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Sport Publié le mercredi 22 avril 2015 | Le Sursaut

Interview exclusive / Koné Mamadou Souleymane (DG de l’OISSU) révèle : « Voici les villes où le sport est le plus pratiqué en Côte d’Ivoire »

© Le Sursaut Par DR
Office Ivoirien des Sports Scolaires et Universitaire (OISSU): le Directeur Général, Koné Mamadou Souleymane
Photo: le Koné Mamadou Souleymane, Directeur Général de l`Office Ivoirien des Sports Scolaires et Universitaire (OISSU)
Le Directeur général de l’Office national des Sports scolaires et universitaires (OISSU), Koné Mamadou Souleymane, se prononce sur les finales régionales 2015. Il met ici, l’accent sur la pratique du sport dans les universités.


Sous quel sceau placez-vous les finales régionales de l’Office qui débuteront dès le 25 avril prochain à Soubré ?


D’abord sous le sceau de la continuité parce que nous n’avons pas entamé ce programme au petit bonheur. Nous sommes partis du programme de société du président de la République. En ce qui concerne l’Oissu, il a dit qu’il doit-être capable à nouveau d’organiser les compétitions entre les écoles sur toute l’étendue du territoire, voilà, l’élément central. Il a fallu donc traduire toutes les stratégies, non seulement pour parvenir à l’organisation sur toute l’étendue du territoire, mais y mettre la qualité nécessaire, en maintenant ce crédo qui est d’organiser les sports scolaires et universitaires, pour que l’Oissu soit le creuset du sport national. C’est ce qui nous a amené à donner la nouvelle configuration qui fait les interclasses, l’inter-promo, les compétitions inter-établissements au niveau d’une localité, d’une circonscription administrative et puis les finales régionales, les compétitions inter régions et les jeux scolaires et universitaires. Le niveau est de plus en plus haut. Ces finales régionales constituent une étape qui doit permettre à chaque localité de pouvoir faire la sélection des athlètes qui vont les représenter au niveau national. C’est une étape importante. C’est l’étape à laquelle les établissements s’arrêtent pour donner la succession aux sélections de régions. Elle débute la phase élitiste, c‘est-à-dire, la phase des athlètes qu’on a déjà vu et met fin à la partie de masse qui est jusqu’à ce niveau. C’est la continuité, c’est la recherche de la qualité, du brassage des populations de l’établissement et de toutes les synergies locales, d’organisation des différentes structures parties prenantes. On doit pouvoir se rendre compte. Vous avez pris l’exemple de Soubré où le Préfet est partie prenante, puisqu’il représente l’ensemble de nos ministres en plus du président de la République. Tous les chefs de services, tous les directeurs, tous les proviseurs et tous les directeurs d’écoles sont impliqués et les élèves sont parties prenantes. Ce sont des fêtes sportives qui doivent s’établir, qui doivent rentrer dans la continuité et qui doivent rechercher la qualité chaque année qui passe, doit nous amener à certains niveaux. Il y en a qui sont déjà confirmés qu’on connaît, on attend que le nombre s’agrandisse.


Cette année on a vu que les mouvements sportifs locaux se sont impliqués dans les phases éliminatoires, comment en tant que Directeur, avez-vous pu convaincre ces responsables à l’intérieur du pays pour organiser eux-mêmes les phases éliminatoires avant un financement lors des finales régionales ?



Le sport est partie intégrante de l’éducation. On est en train de parler de scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans. Mais comment peut-on réussir ça, sans transformer l’école vers un environnement naturel de l’enfant où le jeu est l’activité sérieuse. Il y a quel autre jeu qu’on peut promouvoir si ce n’est l’éducation physique et le sport. Je pense que tout ce que nous avons fait comme activité a amené plus de personnes à prendre conscience de ce qu’ils privaient les enfants de cette activité importante en ne les regardant pas. D’autres personnes ont pris conscience qu’en fait les moyens existent, on ne les voyait pas. Quand vous allez de part et d’autres dans les établissements qu’est ce qui y a ? Tout le monde achète au professeur d’éducation physique ou au Cojes un tee-shirt. Est-ce que des ristournes venues de ça ne peuvent pas aider à organiser le sport à l’école ? Est-ce que l’école ne pourrait pas s’arranger à ce que tout le monde paie une licence à un coût que l’école aura fixé ? Mais payer la licence à un coût, c’est à dire 100 Fcfa de plus que le coût réel et puis récupérer les 100f pour faire des choses. Toutes les équipes qui s’engagent, paient des droits. Je ne veux pas citer d’endroit, mais ça fonctionne merveilleusement bien. Et pourquoi s’en priver, vous prenez le Guémon, c’est un exemple.


Lors des compétitions nationales, il y a des athlètes qui ne sont pas des élèves et étudiants et qui y participent.
Comment bouter hors cette tricherie qui sabote le travail de l’Office ?



J’en ai parlé déjà. Par le passé on a trop attiré l’attention sur un certain nombre de choses, la coupe, de l’argent, des choses qui ne promeuvent pas les valeurs sportives, les valeurs olympiques. C’est la victoire à tous les prix, là en ce moment on peut faire beaucoup de choses. Mais, ici nous avons dit, c’est le nombre d’enfants que vous allez arriver à placer. C’est le nombre d’enfants, je prends l’exemple de Korhogo qui est en train de mettre une nouvelle équipe de football en place avec les enfants qui ont joué la finale en 2014. Voilà quelque chose de qualité que moi je dirai avec fierté. Ceux qui les ont encadrés doivent être fiers de ça. Les parents doivent être fiers de ça. Quand une équipe a gagné avec des enfants qui ne peuvent pas, il est mécanicien, il ne pourra pas prendre part aux compétitions de l’ISEF. Donc, c’est cette approche qualité que nous sommes en train de promouvoir. Je pense que ça va se régler, parce que ceux qui sont chargés de faire la sélection ont des consignes fermes de ne prendre aucun enfant sur lequel il y a un doute. Le moindre doute suffit à le disqualifier.


En son temps l’Oissu était la vitrine du sport en Côte d’Ivoire. La plupart des joueurs que ça soit des footballeurs ou des handballeurs, c’est l’Oissu qui les a révélés. Comment expliquez-vous ce déclin et que faut-il faire pour que les élèves et étudiants s’intéressent au sport?


Ce sont les effets conjugués de beaucoup de choses. Il y a d’abord l’augmentation en sens inverse de la population scolaire, des établissements et des ressources de l’Oissu. Quand j’arrivais à l’Oissu, on n’avait pas 200 millions de Fcfa, y compris le salaire des agents. Vous voyez à quel niveau c’était ? Rien que ça, suffit. Cette dépréciation se fait en sens inverse du coût de la vie. Nous étions à Korhogo, pour aller jouer à Bouaké, c’était 1750f qu’il fallait payer en transport auparavant. Mais aujourd’hui, il faut 5.000f. Pour venir à Abidjan, c’est 10.000f au lieu de 3.500f comme par le passé. Rien que ça, suffit encore. Pour siffler les matchs, le ticket de bus était à 100f, l’arbitre a dépensé 300f, on lui a donné 1.000f, ça suffit. Mais aujourd’hui, s’il habite Abobo et qu’il doit venir siffler un match à Port-Bouët, du coup, si vous lui donnez 3.000f ça ne suffit pas. Vous voyez que les coûts ont augmenté en sens inverse. Voilà les moyens mis à la disposition de l’Oissu. Deuxième élément, l’âge scolaire a baissé. Aujourd’hui à 17 ans, il n’est pas rare de trouver un enfant en terminale. A 17 ans tous les enfants n’ont pas la garniture chromosomique enzymatique qui leur permet de supporter une certaine charge d’entraînement. Entre temps, s’il a été bien suivi, c’est à l’université qu’il doit pouvoir exploser avec tout. L’université n’était pas préparée à les recevoir. Du coup, c’était une cause perdue. Il n'y a pas un aménagement du temps scolaire. Il n’y a plus de cadres où les sportifs étaient logés de façon spécifique. L’Oissu était condamné, le sport scolaire était condamné. L’enseignement supérieur est en train de se préparer, Le ministre de l’enseignement supérieur pousse à fond la carte du sport scolaire. Il a un conseiller qui est pratiquement au quotidien avec nous. Ils sont en train de prendre les dispositions pour accueillir les grandes vagues qui vont arriver. Tout ce qu’on fait dans le secondaire, dans le primaire, les premières vagues vont commencer à arriver. Avec tout ce qui se crée comme terrain et autres, je pense qu’on va régler ce problème. C’est le sport universitaire qui va prendre véritablement le relais.

On constate qu’il y a des écoles qui n’ont pas d’espaces de jeu, pour les épreuves physiques…


C’est dommage. Le ministre Alain Lobognon, pas plus tard qu’à la dernière réunion de cabinet, a fait écho des chefs d’établissements qui programment des devoirs, des cours de rattrapages et autres aux heures de sport, c’est même vicieux. Personne ne peut se mettre en travers de ce mouvement naissant. Si vous ne le faites pas, les enfants vont vous emmener à le faire.


Quelles sont les villes en Côte d’Ivoire où l’Office est bien accueilli et quelle est la discipline la plus prisée ?


Si le football draine assez de monde, il faut reconnaître qu’au niveau de l’Oissu, la discipline prisée, c’est le handball. Nous avons assez de licenciés et d’équipes au handball, la fédération devrait travailler sur ce volet. Après le handball, c’est l’athlétisme. Il faut se concentrer sur ses deux disciplines. Le basket-ball tient un peu la route, mais il y a un problème d’infrastructures. La discipline qui est la traine, c’est le volleyball. Au niveau de l’Office, nous avons déjà 90.000 licenciés pour toutes les athlètes. Maintenant les villes où le sport scolaire et universitaire suscite de l’engouement, il y en a beaucoup, mais nous pouvons mettre en tête Tengrela et Minignan. Il ne faut pas oublier aussi Daloa. Mais notre satisfaction, c’est que sur toute l’étendue du territoire ivoirien, les élèves et étudiants ont repris le goût du soir.

Réalisée par Annoncia Sehoué
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