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Économie Publié le mercredi 15 avril 2015 | Cote d’Ivoire Economie

Monde rural: exploitation des enfants dans les plantations: réalité ou illusion ?

© Cote d’Ivoire Economie Par DR
Exploitation des enfants dans les plantations
Les accusations perpétrées à l’égard des conditions d’exploitation du cacao ivoirien risquaient de ternir l’image de marque de la filière, et surtout d’obérer sa force de commercialisation sur les marchés internationaux. Retour sur cette polémique.

C’est en 2001 que la menace contre la Côte d’Ivoire, relative au phénomène dit de «travail d’enfants esclaves» est entrée véritablement en action. Les accusations ont été menées à partir des Etats-Unis d’Amérique par des groupes de pression et ONG. Accusé d’utiliser des enfants dans les plantations de cacao, le pays courait le risque de voir sa production cacaoyère placée sous embargo des Etats-Unis. Sous la menace du législateur américain, l’industrie du chocolat a signé en septembre de la même année un protocole baptisé Harkin-Engel, du nom de ces législateurs américains, principaux plaignants. Le protocole obligeait les parties concernées à concevoir et à mettre en œuvre un système crédible permettant de certifier que la production du cacao n’avait pas recours au travail des enfants. La Côte d’Ivoire a signé également le document, mais en tant que témoin. Dans le protocole d’accord, le législateur américain avait accordé un sursis qui conditionnait, au-delà de 2005, l’exportation du cacao ivoirien sur le sol américain à un traitement adéquat de la question du travail des enfants. Le Parlement européen est aussi entré dans la danse en enclenchant en 2005 un processus visant à inclure une clause relative au traitement adéquat de la question du travail des enfants dans les accords commerciaux et de partenariat économique avec les pays ACP.

Matraquage médiatique

Le matraquage médiatique qui a eu lieu autour de la question a même fait dire à certaines personnes que la menace s’apparentait plutôt à un complot ourdi contre le cacao ivoirien, pilier du développement économique. Aussi cette attaque venait-elle juste après la bataille sur l’introduction des matières grasses végétales (MGV) dans le beurre de chocolat imposée par les pays consommateurs. La fondation Initiative internationale pour le cacao (ICI), une organisation créée par l’industrie du chocolat, soutenait que le nombre d’enfants travaillant en Côte d’Ivoire dans la culture du cacao était d’au moins 300.000 et pouvait s’élever jusqu’à un million. Vrai ou faux ? En tout cas, les planteurs, eux, acceptent difficilement qu’on leur colle de tels maux. «Le travail dans les plantations de cacao est très délicat. Il faut être aguerri pour ne pas blesser les plans lors du désherbage. La cueillette et le cabossage se font aussi avec minutie. Le cacao n’est pas un travail pour les enfants», souligne à cet égard un président de coopérative.

Une évolution sémantique
N’empêche, le gouvernement ivoirien a pris la menace au sérieux et s’est engagé dans des mesures nécessaires en vue de soigner l’image de son cacao. Il a alors multiplié les actions de lutte et de lobbying et a jugé nécessaire, en 2007, la création d’un organe dénommé Système de suivi du travail des enfants (SSTE). Les efforts ont permis de baisser quelque peu la tension, puisque «d’enfants esclaves» au début des incriminations, on parle désormais plutôt de «pires formes de travail des enfants». Les termes ont donc changé, mais la Côte d’Ivoire n’a pas pour autant baissé la garde. A preuve, la Première Dame Dominique Ouattara s’est aussi investie pleinement dans la lutte depuis l’accession du Président Alassane Ouattara au pouvoir. Au sein du Conseil national de surveillance, elle multiplie les sensibilisations et autres actions à destination des populations cibles. Mais à quand la fin de ce débat qui n’a que trop duré ?

Vincent Kouassi
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