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Société Publié le mardi 28 avril 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Suspension de la création de mini-huileries: une mesure qui trouble le sommeil dans la filière palmier à huile

Selon nos informations, des opérateurs économiques exerçant dans le secteur du palmier à huile ont actuellement le sommeil troublé et cela s’explique par la décision de suspension provisoire de la délivrance des autorisations d’installation des mini-huileries dans toutes les zones de production en Côte d’Ivoire.

Les explications du PCA de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire
Sollicité pour avoir des éclairages quant aux griefs exprimés par ces opérateurs de la filière palmier à huile, président du Conseil d’administration de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire (AIPH), Kodjo Constantin a révélé que la décision de suspendre provisoirement la délivrance des autorisations d’installation d’huileries est la réponse à la requête formulée par l’AIPH en vue d’assainir la filière palmier à huile : «Dans le cadre de la restructuration de la filière palmier à huile, nous avons obtenu une audience avec le ministre de l’Agriculture et nous lui avons demander de suspendre la délivrance des autorisations d’installation d’usines qui ne respectent aucune règle. L’huile de palme est destinée à la consommation, on ne peut donc pas la produire dans n’importe quelles conditions. Dans la filière, il y a ce qu’on appelle les charges prestées qui sont contenues dans les accords interprofessionnels. Il y a une somme d’argent qui est retenue sur le prix fixé par l’AIPH et qui sert à l’entretien des routes… Mais nous avons constaté que des acteurs ne respectent pas ces accords interprofessionnels et font une concurrence déloyale à ceux qui respectent les accords interprofessionnels. Cela crée un déséquilibre au sein de la filière, puisqu’il y a des producteurs qui respectent les accords interprofessionnels, d’autres pas. Nous avons aussi constaté sur le terrain qu’il y a plus d’usines que de plantations. Un autre constat que nous avons fait, c’est la présence des intermédiaires, qui ne produisent pas mais qui font de la spéculation. L’AIPH fixe le prix minimum garanti aux producteurs chaque mois, mais nous n’avons pas prévu de quote-part pour les intermédiaires En somme, il y a un désordre qui s’est installé dans la filière. C’est donc à la faveur de tous ces constats que nous avons demandé au ministre de l’Agriculture de nous permettre de mettre de l’ordre dans la filière. Nous pensions que c’était le ministre qui donnait les autorisations pour l’installation des usines, mais nous nous sommes rendus compte que les gens s’installaient d’abord avant de chercher à régulariser leur situation, ou alors ils allaient voir les préfets pour avoir des autorisations. C’est pour toutes ces raisons que nous avons demandé au ministre de suspendre provisoirement la délivrance des autorisations d’installation».

Une mesure pour lutter contre le monopole dans la filière, selon Kodjo Constantin
Selon le PCA de l’AIPH, la suspension de la délivrance des autorisations d’installation de mini-huileries vise non seulement à mettre de l’ordre dans la filière palmier, mais aussi à lutter contre le monopole : «Si ces opérateurs qui se plaignent sont réellement des acteurs de la filière, qu’ils viennent à l’AIPH pour avoir toutes les informations. Tous les producteurs savent que je suis contre le monopole, c’est pourquoi le conseil d’administration a saisi le ministre en vue de la suspension provisoire des installations d’usines. L’une des décisions qui a été également prise c’est celle du zonage pour lutter justement contre le monopole dans la filière. Si un investisseur veut ouvrir une usine, il est de notre devoir de l’orienter vers les zones où le besoin se fait sentir».

Des réformes bénéfiques aux producteurs, selon le ministère de l’Agriculture
Selon une source proche du ministère de l’Agriculture, les réformes engagées dans les filières agricoles profitent aux producteurs qui vivent décemment du fruit de leurs labeurs : «Si nous voulons que notre agriculture renaisse de ses cendres, il faut une certaine organisation. Et le ministre de l’Agriculture ne prendra jamais une mesure allant contre la vision du Président de la République qui a donné des instructions pour que 60% des revenus de la production soient reversés aux producteurs. C’est pourquoi le ministre de l’Agriculture souhaite qu’il y ait des organisations interprofessionnelles fortes dans toutes les filières agricoles. Si la filière café-cacao est forte aujourd’hui, c’est parce que des réformes vigoureuses ont été engagées. L’objectif du gouvernement c’est d’étendre ces réformes aux autres filières et le processus est en cours. Il faut donc que les acteurs de ces filières comprennent qu’une organisation interprofessionnelle est créée pour défendre leurs intérêts et contribuer au développement de leurs activités et non le contraire».

Olivier Dion
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