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Économie Publié le mercredi 27 mai 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Manque de pluie à Bouaké: le manioc rare, l’attiéké est devenu très cher

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
le manioc
Le manioc et l’igname sont par excellence les aliments de base des populations du Centre de la Côte d’Ivoire. Et si le régime des pluies en impose par ses caprices à la culture de l’igname qui est très exigeante et qui réclame un sol humide et une répartition rationnelle des précipitations pour éviter les extrêmes, le manioc, lui, semble s’adapter à toutes les situations. Aussi, est-il en permanence sur le marché quand l’igname est périodique (sauf si elle est issue de la bonne conservation). Mais la longue sécheresse qui règne sur les régions du Gbêkê et du Hambol, - dont les effets sont particulièrement perceptibles dans le Centre où les cours d’eau, rivières et puits - ont tari, a tout de même considérablement réduit la consommation d’aliments à base de manioc tels l’attiéké, le placali, le garri etc. Conséquence dans ces régions : l’attiéké considéré comme un plat populaire parce que généralement à la portée de toutes les bourses, est devenu par la force des choses, un aliment de luxe. Le manioc se faisant rare et ce n’est pas Mlle K. Monda Suzanne, qui fabrique et vend l’attiéké qui dira le contraire. « Autrefois, il me suffisait de me placer au terminus du quartier Tchiélèkro sur la route menant à Béoumi à la croisée des chemins de maintes villages de la commune de Bouaké pour même refuser du manioc. Tant on m’en proposait ! Maintenant, je suis obligée de me rendre dans les villages, aux champs pour m’en procurer. Et pour de petites quantités », dit-elle découragée. Mais qu’est ce qui explique donc cela ?
Cette rareté de la précieuse racine serait essentiellement due aux effets néfastes de la sécheresse, conséquence du changement climatique. Le changement climatique a en effet prolongé le cycle végétatif du manioc. Mais pis, il a rendu difficile l’extraction des racines du sol. N’Guessan Kouadio Silvain, cultivateur à Tiéplé un village de la commune de Bouaké (6 km sud-est), a décidé quant à lui, de n’extraire son manioc qu’en période pluvieuse. Il s’en explique : « j’ai du manioc, mon champ est même bien grand. Mais avec ce sol sec, il faut beaucoup d’énergie et de la patience pour récolter le manioc. Car plusieurs tubercules restent dans le sol et il faut creuser pour les atteindre. Ce n’est pas toujours facile. Alors le rendement baisse et je perds de l’argent ». Pendant ce temps, les consommateurs d’attiéké ont du mal en s’en procurer. Et la rareté de cette denrée fait grimper les prix. D’ailleurs, dans certains quartiers de Bouaké où l’attiéké était vendu à 25 FCFA la poignée de main, cette unité est passée avec le même volume à 100 FCFA. Des ‘’garbadromes’’ (restaurants d’attiéké) ont même fermé. Heureusement, les pluies sont désormais de retour, même si c’est au petit trot. Le manioc va-t-il inonder à nouveau le marché dans les régions de Gbêkê et du Hambol pour le bonheur des consommateurs de ‘’garba’’ ? Certainement, car il y a des plants de manioc à revendre dans ces régions. Et on pourra les déterrer désormais. Quand à l’igname, son avenir semble être hypothéqué par la venue tardive des pluies qui pourraient déranger son cycle végétatif. Vivement de la pluie pour les habitants de ces deux régions de la Côte d’Ivoire assujettis par le régime des pluies et pour les besoins vitaux des populations! Aujourd’hui, les effets néfastes du changement climatique sont visibles. Et si l’on n’y prend garde, des pans entiers du mode de vie des populations du Centre et de la Côte d’Ivoire en général seront touchés voire modifiés.

Aboubacar Al Syddick
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