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Politique Publié le mardi 14 avril 2015 | Le Sursaut

Présidentielles 2015: Que manigance Affi ?

© Le Sursaut Par Atapointe
Conférence de presse du président du FPI
Jeudi 20 mars 2014. Abidjan. Riviera Attoban. Le président du FPI, Pascal Affi N`Guessan anime une conference de presse. Affi N`guessan
Le président Affi N’guessan a annoncé lors de la commémoration de la journée des martyrs de la crise post-électorale le 11 avril dernier que le FPI prendra part aux prochaines élections présidentielles d’octobre 2015. Vu l’ambiance délétère au sein de ce parti, on se demande bien ce que Affi a comme idée derrière la tête.

La candidature d’un président contesté

Depuis quelques huit mois, on s’y attendait plus ou moins. De nombreux observateurs de la vie politique ivoirienne entrevoyaient la candidature du président Affi N’guessan aux prochaines élections présidentielles. Eh bien ! C’est fait. Il a annoncé la participation du Fpi au prochain scrutin présidentiel. Si cette déclaration exprime certainement l’essence et la vocation d’un parti politique qui ne sont rien d’autres que la conquête et l’exercice du pouvoir, on ne peut mettre sous silence l’importante vague de contestation que subit le mandat du président statutaire du FPI. Le parti de Gbagbo est divisé par une crise tellement profonde, d’autant plus que la première du genre depuis sa création, qu’il est difficile d’envisager une médiation en vue de rapprocher les deux camps. Pourtant, les appels d’Affi N’ guessan ne manquent pas envers ceux qu’ils convient d’appeler les frondeurs. D’ailleurs, lors de la cérémonie commémorative de la journée des Martyrs, il a produit un discours empreint d’un fort désir de rapprochement. « La fronde et la défiance ne servent ni la cause du président Gbagbo, ni les intérêts du FPI et de la Côte d’Ivoire. Chers camarades, vos places vous attendent dans toutes les instances du parti ». On le voit clairement, Affi veut ratisser large pour les prochaines consultations. Mais il apparait évident que ce soit peine perdu de faire rallier les camarades frontistes d’hier. Le fait d’actualité le plus marquant qui corrobore la position délicate du président Affi face aux rebelles du Fpi est sa visite à la Haye. La décision de la visite de l’ex-Premier Ministre à Laurent Gbagbo avait pourtant été médiatisée pour ce qu’elle aurait pu offrir la chance à l’ensemble des deux clans conduits par Affi N’guessan et Aboudramane Sangaré de fumer le calumet de la paix. Cette paix dont ils auraient besoin pour envisager sereinement la marche à suivre quant à ces présidentielles dont ils n’ont pour le moment aucune visibilité pour le positionnement d’un candidat issu de la volonté de la majorité ou même en terme de boycott de ce scrutin. Mais la rencontre de la Haye n’aura certainement pas lieu. Et pour cause. Le président historique de ce parti aurait posé une condition plutôt difficile à satisfaire. En effet, Laurent Gbagbo aurait exigé pour rencontrer le président statutaire la présence de Hubert Oulaye, premier responsable de la structure de contrôle du parti débouté par Affi et Aboudramanne Sangaré ancien compagnon de Laurent Gbagbo, aujourd’hui, le meneur de la rébellion. Cette exigence du prisonnier de Scheveningen aurait été banale si elle ne posait pas un autre problème. Aboudramanne Sangaré est interdit de sortir du pays par les juridictions ivoiriennes. Gbagbo le sait-il ? Où est-ce un refus poli qu’il oppose à son ex-premier ministre pour lui faire comprendre qu’il ne le soutient pas ? La contestation est donc à son comble surtout que la dernière décision de justice qui reconnait Affi comme le président légal et interdit au clan Sangaré de se réunir sous la bannière du FPI et d’utiliser le logo du parti.

Tout cela évidemment n’est pas fait pour arranger les choses pour un futur candidat à la présidentielle.

Que veut Affi ?

Et pourtant Affi a décidé pour le bien du Fpi de briguer en 2015 la magistrature suprême. Affi compte donc sur quoi ? Il faut d’abord savoir qu’Affi N’guessan est un homme intelligent en plus d’avoir géré les affaires du pays au plus haut niveau en tant que premier ministre. Il connait la réalité du pouvoir politique. En tant qu’homme sensé le président Affi doit savoir qu’il ne peut remporter ces élections surtout dans ce contexte de division du parti qui le fragilise énormément ce parti de gauche qu’est le FPI. Alors pourquoi annoncer que ce parti prendra part aux élections et non le boycotté surtout que le président statutaire du FPI, lors de la journée des martyrs, a dénoncé les nombreuses dérives du pouvoir Ouattara ? Pour comprendre Affi, il faudrait suivre la trajectoire de son action politique depuis qu’il est sorti de prison le 05 août 2013. Pour Affi N’guessan, rester sur les positions figées de l’aile dure ne mènerait à rien. Il semble convaincu que prendre Ouattara, « l’indéboulonnable » de front est un suicide politique. Alors il faut adopter une autre attitude. Il faut donc lâcher du lest et engager des négociations. Il a vu plutôt juste puisque la stratégie paye. Les choses bougent. On a par exemple les comptes qui sont dégelés, certains militants du parti qui rentrent d’exil etc. Ce sont, il faut le reconnaitre, les résultantes de l’action politique d’Affi. Pour tous ces résultats obtenus, Affi n’a pas le droit de boycotter les élections présidentielles de 2015.

Mais s’il y va ce sera dans la seule vision d’une cohabitation gouvernementale, un gouvernement d’ouverture. Il est claire que participer au scrutin en tant qu’opposant de taille crédibilise cette élection et par ricochet le pouvoir du vainqueur qu’il sait être Ouattara. Ce ‘’service’’ qu’il lui rend n’est pas gratuit. Etre assuré d’un poste au gouvernement permettra certainement au président du Fpi de se remettre véritablement en selle sur le plan politique pour tous les avantages liés à la fonction. Le calcul politique est aussi un calcul d’intérêts. Le président Affi a besoin de faire campagne à cette présidentielle pour son image, pour ses ambitions. N’en déplaise à tous ses détracteurs, n’en déplaise à l’aile dure avec à tête Aboudramane Sangaré qui, pour lui, n’a rien compris et fait donc une mauvaise lecture de la situation. Il a pour lui l’intime conviction que cette campagne le rendra fort pour l’avenir et il a le temps. Tout le temps de briguer d’autres mandats.

Ange Kader
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