plus complexe avec des menaces classiques (rébellion, violences armées, criminalité, prolifération des armes légères et de petit calibre, narcotrafic, terrorisme…) pour ne citer que celles-là.

Aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale, à commencer par les Nations Unies, encourage les Etats africains à redoubler de vigilance pour lutter efficacement contre le terrorisme. C’est pourquoi, tout projet qui se donne pour mission d’anticiper ou de prévenir les crises et les menaces qui pèsent sur les Etats africains devrait être normalement soutenu et accompagné.

A ce sujet d’ailleurs, des initiatives voient le jour sur le continent. Au mois de décembre de l’année dernière, s’était tenu à Dakar au Sénégal un «Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique». Bamako au Mali avait également abrité une rencontre sur la même thématique. A tous ces grands rendez-vous, le diagnostic de la situation est sans appel. Les experts ont fait des recommandations aux dirigeants pour que « l’Afrique se débarrasse du terrorisme» qui gagne du terrain.

A n’en point douter, cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd fort heureusement. Le Sénégal par exemple est en train de se doter d’un Centre des Hautes études de défense et de sécurité financé par l’Etat pour former des cadres (militaires, universitaires, chercheurs, ministres, diplomates, journalistes…) Ce centre devrait, à terme, «générer un vivier d’acteurs, d’hommes et femmes, aptes à apporter des solutions novatrices et pérennes aux menaces et défis sécuritaires nationaux, sous-régionaux et continentaux.» A côté de cette structure publique, il existe dans ce pays des initiatives privées comme celle de l’Institut panafricain de Stratégie (IPS) présidé par Dr Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères. L’IPS a le mérite de disposer de spécialistes hautement qualifiés et d’un background sur la question. Aujourd’hui, cet organisme privé conseille plusieurs Etats africains sur la question de sécurité. D’autres pays comme la Côte d’Ivoire ont emboîté le pas au Sénégal. Abidjan est également en train de se doter d’un centre d’intelligence sur la sécurité avec l’appui de la France. L’enjeu pour la communauté internationale est d’arriver à conscientiser les 54 Etats du continent à se doter de leur propre structure d’alerte. Ils pourront alors mutualiser les efforts pour être plus efficace à l’instar des pays de l’UE.

Pour les experts, les Pays moins avancés (PMA) sont indiscutablement les plus vulnérables et les plus exposés aux nouvelles menaces du terrorisme international. Le continent noir est devenu en quelques décennies le terreau des organisations terroristes. Il faut ajouter à cette situation inquiétante d’autres facteurs aggravants comme les nombreux problèmes liés à la démographie galopante, à la grande misère, au chômage, aux déficits de santé et d’éducation, la mauvaise gouvernance, l’instabilité chronique (…) qui constituent le vivier des «Forces du mal». Un environnement qui contribue à faire prospérer sur le continent une économie criminelle aux mains des «Forces du mal.» Le patron de l’IPS prévient que «le camp d’en face, celui des entrepreneurs de l’économie criminelle et des entrepreneurs de la violence aveugle et de masse, est aujourd’hui doté de ressources financières et de capacités militaires souvent supérieures à celles de nos forces de défense et de sécurité traditionnelle. Et plus, ils sont en réseaux et acceptent la mutualisation.» D’où la nécessité pour les pays dits PMA à mutualiser leurs efforts individuels afin d’arriver à bâtir des modèles de sécurité supérieurs à ceux des organisations terroristes.

Clément Yao
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