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Société Publié le samedi 4 avril 2015 |

De nouveaux lions pour le zoo d’Abidjan

© Par Marc Innocent
Repeuplement du Zoo d`Abidjan: le ministre Babaud Darret présent
Lundi 9 Mars 2015. Abidjan. Trois lions en provenance d’Afrique du sud,ont été présentés à la presse et au public ce matin par Monsieur Matthieu Babaud Darret, Ministre des Eaux et Forêts dans le cadre du repeuplement du ZOO.
Après la crise politique qui a ravagé le pays en 2011, le zoo de la capitale accueille trois jeunes lions venus prendre la relève de ceux tombés avant eux. Leur avenir s’annonce meilleur.

"Bonjour Madame la lionne !" Un peu patauds dans leurs uniformes bleus et blancs, une trentaine de jeunes écoliers, mi-émerveillés mi-effrayés, contemplent les trois nouveaux félins du zoo d’Abidjan. Depuis une semaine, le zoo d’Abidjan exhibe fièrement trois nouveaux pensionnaires, deux lionnes et un lion, âgés de 2 à 3 ans, qui n’ont pas encore été baptisés. L’arrivée des félins, encore dépourvus de crinière, survient peu après la crise post-électorale de 2010-2011, qui ravagea le pays et lors de laquelle les six lions du zoo étaient morts de faim. Une mort atroce, qui incite à réclamer la mise en liberté de tous les félins d’Afrique. Malheureusement, entre les conflits locaux, la pauvreté des habitants et la chasse traditionnelle, leur destin ne serait guère plus enviable.

La crise cause la mort de 6 lions...

"Les lions mangent quoi ?", les questionne une guide. "Du foutou" - une purée de manioc consommée en Afrique de l’ouest -, répond d’une voix fluette une fillette de 5 ans tout au plus, provoquant le sourire de l’accompagnatrice. La marmaille s’éparpille ensuite, terrorisée, quand l’un des carnivores s’approche du grillage. "Les lions sont morts sous nos yeux parce qu’on n’avait pas de quoi leur donner à manger. Ils ne mangent que de la viande. Or nous-mêmes, nous ne savions pas comment nous nourrir", se souvient le soigneur Alexis Oulaye.

...mais aussi de 3.000 personnes !

Le quartier du zoo, pendant la bataille d’Abidjan, fut l’un des points les plus chauds de la ville. Plus de 3.000 personnes périrent en cinq mois et des dizaines de milliers d’autres durent fuir de chez elles en raison des troubles nés du refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara. Les animaux n’étaient alors pas une priorité.

Les herbivores épargnés

CAN, l’éléphante du zoo - ainsi baptisée car elle est née en 1992, année où la Côte d’Ivoire remporta sa première Coupe d’Afrique des nations de football - a pu être préservée. Tout comme l’hippopotame ou les singes. "Nous venions très tôt le matin pour couper l’herbe et les régimes de banane à donner aux animaux. C’est comme ça qu’on a sauvé les herbivores", raconte M. Oulaye. Les deux hyènes ont aussi survécu miraculeusement en étant nourries au "pain pourri", selon le soigneur. "Mais les lions sont morts de faim", s’attriste-t-il.

Repeupler après le chaos

La dernière lionne, Lala, éthiopienne d’origine, a tenu jusqu’au lendemain de la crise en avril 2011. Pour s’éteindre après avoir été enfin alimentée. L’arrivée de trois félins sud-africains relève dès lors du "symbole de la reprise, du repeuplement du zoo", se félicite Samouka Kané, son directeur. L’achat et le transport des lions a coûté 50 millions de francs CFA (environ 76.000 euros), selon le ministre des Eaux et forêts, Mathieu Babaud Darret, qui espère "des bébés" lionceaux sous peu, vu qu’ils sont "dans leur période de maturité sexuelle". D’autres animaux devraient suivre. Trois zèbres sont annoncés en avril, puis des girafes et d’autres félins à une date non précisée par le ministre, afin de créer un "mini-safari" au cœur de la capitale économique ivoirienne.

Sortie des cages

Le zoo d’Abidjan, le seul du pays et l’un des plus importants d’Afrique de l’ouest, est "pour l’instant" davantage "une ménagerie", constate son directeur."Il deviendra un zoo quand nous l’aurons porté aux normes internationales, c’est-à-dire quand les animaux qui sont en cage quitteront ces dernières pour aller dans des espaces semi-naturels, clôturés, qui ne donneront pas l’impression qu’un chimpanzé est en prison", ajoute-t-il. En attendant ce moment, les premiers spectateurs se ravissent du spectacle des trois lions. Venue tout spécialement pour les contempler, la jeune Honorine se dit "en joie". "Les lions, je les vois tout le temps à la télé mais je n’en avais jamais vus en vrai. Je suis bénie", sourit-elle. En espérant que l’histoire ne se répète pas, ni pour les hommes, ni pour les lions.
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