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Art et Culture Publié le mercredi 29 avril 2015 | Le Sursaut

Patrimoine culturel immatériel: le label Unesco visé par le Zaouli

Le Zaouli, danse au rythme traditionnel des communautés Gouro, est pressenti sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Après l’inscription en 2008 du «Gbofè d’Afounkaha » (musiques des trompes traversières de la communauté Tagbana), qui a été proclamée chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001 et du «Djéguélé (balafon pentatonique des Sénoufo)», en 2012 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, le Zaouli des communautés Gouro est pressentie pour être élue. Un plan de sauvegarde et de valorisation de cette danse est déjà à l’étude. Pour les experts, au-delà de l’aspect culturel, le Zaouli est un art associant le masque, le tissage (costume) et la musique. La danse est un élément essentiel du patrimoine culturel de la Côte d’Ivoire et une «preuve du constant mouvement des héritages et de leurs redéfinitions perpétuelles».
Une mission de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (Oipc) séjourne depuis quelques jours dans les localités où se pratique la danse du nom de Zaouli. Dans des courriers dont nous avons reçu copies, les représentants des communautés et les dépositaires du Zaouli qui intègre danse et musique traditionnelles des communautés Gouro de Côte d’Ivoire, ont attesté leur «implication dans l’élaboration du plan d’action de sauvegarde et de valorisation du Zaouli». Celles-ci «donnent leur accord sur le contenu et confirment leur engagement dans la mise en œuvre effective des activités prévues» par ledit plan. Les foyers de pratique de la danse Zaouli identifiés sont : Maminigui, Manfla, Zrabi Sehifla, Blêfla, Dianfla, Tibeita, Bouaflé, Bouafla.

C’est après l’inventaire des différentes formes du Zaouli, car il y a en a plusieurs, et l’actualisation de la base de données (sur le Zaouli), que le dossier d’inscription du Zaouli sera élaboré puis soumis à la section du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. L’objectif de cette mission de l’Oipc étant de réussir à inscrire le Zaouli sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’organisation mondiale. Par la ratification le 13 juillet 2006 de la Convention 2003 de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (Pci), la Côte d’Ivoire a engagé sa responsabilité dans la préservation et la promotion des valeurs dudit patrimoine.

De l’avantage d’être labélisé
Sauvegarder ce patrimoine culturel qu’est le Zaouli relève d’une importance «cruciale tant sociale qu’économique». Aussi, obtenir ou attribuer le label «patrimoine culturel immatériel» de l’Unesco peut-il être «considéré comme une ressource de développement territorial» et conduire vers le tourisme. Selon l’Oipc, «la mise en valeur touristique des éléments patrimoniaux labellisés Unesco est donc une source de recettes financières multiples pour l’Etat de Côte d’Ivoire».
L’Oipc et son directeur Aka Konin justifient l’inscription du Zaouli par «le besoin de continuité culturelle qui permet à nos sociétés de réaffirmer leur identité nationale et régionale».
Il y a, précise l’Oipc, de multiples retombées de l’inscription d’un élément sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Outre le prestige que cela revêt, être classée patrimoine culturel immatériel de l’humanité permet une meilleure prise de conscience des communautés, des individus et des gouvernements pour la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine. Plus qu’une danse de réjouissance, le Zaouli (labélisé) qui séduit déjà par la beauté du masque verra sa renommée augmenter et susciter la curiosité et l’attrait des touristes vers les foyers de pratique de la danse. Aussi l’inscription de ce patrimoine pourra contribuer au développement économique local à travers la création d’activités génératrices de revenus et la création d’entreprises avec pour effet la réduction du chômage.

Des origines du Zaouli
Créée dans les 1950, la danse Zaouli est devenue populaire en pays gouro. Selon l’histoire, c’est Djela, le masque du village de Zrabi Sehifla, qui a inspiré le Zaouli, par définition, la fille de Djéla. Zaouli, masque aux traits fins rend hommage à la beauté féminine et s’étend à plusieurs villages du pays Gouro. Selon les villages, il est surmonté principalement d’oiseaux, de cornes de bélier mais également d’un serpent et de personnages. Porté par un homme couvert d’un pagne tissé de la région, de raphia, le danseur qui tient une queue de bœuf, sort à l’occasion des funérailles et des fêtes. Recevant ses invités et homologues Présidents, Félix Houphouët-Boigny passait le plus de temps comparé à d’autres rythmes musicaux, à apprécier la chorégraphie et l’esthétique du Zaouli qui séduit son public.

Koné Saydoo
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