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Politique Publié le jeudi 19 mars 2015 | Le Bélier Intrépide

Interview/Présidentielles 2015/ Essy Amara (candidat PDCI-RDA) : « Je suis obligé de gagner pour réconcilier les Ivoiriens »

© Le Bélier Intrépide Par Marc Innocent
Politique: le ministre Essy Amara invité de la voice chat d`abidjan.net
Samedi 7 Mars 2015. Abidjan. Le ministre Essy Amara, invité de la voice chat de Abidjan.net a répondu aux questions des internautes qui voulaient en savoir plus sur sa candidature aux élections présidentielles de cette année.
Dans une interview accordée au confrère « L’Expression », hier dans sa parution N°1669 du lundi 16 mars 2015, le ministre d’Etat Essy Amara, candidat Pdci-Rda à l’élection présidentielle de 2015 donne le sens profond de sa candidature, rappelle ses rapports avec Bédié et Ouattara et dévoile sa vision pour la Côte d’Ivoire. Il n’oublie pas de revenir sur ses bons rapports avec les pays arabes en particulier et le monde musulman en général.

Vous avez été ambassadeur, ministre des Affaires étrangères pendant neuf ans. Votre candidature à la présidentielle a surpris plus d’un. Tout le monde se demande ce qu’Essy Amara vient faire dans l’arène politique ?
Apparemment, je n’avais aucune raison de venir me mettre dans cette lutte. La force d’un Etat, c’est le tissu social. Quand il est solide, la paix règne. Quand il est fragilisé, c’est un danger. Depuis la mort du président Houphouët notre pays est très divisé, comme tout le monde le sait. A l ‘avènement du pouvoir militaire en 1999, le général Guei s'était engagé avec le Conseil National de Salut Public à balayer la maison et à réconcilier les Ivoiriens; cette mission n a pas été atteinte. Dès la prise du pouvoir, le président Gbagbo a engagé le forum de la Réconciliation nationale qui n’a pas été une réussite, car quelques mois après, ça a été le début de la grande crise qui a divisé le pays. Le président Ouattara avait annoncé lors de sa campagne, qu'il allait faire de la réconciliation la priorité de ses priorités. Aussitôt élu, il a créé la CDVR. Au terme des travaux de cette commission, l’objectif de la réconciliation visé est très loin d’être atteint. Aujourd’hui la Côte d’ivoire demeure profondément divisée. Fort du constat que la réconciliation n'est pas réalisée et des dangers que court notre pays, je me suis senti dans l’obligation de présenter ma candidature aux élections de 2015. Toute ma carrière a été consacrée à la diplomatie et à la résolution des conflits. J’avais été à l’origine d’un document publié le 13 avril 1998 par les Nations unies sur les causes des conflits en Afrique. Dans ce document, il y a de nombreux indices qui indiquent des conflits ou des troubles probables sur le continent. Cela m’a beaucoup troublé. Ce document identifie la source des conflits en Afrique. Tous ces indicateurs se retrouvent, malheureusement, en Côte d ’Ivoire. Je ne peux pas être un sachant et rester les bras croisés. Pour résumer la réponse à votre question, je suis obligé d'entrer dans l’arène politique pour gagner les élections de 2015, afin de donner une chance a la réconciliation entre les Ivoiriens. Le président Houphouët disait que les problèmes de personnes étaient les plus difficiles à régler. Quelle que soit la bonne volonté des présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo, ils ont été les principaux acteurs qui divisent le pays. La réconciliation ne peut donc venir que d’une quatrième personne.
D’où est venu le déclic pour que vous décidiez d’être candidat à la présidentielle?
Ce qui a créé le déclic est l’appel de Daoukro. Aussi bien dans sa forme que dans son fond. Décider tout seul, sans aucune consultation préalable ni des vice-présidents, ni d’aucune instance du PDCI-RDA. De faire fi des résolutions du Congrès du PDCI et décréter que le candidat du PDCI est celui d’un autre parti ; mais plus grave, que le PDCI-RDA doit perdre son label RDA pour devenir PDCI-RDR, ne peut être accepté par aucun militant sincère du PDCI-RDA. J’ai tout de suite compris que cet appel, aussi bien dans sa forme que dans son fond, allait susciter une colère silencieuse de nos militants, voire de beaucoup d’Ivoiriens. Il fallait donc agir pour donner espoir aux militants. Bien sûr ma candidature et celles des autres cadres du parti qui ont suivi n'a pas arrêté l’appel de Daoukro. Les thuriféraires de cet appel ont refusé le vote des militants au pré-Congrès et au Congrès, conscients qu'en cas de vote, les militants auraient rejeté l’appel à une écrasante majorité. Cet appel de Daoukro est un recul de la démocratie et le président Ouattara n’en avait pas besoin, dès lors qu'une de ses principales responsabilités à la tète de la Côte d’Ivoire est de renforcer la démocratie.
Avez-vous saisi les autorités en place pour tirer la sonnette d’alarme et éviter le chaos que vous prédisez ?
A chaque fois que j’ai l’opportunité d’échanger avec une autorité, la situation sociale et politique préoccupante est toujours au centre de nos échanges. Mais comme je vous le dit, il est très difficile voire impossible dans un contexte comme celui de la Côte d’Ivoire, qu’un des acteurs principaux de la crise que traverse le pays depuis la mort du président Houphouët, réussisse à réaliser la réconciliation nationale. Or, tant que cette réconciliation nationale ne sera pas devenue réalité, la Côte d’ivoire demeurera un pays très fragile. La Côte d’Ivoire ne peut se permettre une nouvelle crise. C’est parce que je pense modestement qu’avec mon expérience, je peux réellement servir de pilier de la réconciliation nationale que j'ai décidé de m'engager.
Pendant la campagne j’en parlerai en long et en large. J’ai eu la chance de voir le pouvoir de près en Côte d’Ivoire et en Afrique. Quand on a vu comment un Kadhafi que tous les chefs d’Etat courtisaient finir dans des conditions si peu honorables pour ne pas dire pire ; quand on a vu la fin de Ben Ali et de Moubarak qui étaient courtisés par l’Occident, je suis convaincu qu’aucun pouvoir n’est aussi solide en Afrique qu’on le croit. L’exemple de Blaise Compaoré à coté de nous est une illustration parfaite de la fragilité du pouvoir. Il a développé son pays d’une façon remarquable. Au dernier sommet de l’Uemoa, il avait été félicité par tous ses pairs, mais il a dû quitter le pouvoir quelques mois plus tard. Malgré les succès économiques apparents de notre pays, il n'en demeure pas moins que le pays reste profondément divisé et non réconcilié. Le président Houphouët disait que le préalable à tout développement est la paix et avec mon expérience, je rajouterais qu’il ne peut y avoir de paix durable sans une réconciliation sincère.
Une campagne demande beaucoup de moyens et un appareil politique. Essy Amara a-t-il les moyens ?
Les moyens sont certes importants, mais ça ne veut pas dire que le candidat doit être personnellement riche. Abraham Lincoln, pour mémoire, un des plus grands présidents de l’humanité, qui a aboli l’esclavage des Noirs n’avait pas le moindre sou. C’est la solidarité de ses électeurs qui l ‘ont conduit a la Maison Blanche, car il voyait en lui un homme de valeur. Plus récemment, le président Obama a démontré que lorsque le peuple est suffisamment conscient de l’enjeu, les moyens ne sont plus un handicap. J'ai confiance en la solidarité du peuple ivoirien pour le triomphe du candidat de la réconciliation que je veux incarner. Toute ma vie j ‘ai été un fonctionnaire intègre et aujourd’hui j’ ai la satisfaction morale de voir beaucoup de nos compatriotes venir me soutenir dans ce noble combat en disant : "M. le Ministre d'Etat, nous savons que vous n’êtes pas riche, mais ce n’est pas grave nous allons vous soutenir sans rien vous demander". j ai foi en notre peuple, déjà les comités de soutien à ma candidature qui fleurissent de partout, donnent un exemple de solidarité qui va changer à jamais la façon de faire la politique dans notre pays. Ces comités de soutien s’organisent librement et assument eux-mêmes leur charge de fonctionnement.
Le Pdci-Rda a choisi le président Ouattara comme son candidat à la présidentielle. Sur quoi allez-vous vous appuyer pour battre votre campagne ?
Je vais m’appuyer sur l’ensemble des forces vives de la nation qui aspirent à la paix et à la réconciliation. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues sans aucune distinction. Société civile comme organisation politique. A quelque chose malheur est bon, dit un adage. Mon objectif étant de réconcilier les Ivoiriens, je trouve en la forfaiture du congrès extraordinaire un signe divin qui me motive davantage. En voyant les militants de tous les partis politiques travailler au sein d’un même comité de soutien à Essy, c’est déjà un pas très important pour la réconciliation nationale.
Que reprochez-vous au président du Pdci, Henri Konan Bédié ?
Ce que je lui reproche, c’est son manque d’écoute. Houphouët Boigny passait trois jours à écouter les uns et les autres qui venaient se plaindre. C’était une façon pour lui de comprendre les problèmes du pays, d’écouter les rancœurs ou les joies. C’était un exercice difficile, parce que le Vieux s’asseyait pour écouter tout le monde, il faisait la synthèse et tirait les conclusions. A la fin, tout le monde partait heureux. Quand vous avez un problème et qu’on vous écoute, surtout le président de la République, cela soulage.
Si le président Bédié estimait, après le 12ème Congrès, avoir des éléments qui l’inclinent à revenir sur les décisions arrêtées à ces assises, il aurait dû convoquer le bureau politique ou le comité des sages pour en débattre. Par respect pour les membres du parti, on aurait pu leur demander qu’ils réfléchissent sur une idée du président Bédié. Même s’ils ne sont pas d’accord, il aurait pu trouver une stratégie pour faire accepter son idée. C’est une façon élégante de ne pas donner l’impression qu’on impose une idée. Obama disait que l’Afrique n’avait pas besoin d’homme fort mais d’institutions fortes. L’appel de Daoukro donne l’impression que Bédié est l’homme fort dans son parti ; c’est le maitre absolu qui lorsqu’il décide, tout le monde doit se courber.
Mais le 5ème congrès extraordinaire du Pdci a adoubé l’appel de Daoukro à plus de 90%. Cela n’est pas la preuve que le président Bédié a la majorité avec lui ?
Les secrétaires de section du PDCI sont de fins stratèges. Face aux intimidations et menaces, ils ont assisté à la forfaiture du Congrès extraordinaire sans mot dire pour se protéger. Quand le moment des élections seras venu, ils veilleront à ce que s’exprime dans les urnes ce qu’ils ont clairement exprimé lors du 12 Congrès du parti à savoir, l' exigence d un militant actif comme candidat à l'élection présidentielle. De sorte que ce choix du président d'un autre parti à la place d’un candidat du PDCI, brandi par le 5ème Congrès extraordinaire est une coquille vide. Les militants et sympathisants du PDCI-RDA s'appliqueront à faire campagne pour un candidat militant du parti. Croyez-moi.
Une fois de plus, l’appel de Daoukro est une coquille vide, qu’aucun vrai militant du PDCI RDA ne suivra. Raison d’ailleurs pour laquelle au Congrès comme au pré- Congrès le vote des militants n’a pas été admis.
Mais les militants ne sont-ils pas assez majeurs pour qu’on leur impose une décision obligatoire?
Il n’y a pas eu vote, car les militants sont venus tout juste pour écouter la lecture des motions, pour dire qu’ils sont d’accord avec l’appel de Daoukro. S’il y avait eu vote à bulletin secret, l’écrasante majorité des militants se seraient prononcés contre l’appel de Daoukro. On ne cache pas le soleil avec la main. Cela n’honore pas ceux qui en tirent profit. Le président Alassane Ouattara n’avait pas besoin de cet appel, car il est un démocrate. Une élection avec plusieurs candidats est plus digne de son aura, puisqu’il a été élevé dans l’épicentre de la démocratie, les Etats Unis. Son rôle, c’est de faire qu’après lui, le pays soit mis sur les rails de la modernité et de la démocratie.
A vous entendre, vous avez des griefs contre le président Ouattara. Qu’est ce que vous lui reprochez concrètement ?
Je n’ai pas de grief contre le président Ouattara. J’ai toujours eu des rapports de respect et de fraternité qui demeurent à ce jour. Je pense qu’il comprend le sens de ma candidature et il sait que ce n’est pas une candidature contre lui. Le problème de la présidence ne doit jamais être un problème de personne, surtout dans les circonstances de notre pays. Le préalable de la réconciliation nationale pour garantir la paix durable est la chose la plus difficile pour lui. Or, l’échec de la réconciliation nationale fait courir un réel danger à la Nation. Je comprends que ce n' est pas de sa faute, parce que comme je l ai dit plus haut, les principaux acteurs de la crise que sont les présidents Bédié, Gbagbo et le président Ouattara lui-même ne sont pas les personnes les mieux indiquées pour réaliser la réconciliation nationale. Il faudra certainement une quatrième personne.
Si Ouattara vous avait confié un poste, auriez été-vous candidat ?
Même si le président m avait confié n’importe quelle responsabilité, au regard de tout ce que je viens de vous expliquer, j’aurais toujours eu l’obligation morale de faire acte de candidature pour donner une chance à la réconciliation nationale. Je souhaite que tous mes compatriotes comprennent que ma candidature n’a aucune autre motivation que celle d'éviter à la Côte d’Ivoire de nouvelles crises graves et de lui garantir une paix durable. Faute de quoi le développement devient illusoire. Parce que pendant un temps on bâtit et ensuite pendant un autre temps on détruit. Or le développement procède de l’addition continue de plusieurs générations. En faisant un pas en avant et un ou deux pas en arrière, la Côte d’Ivoire ne va pas se développer.
Vous vous êtes associé à Charles Konan Banny et Kouadio Konan Bertin, dit KKB. Cet attelage parait bizarre aux yeux de l’opinion publique.
Les quatre candidats issus du PDCI que sont Kablan Brou, KKB, Charles Konan-Banny et moi-même avons eu des rencontres communes pour agir pour la sauvegarde du PDCI-RDA. Comme on dit, l’union fait la force. Lorsqu'on a le même objectif, l’intelligence commande d'unir les forces. Donc il n y rien de bizarre que les quatre candidats, voire davantage au-delà du PDCI-RDA, se réunissent pour agir ensemble quand l’intérêt supérieur de la nation le commande. C’est l’avenir du pays qui est le plus important. Et non l’égo des individus.
Au cours de l’une de vos sorties avec Charles Konan Banny et KKB, vous avez tenu des propos qui semblent avoir choqué des imams. Que s’est-il réellement passé ?
Dans l’environnement électoral où j ai tenu cette conférence de presse, certains de mes propos ont été rapportés dans la presse, de sorte à choquer des imams et même des ambassadeurs de pays arabes avec qui j'ai toujours entretenu des relations d’amitié et de fraternité sans failles. J'ai beaucoup de respect pour tous nos imams et je suis particulièrement fier de cette nouvelle génération d’imams qui ont été formés en Egypte, à la Mecque, à Médine, etc., et qui sont des personnes très talentueuses. Quand je vois la qualité de nos imams et la maîtrise avec laquelle ils font leur devoir, c’est une fierté pour moi. L’avènement de cette nouvelle génération a permis à la jeunesse musulmane ivoirienne de mieux comprendre l’islam et de fréquenter les mosquées avec enthousiasme. Aussi, en aucune façon je ne peux dire quoi que ce soit qui puisse contrarier cette réalité. Pour ce qui concerne les pays arabes, mon parcours personnel de musulman peut rassurer tout mes frères du monde arabe. J’ai été l’un des Africains qui était le plus impliqué dans les relations avec le monde arabe pour des raisons diverses. Lorsque j’étais ambassadeur aux Nations Unies, tous les ambassadeurs musulmans me connaissaient. J’étais en lien étroit avec le monde arabe. Avec la guerre froide, beaucoup de pays arabes aux Nations unies n’étaient pas amis. A telle enseigne que lorsqu’on voulait construire la mosquée de New-York, c’est moi qui avais été choisi pour être le président du comité de construction de la mosquée. Quand j’ai été choisi comme président de ce comité, cela m’a pris beaucoup de temps et d’efforts. Nous avons pu faire la mosquée, Dieu merci. Pendant cette période, j’ai effectué beaucoup de voyages dans les pays arabes et pays musulmans comme le Malaisie et l'Indonésie. Grâce à la construction de cette mosquée, j'étais devenu un acteur clé dans le monde musulman aux Nations unies. J’avais été invité par le gardien des deux lieux saints de la Mecque et Médine à effectuer le grand pèlerinage à la Mecque, et m'avait fait le grand honneur de me faire prier à deux reprises dans la Kaaba. Fait inédit, le pape Jean Paul II, m’avait envoyé en mission pour voir le roi Fahd plusieurs fois pour régler des problèmes religieux. Le monde islamique a été mon monde naturel. Je sais à quel point un pays comme l’Arabie Saoudite lutte avec de gros moyens contre toutes formes d’extrémisme. Ce pays ne peut donc en aucun cas être associé aux mécréants de Boko haram et autres terroristes qui sèment la mort et la désolation partout, en contradiction avec les valeurs de l'islam. Dans tous les cas, j'ai reçu une délégation d’imams et nous nous sommes bien compris et avons dissipé toute forme de malentendu. A ce propos, je tiens à interpeller tous nos amis de la presse, afin de faire l’effort de ne pas inviter la religion dans la politique.
Est-ce que vous vous êtes compris avec les imams ?
Oui effectivement nous nous sommes compris et même très bien compris. Tout s’est bien passé. C’est une question de compréhension et de contexte. Dans votre journal, vous avez interprété certains concepts que j'ai utilisés. Quand on les enlève du contexte dans lequel j’ai fait le développement, et que cela n’a pas été jusqu’au bout de sa logique, cela peut prêter à confusion. Sinon, je ne m’attaquerai jamais à un imam encore moins à un Etat arabe. J’ai failli moi-même être imam. Parce que mon père m’avait inscrit dans une école coranique, je devais donc évoluer vers ce métier. Mais en fin de compte, par la volonté de Dieu, je n’ai pas fait cela. J’ai laissé l’école coranique très tôt pour l’école laïque. J’ai beaucoup de respect pour les imams. Je les connais presque tous. Parce que j’ai prié dans presque la moitié des mosquées d’Abidjan. Quelque fois je change de mosquées, car cela me permet de voir la réalité du pays. Si vraiment certains imams, semblent avoir été choqués par ce que j’ai dit, sans comprendre, à voir le contexte dans lequel je l’ai dit, je m’en excuse.
A vous entendre, nous avons l’impression que c’est le Pdci–Rda que vous voulez sauver. C’est pourquoi, vous avez présenté votre candidature. Sinon Ouattara n’est pas un problème pour vous. Quand on voit le président actuel mener à bien son mandat.
Je pense que je me suis suffisamment expliqué sur la raison profonde de ma candidature, qui n’est autre que de réconcilier les Ivoiriens et garantir la paix à la Côte d’Ivoire.
Bien évidement, le Pdci-Rda est très important et je ne partage pas l’idée de tuer le PDCI-RDA pour créer un nouveau parti PDCI-RDR. C’est le parti qui a une base nationale. Ce que nous oublions, c’est le fait que Houphouët a créé le Pdci-Rda alors qu’il y avait le multipartisme. C’est après l’indépendance qu’il a demandé aux responsables des partis politiques de s’unir. Les autres partis qui sont présents aujourd’hui, ont pris leur source au Pdci-Rda. Si nous revenons tous ensemble dans un sursaut de nationalisme et de patriotisme, tant mieux. Ce n’est plus possible aujourd’hui. D’ailleurs, ce n’est pas souhaitable. Il faut que la démocratie prenne place partout. Il faut sauver cette base nationale au niveau du Pdci-Rda.
Ces derniers temps, le président Ouattara a dit au cours d’une tournée « on est tous Pdci ». Il souhaite que les deux partis soient unifiés. Est-ce que vous ne pouvez pas l’approcher et négocier pour avoir le pouvoir, après son prochain mandat ?
Si ma candidature était motivée par l’ambition d être juste président pour marcher sur le tapis rouge et rouler en limousine, je peux vous assurer que cela ne me causerait aucun problème. Je pourrais même attendre en 2020 ou 2030. Mais je me suis évertué à vous expliquer le danger qui guette la Côte d’Ivoire si nous ne profitons pas des élections de 2015 pour élire un président qui peut servir de pilier à la réconciliation nationale. Et encore une fois, je souhaite que tous nous compatriotes comprennent que sans cette réconciliation notre pays est fragile et une nouvelle crise serait fatale.
Vous avez plaidé pour la libération de Laurent Gbagbo. Certains ont qualifié cela de récupération politique.
Non ce n’est pas de la récupération politique. Comme je vous l’ai dit, la mission principale qui motive ma candidature est la réconciliation de tous les Ivoiriens. La libération de Laurent Gbagbo qui a obtenu 47% des voix aux élections de 2010, réclamée par ses partisans doit être une pièce importante pour réaliser la réconciliation nationale. En souhaitant sa libération il n'y a rien à voir avec un quelconque discours de politique politicienne. Il doit être compris de tous comme une réalité dont il faut se préoccuper, pour aboutir à la réconciliation nationale souhaitée.
Dernière question : La presse a publié une information selon laquelle vous avez quitté la France parce que votre séjour n’a pas été renouvelé par les Affaires étrangères. Qu’en est-il réellement ?
Sachez tout simplement qu'Essy Amara est commandeur de la Légion d'Honneur française et que cette haute distinction est incompatible avec ces assertions qui relèvent de la pure malveillance.
Source : L’Expression N° 1669 du lundi 16 mars 201
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