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Économie Publié le samedi 30 mai 2015 | AFP

Face au changement climatique, l’Afrique, première victime, peut devenir un modèle à suivre

© AFP Par DR
Makhtar Diop, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique
Photo: Makhtar Diop, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique
Abidjan - Continent le plus exposé aux conséquences du changement climatique, l’Afrique possède pourtant un immense potentiel en matière d’énergies renouvelables, qui peut lui éviter de répéter les erreurs des pays développés en devenant un modèle de croissance verte.
"Nous avons une opportunité extraordinaire de voir un continent qui croît
vite, croître de manière verte", s’enthousiasme Makthar Diop, vice-président
de la Banque mondiale pour l’Afrique, interrogé par l’AFP.
"L"Afrique peut devenir un modèle à suivre", confirme Kurt Lonsway,
directeur du département Environnement à la Banque africaine de développement
(BAD), qui assure que le continent peut se développer "sans reproduire les
conséquences négatives qu’ont connues les pays industrialisés".
Pour devenir un modèle, les pays africains ont cependant besoin de 45
milliards d’euros par an pour s’adapter au changement climatique, selon les
Nations unies - une facture salée pour un continent qui ne contribue qu’à 4%
des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
Après quatre années de gestation, le Fonds vert pour le climat, promis par
les pays industrialisés pour aider les pays pauvres, a reçu des moyens certes
significatifs, mais encore insuffisants: 21 pays se sont pour le moment
engagés à verser près de 10 milliards de dollars.
"L’essentiel des financements pour lutter contre le changement climatique
vient encore des pays développés", déplore l’ex-ministre des Finances
sud-africain Trevor Manuel, aujourd’hui co-président de l’organisation
internationale Global Ocean Commission, qui lutte contre la dégradation des
océans.
Mais pour Donald Kaberuka, le président sortant de la BAD, il est possible
de trouver "d’autres moyens de financement", en multipliant les "taxes
carbone" ou les "taxes sur la marine marchande".
Face à la crise énergétique, qui coûte chaque année "2% de PIB" au
continent selon M. Kaberuka, les pays pauvres ont aujourd’hui les moyens de
lutter en proposant eux-mêmes des solutions durables.
Car "les énergies renouvelables ne sont plus aussi chères que par le
passé", souligne Makhtar Diop, qui souhaite convaincre les investisseurs
privés de soutenir des projets de plus grande envergure en Afrique.

- Pas un ’problème de riches’ -

Des exemples à suivre existent sur le continent.
Le Cap Vert produit déjà 20% de son électricité grâce à l’éolien et espère
atteindre 50% avant 2020, tandis que les Comores projettent d’alimenter tout
le pays grâce à la géothermie. En Ethiopie, le gigantesque barrage de la
Renaissance, financé par l’Etat, doit voir le jour en 2017 sur les eaux du Nil
et apporter 6.000 mégawatts de courant pour toute la région.
Souvent présentée comme un problème de riches, la protection de
l’environnement commence désormais à apparaître à l’agenda des gouvernements
africains.
"Demandez aux Tchadiens qui ont vu leur lac pratiquement disparaître, s’ils
ne se sentent pas concernés!", s’exclame Donald Kaberuka. "On peut concilier
développement et protection de l’environnement, et d’ailleurs l’Afrique
commence à le faire!", renchérit Makthar Diop.
Plusieurs sommets sous-régionaux, à Djibouti et au Congo, ont été organisés
cette année sur l’adaptation au changement climatique, preuve de la
mobilisation de l’Afrique pour arriver au sommet sur le climat à Paris, prévu
en décembre, avec une position commune.
Pour Trevor Manuel, il ne faudra plus seulement se contenter de "discuter",
mais arriver "enfin à un accord contraignant".
Le but de la conférence sur le climat à Paris, organisée par l’ONU, est de
parvenir à un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique d’ici
la fin de ce siècle par rapport à l’ère pré-industrielle.
Il y a urgence: les scientifiques estiment que les températures vont
augmenter d’au moins 2 degrés en moyenne d’ici à la fin du siècle, exposant
directement des millions d’Africains aux risques de submersion marine ou de
sécheresses à répétition.
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