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Société Publié le mercredi 11 mars 2015 | La Synthèse

Marketting et communication: les recettes de Flora Diecket

Joviale et de taille moyenne, Flora Diecké Aline épouse Kouassi, Directrice générale de l’Agence de Communication de marketing et de promotion (Acomap) a, par sa persévérance, son abnégation et son amour pour le travail bien fait, réussi à émerger, dans un secteur où la concurrence est pourtant très rude. Portrait d’une femme ambitieuse.

Aline acquiert son sens des affaires, dès son plus jeune âge. Elle est issue d’une famille de classe moyenne, éduquée par un père enseignant et une mère adoptive travaillant dans le corps médicale, c’est d’ailleurs cette dernière qui lui inculque l’amour de l’entrepreneuriat. « Très jeune, nous avons pratiqué le commerce à telle enseigne qu’on a vendu un peu de tout. Dans la cour de l’école, dans le marché. Quand il y avait les grandes rencontres sportives on allait vendre au stade. En vacances, Maman nous motivait en nous payant un sac de farine avec lequel mes sœurs et moi devions confectionner des galettes et les vendre», relate-t-elle nostalgique. Tout cela, poursuit Aline, sa mère adoptive le faisait dans le but de permettre à ses filles de disposer d’un peu d’argent pendant les vacances. Confucius ne disait-il pas « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson » ? Ainsi cette expérience lui a permis de travailler très dur pour acquérir tout ce dont elle rêvait. Après ses études primaires, Aline sort du cycle secondaire avec un BEP secrétariat en poche. Grâce à ce sésame, elle exerce deux ans durant dans le privé en tant que secrétaire, avant d’intégrer une entreprise de chaîne de supermarchés du pays en tant que gestionnaire des stocks. Malgré cette stabilité professionnelle et financière, le sens des affaires triomphera et Aline quitte son boulot pour s’orienter vers le commerce. « J’ai fait le commerce de chaussures dame et enfant après cela j’ai jugé bon de créer une agence pour la promotion des produits », souligne-t-elle. Avec peu de moyens, Aline fonde ACOMAP en 2011. Une audace qui surprendra plus d’un parce que le pays vient à peine de sortir d’une crise qui a eu un impact négatif sur le paysage économique. Cette situation qui a entrainé la disparition voire la faillite de plusieurs entreprises n’a ralenti en rien l’élan de cette dame, qui a tenu coûte que coûte à mettre à exécution son projet. ACOMAP débute au départ avec un seul client, puis deux. Aline recrute 5 filles qui se chargeront de faire la promotion des produits desdits entreprises dans les supermarchés et autres lieux publics.
La persévérance
Comment émerger dans un milieu où de grandes agences se livrent une bataille sans merci ? Là où bien d’autres auraient baissé les bras, ACOMAP mise sur la rigueur, le sérieux, la conscience professionnelle, faisant de la satisfaction de sa clientèle peu nombreuse son objectif principal. « La difficulté était de se faire une place là où il existait déjà des agences de renom qui avaient déjà fait leur preuve», indique-t-elle. Des vertes et des pas mûres, cette quadragénaire en a connu. Elle garde de cette expérience des souvenirs heureux et douloureux. Il s’agit de l’interruption soudaine d’une promotion pourtant bien ficeler et l’agression de l’un de ces agents qui regagnait le domicile après une journée de travail. Elle évoque ces évènements avec tristesse, parce qu’elle est proche de ces jeunes filles qu’elle considère comme les siennes. Comme une mère, Aline se soucie de leur bien-être, n’hésitant pas à faciliter leur intégration dans certaines entreprises. Cependant quand on lui demande de quelle action heureuse se souvient-elle ? Voici ce qu’elle répond. : « Chaque fois que je termine une action et que le client est satisfait, je suis heureuse ». Fascinées par la qualité du travail abattue par cette jeune agence, plusieurs entreprises ne se font pas prier pour s’offrir les services d’Acomap, afin de réaliser la promotion de leurs produits. La demande se faisant de plus en plus forte, Aline passe à la vitesse supérieure. De cinq filles, elle en recrute une centaine, afin de satisfaire la demande de ses clients qui deviennent, au fil des jours, plus nombreux. Après quatre années d’existence, Acomap a fait son petit bonhomme de chemin et à su se faire une place au soleil. Refusant de dormir sur ses lauriers, Aline entend agrandir son champ d’actions. « J’ai pour ambition de diversifier les prestations, et conquérir le marché international », aspire cette femme. Même si la satisfaction de ses clients est son objectif principal, la femme d’affaires fait de son équilibre familial sa raison d’être. Malgré plusieurs sollicitations, elle arrive à concilier vie professionnelle et vie familiale. Le bonheur de son mari qui est pour elle un « véritable soutien », et de ses enfants est sa préoccupation quotidienne. Pour réussir, elle demande à ses jeunes sœurs de se battre, en s’éloignant de toute forme de facilité. Une fois leur objectif atteint, elle leur conseille d’être ambitieuse sans oublier qu’elles sont des femmes.

Mireille YAPO
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