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Politique Publié le dimanche 31 mai 2015 | Assemblée Nationale

Clôture De la 23ème assemblée régionale de l’assemblée Parlementaire de la francophonie : discours de S.E.M Soro Kigbafori Guillaume, président de l’assemblée nationale de Cote d’Ivoire

© Assemblée Nationale Par Assemblée Nationale
Discours du Président de l`Assemblée Nationale, Guillaume SORO lors de la clôture de la 23ème Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie
Samedi 30 Mai 2015. Yamoussoukro. Son Excellence Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire a prononcé un discours lors de la clôture de la 23ème Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie qui s`est tenue tenue du 28 au 30 Mai 2015.
Mesdames et Messieurs,

Au moment de clore notre réunion régionale, après deux jours d’intenses et fructueuses réflexions, une image, non prétentieuse, me vient à l’esprit pour traduire les sentiments qui m’animent.

« Lorsqu’un arbre tombe, on l’entend. Mais quand la forêt pousse, il n’y a pas de bruit », disent quelques fois les Sages en Afrique.

Au terme des précieuses heures qui nous ont réunis et au regard de la qualité des travaux qui les ont émaillées, je puis me permettre de croire que sans trop de bruit, notre belle et verdoyante forêt de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie vient de s’étendre. Nous avons ensemble fait œuvre utile.

Chers collègues Parlementaires et chers amis,

En cette circonstance solennelle de clôture de la 23ème régionale Afrique de notre organisation de la Francophonie, qui nous a offert une belle tribune d’échanges, d’une part, sur la problématique de la croissance économique et de lutte contre la pauvreté, et, d’autre part, sur le phénomène grandissant du terrorisme, il m’est à la fois réconfortant et agréable de saluer les efforts de tous les participants et leurs contributions diverses au succès de cette grande assemblée de travail.
Ces efforts, nous ont permis d’aller au terme de l’ordre du jour fixé et d’aboutir à des conclusions satisfaisantes.

« C’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et un plein effort est une pleine victoire », nous dit encore un Sage.

En ces instants finaux, je réitère à l’endroit de mes Collègues Présidents, de tous les Vice-présidents et Chefs de délégations, ma gratitude pour l’honneur dont ils nous ont gratifiés en prenant une part effective et active à cette rencontre.

Je tiens aussi à exprimer notre reconnaissance à toutes les distinguées personnalités qui ont bien voulu nous faire l’amitié ainsi que l’honneur de rehausser l’éclat de nos travaux de leurs pertinentes communications.

Au nom de l’ensemble des Parlementaires et surtout au nom de la section ivoirienne de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, puissent toutes ces personnalités entendre et trouver, en ces peu de mots, notre reconnaissance infinie.

De même, durant ces soixante-douze heures, la détermination collective et individuelle ainsi que la disponibilité constante des équipes techniques (rapporteurs, conseillers et administratifs de toutes les Sections des pays présents, ainsi que ceux qu’on appelle le petit personnel qu’on oublie souvent : serveurs, chauffeurs, secrétaires, etc.), a véritablement facilité le déroulement de nos travaux. Je tiens à les en féliciter chaleureusement.



Mesdames et Messieurs,

Sans concurrencer le rapport final qui est plus exhaustif, permettez-moi de relever quelques idées forces de nos discussions inspirées par les communications de qualité auxquelles nous avons eu droit.

J’insisterai particulièrement sur le thème relatif à la croissance économique et lutte contre la pauvreté sur lequel j’ai pu noter que tous les intervenants, dont les Premiers Ministres de la République Démocratique du Congo et de la République de Côte d’Ivoire, ont mis en exergue, l’importance des réformes économiques pour créer, non seulement, les conditions de la croissance, mais également, pour organiser la répartition des fruits de celle-ci.

Mais chacun en est également conscient qu’avant de répartir ces fruits, il faut d’abord les avoir produits, ce qui signifie se donner le temps de consolider cette croissance économique afin de la pérenniser.

Conscients de l’influence de l’environnement socio-politique sur la conduite des politiques macro-économiques, ils ont unanimement plaidé pour une pacification du jeu politique, un consensus sur les institutions, et une vision du progrès social et économique, mise en œuvre sur une longue durée.

Pour nous autres parlementaires, il s’agit là d’une interpellation. L’idée de consensus n’exclut pas la discussion, voire la critique des politiques macro-économiques menées par les pouvoirs exécutifs, lorsque les décisions prises menacent l’équilibre social, et les conditions de vie des populations dont nous sommes les représentants.
Le consensus sur les institutions suppose l’inscription par l’Exécutif de ses décisions dans les cadres légaux qui servent de fondement à l’Etat de droit.

Nous sommes des parlementaires. Et par cela même, des autorités attentives aux procédures, aux règles prescrites par les Constitutions de nos Etats et les Règlements de nos Assemblées pour l’élaboration de la loi.

Quoi de plus fort pour nos Etats que le respect des règles que nous adoptons et qui s’imposent par conséquent à nous. Dans le champ de la lutte contre la pauvreté, la collaboration entre l’Exécutif et le Législatif doit s’inscrire dans le cadre de procédures qui donnent aux Parlements des moyens de contrôle des processus de création de la croissance et de la répartition des fruits de celle-ci.

Dans le rapport entre croissance et lutte contre la pauvreté, certains d’entre nous au cours des débats, ont noté les limites des cadres d’adoption des lois budgétaires avec la fameuse règle de l’équilibre des recettes et des dépenses de l’Etat et la pression subie par les représentants du peuple pour voter le budget en équilibre.

D’autres préoccupations ont porté sur la réalité d’une croissance qui n’impacte pas suffisamment sur la réduction de la pauvreté parce que déterminée par des politiques _ celles préconisées par les Institutions financières internationales _ qui ne sont pas fondamentalement créatrices de richesses et donc d’opportunités, en termes d’emplois pour les couches les plus défavorisées de la société.

En sortant des débats théoriques, la réalité de nos contextes, de nos vécus, impose que soient prises en compte les exigences de stabilité politique, nécessaires à la construction d’une croissance inclusive, c’est-à-dire profitable au plus grand nombre.

En parlant de stabilité politique, nous entrevoyons les difficultés de la construction étatique dans des espaces gouvernés par une pauvreté quelques fois endémique, malgré le potentiel économique d’un grand nombre d’Etats membres de notre organisation.

Dans chacun de nos pays, cette pauvreté crée des urgences, des exigences que les gouvernements, même les plus compétents ne peuvent satisfaire dans l’immédiat et, qui, souvent, rendent les peuples et certains groupes politiques insensibles au plaidoyer sur le consensus autour des institutions.

Mesdames et messieurs,

Les débats très animés sur le second thème se rapportant à la question du terrorisme ont mis en lumière les points suivants :

- la vulnérabilité du continent africain face aux activités des réseaux terroristes internationaux ;
- le défaut d’une implication forte et le manque d’initiatives concertées des Africains face à ce fléau ;
- la nécessité pour les Etats africains de se doter de capacités militaires et sécuritaires à même d’y faire face ;
- la nécessité de lutter contre les facteurs favorisant la propagation du terrorisme, notamment par la recherche hardie de solutions au chômage des jeunes, la prévention des conflits et la promotion du dialogue interreligieux.

A cet égard, les parlementaires que nous sommes, pouvons et devons jouer un grand rôle de sensibilisation sur l’urgence qu’il y a à mutualiser les stratégies de lutte face à ce phénomène aux tentacules multiples.

Messieurs les Présidents
Chers Collègues parlementaires,

C’est sur ces mots que je veux conclure en vous exprimant à nouveau la fierté de la Côte d’Ivoire d’avoir été, dans le cadre reposant de sa capitale politique, Yamoussoukro, le lieu où quelques-unes des questions vitales pour la stabilité et le développement de notre continent ont été abordées.

Je vous souhaite à toutes et à tous un bon retour dans vos pays respectifs.

Et en vous remerciant tous, pour votre participation active à nos travaux, je déclare close la 23ème Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Je vous remercie.


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