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Politique Publié le jeudi 12 mars 2015 | AFP

Côte d’Ivoire: le procès de 14 militaires pro-Gbagbo renvoyé à mardi

Abidjan - Le procès de 14 soldats de la garde rapprochée de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ouvert jeudi au tribunal
militaire d’Abidjan, a été aussitôt renvoyé à mardi pour des "irrégularités"
de procédure.

"Nous avons décidé de renvoyer cette audience à mardi prochain", a annoncé Anna Désirée Ettia, la juge en charge du procès.

"Il y a un problème d’irrégularité par rapport aux grades du jury et des
accusés", poursuivis pour leur rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, a-t-elle expliqué.

Un des accusés, le lieutenant-colonel René Daleba, ex-médecin militaire de Laurent Gbagbo, "ne doit pas être jugé par des juges militaires qui soient d’un grade moins élevé. (...) Or c’est ce qui a été constaté", a reconnu le procureur Francis Gabo, après une exception soulevée par la défense.

Les militaires comparaissaient deux jours après la condamnation aux assises de l’ex-Première dame Simone Gbagbo à 20 ans de prison pour "attentat contre l’autorité de l’Etat" durant cette crise qui a fait plus de 3.000 morts.

Ce procès a été entaché de nombreux manquements, dénoncent de nombreux représentants de la société civile et les sympathisants pro-Gbagbo.

Causée par le refus de l’ex-président Gbagbo de reconnaître la victoire de
son adversaire Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la
crise avait été marquée par de nombreuses violences et s’était achevée par deux semaines de guerre.

M. Gbagbo est écroué à La Haye par la Cour pénale internationale, dans
l’attente d’un procès.

Les 14 soldats sont poursuivis pour "violation de consignes". Il leur est
reproché, à l’issue de la présidentielle de 2010, de ne pas avoir "déféré" à
l’ordre donné par M. Ouattara, fraîchement élu, de "se mettre à sa
disposition", selon le procureur Gabo.

Une fois cette procédure terminée, le tribunal jugera un groupe d’une
vingtaine d’autres militaires, dont Jean-Noël Abéhi, Anselme Séka Yapo et
Brunot Dogbo Blé, trois piliers de l’appareil sécuritaire sous Laurent Gbagbo, pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" lors de la crise, a indiqué à l’AFP le procureur Ange Kessi.

MM. Yapo et Dogbo Blé seront aussi jugés ultérieurement pour l’assassinat du général Robert Gueï, ex-chef d’une junte militaire au pouvoir en 1999-2000, assassiné en septembre 2002 aux premières heures d’un coup d’Etat raté contre Laurent Gbagbo. Aucun calendrier n’a été fourni.

Concernant le procès de Mme Gbagbo et de ses 78 co-accusés, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a déploré jeudi "la faible qualité" de l’instruction, épinglant l’"absence d’éléments de preuve probants" et la "faiblesse des témoignages à charge et de l’accusation dans son ensemble".

"Les insuffisances de ce procès sont également préoccupantes pour les
instructions toujours en cours concernant les crimes les plus graves commis pendant la crise postélectorale", s’est inquiétée la FIDH dans un communiqué.

Un nouveau procès, consacré aux "crimes de sang", doit se tenir à terme à
Abidjan, mais aucune date n’a pour l’heure été annoncée.
Le commandant Anselme Séka Yapo, ex-chef de la sécurité rapprochée de
Simone Gbagbo, est décrit par ses détracteurs comme l’un des chefs des
"escadrons de la mort" accusés d’avoir sévi sous l’ancien président.
Le général Dogbo Blé, qui commandait la garde républicaine, a déjà été
condamné à 15 ans de prison en 2012 pour complicité d’assassinat. Mardi, la cour d’assises d’Abidjan lui a également infligé 20 ans de réclusion pour "atteinte à la sûreté de l’Etat".

ck-ndy/jf/tmo
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