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Société Publié le samedi 9 mai 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : Travail et repos

A chaque fête du 1er mai, je me souviens, encore et toujours, de ce directeur général à Lomé. Il dirigeait le bureau d’une multinationale dont le siège était Dakar. Moi, je faisais partie des employés du bureau performant et très productif d’Abidjan. Le directeur de la Côte d’Ivoire, devant nos chiffres impressionnants, disaient que ce n’était pas sa faute. Le pays lui-même demeurait un vrai creuset de prospérité. Tout marche dans ce pays quand on met un peu de volonté et de travail en laissant aux vestiaires ses récriminations et ses jérémiades. Et c’est le Président Wade qui a su expliquer cette incroyable prospérité du pays de Félix Houphouët-Boigny.

Sa situation géographique attirant vers lui, les peuples de plusieurs nations et en faisant de son économie, un vaste ensemble qui peut s’étendre sur près de vingt-pays. Un pays qui a su résister par son Père aux sirènes du socialisme à la mode dans les pays africains, au début des indépendances, et qui va ruiner les fondements de nombreux pays dans tous les domaines. Depuis des siècles, on se pose souvent la question de savoir qui du peuple ou de l’individu est le moteur de l’histoire. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il est incontestable que le Père de la Nation a fait des choix justes en construisant ce pays. Si le peuple Chinois a été le moteur de son histoire, il n’en demeure pas moins que Mao a été le déclencheur de cette histoire. Quand on reçoit tout de la nature ou du destin on ne se bat pas beaucoup pour faire plus. Et c’est souvent le cas de notre pays. Une forte potentialité agricole et un faible rendement. Les heures consacrées au travail sont assez faibles. Pas besoin de statistiques pour l’attester. Il suffit de regarder autour de soi. Des travaux en attente ; des décisions prises pas appliquées ; des réunions reportées sans cesse à des dates ultérieures ; des accidentés sur la route qu’on vient chercher quand ils rentrent en agonie : des heures passées à bavarder de rien et de tout quand le travail ou les clients attendent ; des dossiers ou des pièces réceptionnés après plusieurs va et vient ; des salaires remis à des dates différentes ; des arrivées ou des départs à des heures différentes au travail.

Continuez-vous-même. Tant les actes sont nombreux montrant qu’on ne travaille pas beaucoup et qu’on veut toujours de l’argent. On n’a toujours pas compris que le temps c’est de l’argent et que tout effort est récompensé. Il suffit de discuter avec un Ivoirien ayant vécu assez longtemps dans un pays européen pour entendre et mettre sa main sur les nombreux failles dans le déroulement du travail dans ce pays. Le Père de la Nation avait dit que les Ivoiriens devraient travailler avec la mentalité de pionniers. Et c’est justement au cours d’un 1er mai que Féfé a menacé de faire travailler les gens les samedis et Dimanche pour qu’on comble notre déficit en heures de travail. On comprend alors pourquoi ce directeur général togolais faisait travailler son personnel le jour de la fête du travail. Il voulait leur faire comprendre que se reposer le jour de fête du travail était le meilleur moyen de pousser les gens à la paresse et les faire oublier le sens du sacrifice. Certes, le repos est important mais on le ressent mieux dans son corps quand on a été vraiment sur la braise. Une équipe qui a tout donné sur le terrain digère mieux la défaite et ses supporters sont les plus enclins à l’acclamer.

Un collègue, une fois, à une réunion de direction a demandé à notre directeur général une augmentation de salaire auquel il croyait mériter. Aucun de nous ne savait que le « général » détenait un fichier sur nous qui était alimenté chaque jour selon notre travail. Elle égrena toutes les fautes de mon collègue qui nous firent perdre des cinquantaines de millions. Elle termina en lui demandant s’il pense mériter une augmentation. Le « gréviste » non seulement repoussa aux calendes grecques sa demande d’augmentation et demanda même pardon. Chaque travailleur en rentrant chez lui, chaque soir, doit se poser une seule question en s’apprêtant à se coucher : « Ai-je été performant cette journée ? Ai-je été rentable pour mon entreprise ou mon pays ? » Comme le disait souvent Féfé, la conscience de chacun doit être son juge. C’est avoir conscient d’avoir bien travaillé dans la journée qu’on a une nuit paisible, un repos réparateur. Si après avoir triché dans son travail et qu’on a la forte gueule tout de même on doit désespérer de soi et surtout attendre tôt ou tard le jugement de sa conscience. Car, rien ici-bas ne sera laissé sans châtiment ni récompense. Ne rien faire et réclamer sera remboursé forcement. Il y a toujours une justice immanente. Rira bien qui rira le dernier. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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