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Politique Publié le samedi 25 avril 2015 | AFP

Côte d’Ivoire: Ouattara investi candidat, en piste pour une réélection en octobre

© AFP Par Marc Innocent Atigan
Cérémonie d`investiture d`Alassane Ouattara, le candidat du RHDP à la présidentielle 2015
Samedi 25 avril 2015. Stade Helix Houphouet Boigny. Le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix en Côte d`Ivoire (RHDP) a procédé à l`investiture officielle d`Alassane Ouattara comme son candidat à la prochaine présidentielle.
Abidjan - Le président sortant Alassane Ouattara a été investi samedi, en vue de la présidentielle d’octobre, "candidat unique" de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire, seule capable selon lui de garantir une stabilité politique dans le pays.

M. Ouattara, grand favori de cette élection présidentielle cruciale pour la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de crise politico-militaire, s’est voulu rassembleur, malgré des grincements de dents dans sa majorité.

"Notre rassemblement est la seule chance de stabilité politique et de développement à long terme pour la Côte d’Ivoire", a affirmé celui qui, âgé de 73 ans, brigue un second mandat.

Quelques instants auparavant, Henri Konan Bédié, l’ancien chef de l’État ivoirien et principal allié d’Alassane Ouattara, avait officiellement annoncé "l’investiture du candidat unique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) pour l’élection présidentielle", devant plusieurs dizaines de milliers de sympathisants rassemblés dans le plus grand stade d’Abidjan.

M. Ouattara, coiffé d’un chapeau blanc sur une chemise de la même couleur, a fait une entrée triomphale dans cette enceinte de 35.000 places, à bord d’une voiture décapotable, sous les yeux son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba qui assistait également à cette "convention d’investiture".

Aux cris de "ADO président! (les initiales d’Alassane Dramane Ouattara), le président a été accueilli par ses sympathisants, la plupart habillés de T-shirts ou de pagnes à son effigie.

Le président-candidat a promis d’oeuvrer à la réconciliation du pays et de poursuivre "le dialogue avec l’opposition".

- ’Autocélébration’ -

M. Ouattara avait été officiellement désigné le 22 mars candidat de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR) à la présidentielle d’octobre

Samedi, c’est la coalition formée par son parti et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié qui l’a officiellement investi candidat.

L’alliance du PDCI de M. Bédié et du RDR a déjà fait ses preuves. Au deuxième tour de la présidentielle de novembre 2010, M. Bédié (arrivé troisième au 1er tour) avait appelé à voter pour M. Ouattara, l’aidant à l’emporter face à Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis dix ans.

Mais, après une décennie de tourmente politique et militaire dans cette ex-colonie française, le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans une crise sans précédent. Plus de 3.000 personnes ont péri.

Aujourd’hui, M. Gbagbo attend à La Haye d’être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l’humanité".

Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de M.Gbagbo, sans leader incontesté et en proie à de fortes divisions, n’a toujours pas décidé s’il se lancerait ou non dans la bataille.

Le parti ne peut donc que s’irriter de la grand-messe de samedi: "Ce meeting, c’est de l’autocélébration aux frais de l’État. Ça ne sert à rien aux Ivoiriens. Ce n’est que du +vuvuzela+", peste Franck Bamba, porte-parole du FPI.

Des "frondeurs" du FPI, hostiles au chef du parti Pascal Affi N’Guessan, se sont certes engagés dans une union avec les "irréductibles" du PDCI. Mais cette coalition n’a pour l’heure ni programme ni candidat commun. Nombre de ses membres sont d’ailleurs de potentiels postulants.

"C’est la grande convention stalinienne, la réunion du Politburo", ironisait pour sa part Jean Alabro, un politologue ivoirien. Selon lui, la "démonstration de force" de ce rassemblement permettra aussi au pouvoir de "se mettre à l’abri de ses propres frayeurs".

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) connaît en effet de forts remous depuis que son chef, M. Bédié, a lancé en octobre 2014 "l’appel de Daoukro": depuis son fief du centre-est du pays, M. Bédié avait apporté le soutien du PDCI à la candidature de M. Ouattara.

Au sein de l’ancien parti unique, quatre "irréductibles", dont l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, se sont prononcés contre cette décision.

Pour M. Ouattara, les bons résultats économiques de la Côte d’Ivoire, qui surfe sur une croissance de 9% depuis 2011, constitueront un solide argument électoral.

Mais son bilan en matière de réconciliation reste critiqué.

Et la condamnation par la justice ivoirienne de l’ex-Première dame Simone Gbagbo à 20 ans de prison pour "attentat contre l’autorité de l’État" n’a fait que relancer les accusations de "justice des vainqueurs". Le procès a été vivement critiqué par des défenseurs des droits de l’Homme.

jf/ck/pid/fal
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