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Politique Publié le samedi 14 mars 2015 | Xinhua

Côte d’Ivoire : sons discordants entre pouvoir et opposition après la "lourde" condamnation de l’ex-première dame (SYNTHESE)

© Xinhua
Procès de Simone Gbagbo
Lundi 23 février 2015. Abidjan. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo poursuivie pour atteinte à la sûreté de l’Etat dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011, comparait au tribunal.
La polémique qui a éclaté entre le pouvoir et l'opposition de la Côte d'Ivoire après la condamnation de l'ex-première dame Simone Gbagbo à 20 ans de prison le 10 mars par la justice ivoirienne se poursuit, et les sons discordants apparaissent au grand jour.

Simone Gbagbo a été condamnée le 10 mars par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour "attentat contre l'autorité de l'Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l'ordre public" lors de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3.000 morts dans le pays.
La Cour d'Assises d'Abidjan a pris cette décision alors que le procureur a requis 10 ans de prison contre l'épouse de l'ex- président ivoirien.

Celle-ci a aussi été condamné à 10 ans de privation de ses droits civiques. Avec elle, l'ex-commandant de la Marine nationale le vice-amiral Vagba Faussignaux et le chef de la Garde républicaine, le général Brunot Dogbo Blé, ont écopé chacun de la même peine.

LES PRO-GBAGBO DÉNONCENT UNE "DÉCISION POLITIQUE"

Pour Firmin Kréké, secrétaire général adjoint du Front populaire ivoirien (FPI, opposition pro-Gbagbo), il s'agit d'un procès "politique" et des "condamnations politiques".
"Tout au long du procès, l'accusation n'a jamais réussi à prouver matériellement la culpabilité des accusés. Elle a basé son accusation sur des témoignages fallacieux de témoins non crédibles " a noté M. Krékré, estimant que "au total le droit n'a pas été dit et la justice n'a pas triomphé".
Le FPI a marqué sa profonde préoccupation par rapport à ces condamnations, estimant qu'elles ne s'inscrivent pas dans la dynamique de la réconciliation nationale.

LES PRO-OUATTARA "SATISFAITS"

Du côté du Rassemblement des Républicains (RDR, parti au pouvoir), l'heure est plutôt à la satisfaction.
Pour le Secrétaire général adjoint et porte-parole du RDR, Joël N'guessan, le verdict du procès en assises des personnes poursuivies requiert la satisfaction du RDR.
"Mais le plus important c'est que la justice vient de donner raison aux victimes. Allons donc de l'avant en n'oubliant pas ce qui s'est passé", a souligné M. N'guessan.
Le porte-parole du RDR a félicité la justice ivoirienne pour cette décision "qui apporte du baume aux coeurs des victimes et de leur famille".

LE GOUVERNEMENT DÉMENT TOUTE INTERFÉRENCE

Le gouvernement ivoirien a démenti toute "interférence" dans la lourde condamnation de Simone Gbagbo.
"Il n'y a absolument pas d'interférence, la justice fait son travail de manière totalement indépendante", a affirmé Bruno Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien, lors d'une conférence de presse consécutive à un conseil des ministres.

Selon M. Koné, il s'agit d'un procès d'assises qui fonctionne avec des jurés qui sont pris au hasard.
"Il n'y a pas lieu d'imaginer que le gouvernement puisse ensuite s'entendre avec toutes ces personnes-là pour changer un jugement", a-t-il relevé.

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire et patronne de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), Aïchatou Mindaoudou, a encouragé les autorités judiciaires ivoiriennes à poursuivre les efforts déployés pour la poursuite des personnes impliquées dans les crimes, violations et abus des droits de l'homme commis durant la crise post-électorale "sans préjudice de leur appartenance politique".

Elle a également exhorté les autorités à poursuivre les efforts pour la mise en oeuvre effective du processus de réparation pour les victimes de la crise post-électorale.
Pour Mme Mindaoudou, tous les acteurs ivoiriens doivent être conscients que la réconciliation passe par la vérité et la justice.

Mme Gbagbo a été arrêtée en même temps que son époux, Laurent Gbagbo, en avril 2011.
La Cour pénale internationale (CPI) avait émis un mandat d' arrêt contre elle, pour crimes contre l'humanité commis lors des violences post-électorales et demandé à la Côte d'Ivoire de la transférer à La Haye.
Mais les autorités ivoiriennes n'ont pas accédé à la demande d'extradition de la CPI, estimant que la Côte d'Ivoire est apte à juger Mme Gbagbo.
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