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Société Publié le mercredi 25 mars 2015 | AFP

Côte d’Ivoire : une mère condamnée à un an de prison ferme pour "complicité d’excision"

© AFP Par DR
Une mère condamnée à un an de prison ferme pour complicité d’excision
Katiola (Côte d’Ivoire) - La mère d’une fillette de 4
ans a été condamnée à un an de prison pour "complicité d’excision" mercredi à Katiola, dans le nord de la Côte d’Ivoire, où les condamnations de ce genre sont rares, a constaté l’AFP.

La même peine, également assortie d’une amende de 360.000 francs CFA (550 euros), a été prononcée contre l’une de ses parentes, qui l’avait accompagnée le 11 mars pour confier la fillette à une exciseuse.

Une autre mère, dont la fillette de 5 ans a été mutilée dans le même village, a été relaxée. L’exciseuse, qui a pris la fuite, est recherchée par la police.

"C’est la sonnette d’alarme, la prochaine fois nous allons sévir", a menacé le procureur Hamed Diomandé. La peine prononcée est la plus faible prévue par l’arsenal juridique ivoirien.

"C’est la deuxième fois que nous condamnons des exciseuses. Et pourtant le phénomène continue. Malgré la sensibilisation des ONG, vous continuez d’exciser vos enfants. La prochaine fois, la peine sera plus lourde", a-t-il poursuivi.

L’excision est "une tradition", une "coutume", "on ne savait pas que c’était interdit par la loi", s’est défendue l’une des prévenues à la barre, demandant "pardon" et promettant de "ne plus jamais recommencer".

Neuf femmes avaient été condamnées en juillet 2012 à Katiola à un an de prison pour l’excision d’une trentaine de fillettes, à l’issue du premier procès d’exciseuses dans le pays.

La pratique de l’excision perdure en Côte d’Ivoire, où elle touche environ 38% des femmes, un pourcentage stable, selon l’Unicef.

Elle est particulièrement courante au sein de certaines communautés musulmanes du nord et animistes de l’ouest (autour de 70-80% des femmes), malgré son interdiction votée en 1998 et suivie de nombreuses initiatives en faveur de son éradication.

La condamnation de mercredi constitue "un signe positif", a observé Louis Vigneault-Dubois, le porte-parole de l’Unicef en Côte d’Ivoire. "Cela montre que l’Etat se saisit de la chose, qu’il y a un retour de l’état de droit", a-t-il commenté.

Le tribunal de Bouaké (centre) avait condamné en octobre dernier un père à un an de prison pour avoir voulu marier sa fille de 11 ans à un cousin, pour le premier procès du genre dans un pays où 12% des filles sont mariées avant leurs 15 ans, selon l’Unicef.

str-jf/de
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