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Politique Publié le vendredi 24 avril 2015 | Nord-Sud

François Kouablan, Pit, à propos de la présidentielle d’octobre: “Pourquoi nous soutenons la candidature de Ouattara”

La crise au sein du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) semble avoir atteint un point critique si bien qu’une frange des militants conduite par l’ancien secrétaire général, François Kouablan, invite la partie rivale à tirer les conséquences de la situation.


Une frange de militants du Pit appelle à soutenir la candidature unique d’Alassane Ouattara à la présidentielle. Cet appel est-il l’expression de la scission au sein de ce parti ?
Nous avons voulu sauver le Parti ivoirien des travailleurs en faisant tout pour sauvegarder la cohésion. Cela, malgré les divergences qui ont éclaté au sortir du 4ème congrès. C’est pour cela que nous avons attendu deux ans. Pendant ces deux ans de négociations, nous avons donné toutes les opportunités à Daniel Aka Ahizi (le président, ndlr) d’appliquer la théorie de la concertation nationale. Il n’a pas voulu, il a rusé, il a peut-être pensé qu’il allait nous avoir à l’usure. Ce que vous appelez frange est bel et bien une réalité. Nous sommes un ensemble que nous avons dénommé Groupe pour la légalité au Pit parce que nous sommes des légalistes. C’est le maître, le président-fondateur du Pit, le Professeur Francis Wodié, qui nous a enseignés.
Vous êtes donc en phase avec le président-fondateur, Francis Wodié ?
C’est nous qui avons élaboré nos textes. Cela veut dire que nous nous sommes donné les lois et les règlements qui conviennent à la gestion et à notre manière de vouloir gérer non seulement notre mouvement mais aussi la Côte d’Ivoire de demain. Nous avons adopté ces textes au congrès qui a élu le président Ahizi.
Qu’est-ce qui n’a pas marché entre-temps ?
On ne peut pas voter une loi pour élire une personne et une fois celle-ci élue, elle tourne le dos à ces textes. Cette attitude nous choque. Il y a eu une violation de certaines dispositions de nos textes. Ils disent, en leur article 16, qu’une fois le président élu, il choisit les trois vice-présidents au sein du comité central et soumet ce choix à l’investiture du congrès. A l’article 18 alinéa 2, il est écrit que le secrétaire général et ses deux adjoints sont désignés par le président et soumis à l’investiture du congrès. L’article 19 alinéa 4 stipule que les secrétaires nationaux au nombre de 19 sont désignés par le secrétaire général parmi les membres du comité central. Ils doivent être investis par le congrès.
Le congrès de janvier 2013 n’a pas atteint ses objectifs, selon vos explications.
Le congrès n’était pas achevé. Voilà notre problème ! Non seulement les dispositions que je viens d’énoncer valent pour l’inspecteur général et les inspecteurs généraux techniques mais le congrès devrait adopter les grandes décisions arrêtées. Ces résolutions servaient de P.-V. (procès-verbal, ndlr) du congrès. Tous les exercices, nous ne les avons pas faits parce que l’ordre du jour qui a été proposé par le comité du congrès n’a pas été achevé lorsqu’on y a mis fin. Ce pouvoir réservé au congrès, instance suprême du parti, le président Ahizi l’a transposé au comité central, qui lui-même a été investi par le congrès. Ce n’est pas cette façon de respecter et de gérer la loi que le président Wodié nous a enseignée.
Quelle alternative envisagez-vous à cette crise ?
Notre Groupe dit à Ahizi, revenons aux textes. Il est libre de choisir ses hommes parce qu’il a été élu président. Cependant, une fois ces personnes désignées, il doit revenir au congrès afin qu’il leur donne son onction pour qu’au prochain congrès, il puisse évaluer le comité central à travers le travail effectué par l’exécutif.
Selon des militants de votre bord, un congrès extraordinaire s’impose pour régulariser la situation. Est-ce votre avis?
C’est ce que nous avons toujours demandé au président Aka Ahizi et qu’il a toujours refusé. Deux ans après, nous constatons que les gens qu’il a désignés l’ont abandonné. Sur 114 membres que compte le comité central, il réunit à peine 30 ou 37. Ce sont au plus 6 personnes qui répondent aux réunions du secrétariat général qui compte 22 membres. Personne ne contribue à sa survie.
Certains observateurs de la situation qui prévaut au Pit l’analysent comme un retour aux affaires du président Francis Wodié. Que répondez-vous ?
L’intellectuel a une facilité d’analyse qui parfois est plaisante. Le président Francis Wodié a décidé de prendre sa retraite politique. Il l’a fait avant sa nomination comme président du Conseil constitutionnel. Et depuis lors, il n’a jamais eu de retour. Personne ne peut nier le fait qu’ayant été ses collaborateurs, que ce soit le Groupe pour la légalité au Pit comme le groupe dirigé par Aka Ahizi, nous avons été tous des proches et des collaborateurs de Francis Wodié. N’oubliez pas qu’Aka Ahizi était mon secrétaire aux finances quand j’étais secrétaire général. Donc, c’est toute une équipe qui a travaillé. Les relations humaines, nous les avons maintenues avec Francis Wodié, sa famille et avec tous les anciens camarades. Donc il ne s’agit pas de retour de Francis Wodié. Non. Wodié est un homme de parole. Il a décidé de prendre sa retraite politique.
Quel est le contenu que vous donnez à cet appel ?
Nous avons justifié notre décision par trois faits. Le premier fait, c’est notre attachement au principe démocratique. A partir du moment où vous avez organisé un congrès et qu’il a pris une position, elle s’impose à tous les militants du Pit. Donc le congrès ayant décidé de maintenir notre alliance avec le Rhdp, nous sommes les défenseurs de ce principe. J’étais secrétaire général à l’époque et j’ai participé à beaucoup de réunions et des discussions avec le directoire du Rhdp. Notre objectif, ce n’était pas d’amener le Pit au Rhdp pour s’y fondre. Mais en politique, une alliance est une alliance. Ça vaut ce que ça vaut. Et nous, nous avons entretenu cette alliance pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise dans laquelle nous nous trouvions. Notre deuxième raison fondamentale, on ne peut pas faire de la politique sans apprécier la réalité du moment. Aujourd’hui, l’Etat de la Côte d’Ivoire, après la crise postélectorale, ne nous donne pas toutes les garanties d’une sécurité totale, d’une paix garantie pour aller à des élections où l’enjeu va peut-être provoquer des empoignades. Nous disons, les anciens tisons n’ont pas de mal à se rallumer. Quand on a des cœurs aussi endurcis, qu’on sent que les esprits n’ont pas encore désarmé, il faut faire très attention. Donc, nous nous inscrivons dans la logique de l’appel du président Bédié qui a compris cela.
Des actions concrètes sont-elles en vue ?
Oui, des actions concrètes sont en vue. D’abord pour notre crise interne, des actions sont prévues. Ensuite, des actions sont prévues pour montrer au Rhdp que ce n’est pas une arnaque. Et que nous avons décidé de l’accompagner pour que le président de la République ait son deuxième mandat. Nous allons le faire.


Réalisée par Bidi Ignace
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