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Région Publié le jeudi 7 mai 2015 | Le Sursaut

Enquête express /Petits métiers à Gagnoa : Ces mineurs exploités dans les garages et ateliers

Ils ont en moyenne quinze ans et devraient être à l’école. Mais pour des raisons diverses, ils se retrouvent dans la vie active.


Dans la ville de Gagnoa, on retrouve des gamins dans tous les secteurs d’activités, surtout dans le secteur informel : Ateliers de couture, garages automobiles, salons de coiffure, etc. La liste n’est pas exhaustive. La journée, pour la plupart de ces enfants, est terriblement chargée. «Je dois être au travail très tôt le matin pour ouvrir l’atelier, faire le nettoyage et disposer les outils », nous a confié K. W, âgé de douze ans et apprenti mécanicien dans un garage au quartier Babré de Gagnoa. Comme la plupart de ses camarades, le petit K. H. est pourtant très loin de son lieu de travail. «J’habite à Blichidougou, un quartier précaire de Gagnoa. Chaque jour, je dois faire la distance de chez moi à mon lieu de travail à pied », a-t-il poursuivi. A ces difficultés de déplacement, s’ajoutent des brimades, des accusations de vols de matériels. «Pour un bouton mal mis ou une commission mal faite, mon patron n’hésite pas à me rouer de coups», confie K. J., apprenti couturier au grand marché de Gagnoa. Mlle A.K. a eu des démêlées avec un de ses anciens patrons. Ce qui l’amenée à changer de patron. «J’ai quitté mon premier formateur. Un matin, il m’a surpris en train de faire une réparation. Alors, il est rentré dans une colère noire, et il n’a pas hésité à déposer un fer chaud sur mon épaule», explique-t-elle. Ces cas sont légion dans les garages, les salons de coiffure, les ateliers de couture. Des responsables que nous avons rencontrés ne disent pas le contraire. L’acquisition de toute connaissance exige, selon eux, des sacrifices. «C’est vrai que nous maltraitons souvent les enfants. Mais que voulez-vous ? A notre temps, nous avons subi pire que ça », confient des responsables d’un atelier de couture que nous avons rencontrés. Certains enfants rencontrés n’ont presque pas de voies de recours. Car, des parents cautionnent ces agissements des temps anciens. «Chaque fois que je me plains de ce que mon patron me fait, mon père me fait des misères. Et cela, parce que mon patron est son petit frère », nous a fait savoir K. C.. Tout comme elle, la majorité de ses camarades préfèrent ne plus se confier à leurs parents. «Ma fille ne récolte que ce qu’elle a semé. J’ai tout fait pour la mettre à l’école, mais pour des raisons que j’ignore, elle a refusé de suivre les cours. Pour ne pas qu’une fois grande, elle s’adonne à la prostitution, j’utilise tous les moyens, y compris la chicote, pour qu’elle apprenne un métier », a fait savoir le père de la petite K.C.. Si certains parents se font complices des patrons, d’autres par contre, dénoncent leurs pratiques. « Ma fille a changé de patron. Le premier dont elle avait refusé les avances, était très désagréable. Il lui faisait subir des souffrances», confie sous le couvert de l’anonymat une dame dont la fille est apprentie tailleur au quartier Garahio de Gagnoa. C’est le lieu d’attirer l’attention du ministère de la Famille, de la femme et de l’enfant, des Ong spécialisées dans la lutte contre la maltraitance des enfants et des autorités compétentes afin que de telles pratiques prennent fin dans nos villes et villages.

Kouamé Samuel à Gagnoa
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